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Le régime algérien est condamné

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  • Le régime algérien est condamné

    Le régime algérien est condamné
    Lahouari Addi

    La Croix : L’opposition algérienne appelle vendredi 12 février à une grande marche de protestation. Le vent de révolte tunisien et égyptien peut-il gagner l’Algérie ?

    Lahouari Addi : Il n’est pas certain que la manifestation regroupe beaucoup de monde. La population est très méfiante, les agents du tout-puissant Département du renseignement et de la sécurité (DRS) se font fort de noyauter toute initiative. À moins que cette fois-ci ils ne se fassent emporter par le tourbillon de la foule… Mais s’il n’y a pas demain la révolution dans les rues d’Alger, Oran et Constantine, cela arrivera dans les semaines ou les mois à venir. C’est une certitude. Le régime algérien est condamné. C’est le discours extrémiste et la violence des islamistes radicaux qui lui ont permis de durer toutes ces années. Mais ce discours est minoritaire y compris dans un mouvement islamiste très divers.


    Qu’est-ce qui vous rend si affirmatif ?

    Plus rien ne fonctionne en Algérie. L’administration est gangrenée, inefficace et corrompue. Si vous voulez porter plainte dans un commissariat, vous avez peur que cela ne se retourne contre vous. Si vous entrez à l’hôpital pour une maladie bénigne vous ne savez pas si vous en ressortirez. Après 20 heures, il est impossible de circuler, etc. Les dysfonctionnements ne sont pas nouveaux, mais ils ont atteint un niveau insupportable. Il y a une aspiration profonde de toute la société, y compris des islamistes, de construire un État de droit. Les émeutes sont déjà une réalité quotidienne.

    En Tunisie, le « clan Ben Ali » a cristallisé la haine. Le sentiment des Algériens envers le pouvoir en place est-il comparable ?

    C’est bien pire encore, à cause des 200 000 morts de la décennie sanglante 1992-2002, sans compter les assassinats des milices, du pouvoir politique et des islamistes. Si vous pensez que chaque mort a 10 ou 15 proches, pas moins de deux ou trois millions d’Algériens en veulent à mort à ce régime qui a coûté la vie à tant de monde et qui a mené le pays – riche – à la ruine.

    Les jours du président Bouteflika sont donc comptés…

    Sans doute, mais il ne compte guère. Le personnage est limité. Il a d’ailleurs été choisi pour cela par l’armée. Et il est très malade. Le pays est tenu de manière clandestine par la police politique, ce fameux DRS du ministère de la défense dirigé par le général Mohamed « Toufik » Mediène – le vrai président depuis vingt ans.

    Quel rôle peut jouer l’armée ?

    Si la population descend massivement dans la rue, il y aura un bain de sang. Pour éviter le massacre, il n’y a qu’une solution : que l’armée prenne les devants. Elle est la seule force organisée, le seul acteur politique. Il faut qu’elle accepte le changement de régime et contribue à installer un gouvernement de transition. Cela suppose le départ du président Bouteflika, mais aussi et surtout la destitution de Toufik et de ses proches collaborateurs, la dissolution du DRS et la garantie d’autonomie de la justice, dont l’absence depuis un demi-siècle a fait tomber le régime dans la corruption.

    L’armée est-elle prête à jouer ce rôle ?

    Beaucoup de généraux et leurs familles sont impliqués dans des affaires de corruption. Pour autant une partie de l’armée souhaite le changement. Nombre d’officiers parlent en privé. Le problème est qu’ils veulent se limiter à des concessions. Ils veulent un changement dans le régime et non pas un changement de régime.

    Pourquoi ?

    Ils ne veulent pas ouvrir le dossier des assassinats ni celui des détournements de fonds qui se chiffrent en milliards de dollars : beaucoup trop de personnes sont impliquées. Environ 30 000 personnes liées au DRS sont au-dessus des lois. Comme en Union soviétique à la grande époque du KGB.

    L’opposition peut-elle créer une alternative politique ?

    Mais en Algérie , il est interdit de faire de la politique ! Toute opposition a été étouffée dans l’œuf. Même la liberté de ton de la presse est un leurre, les journaux sont surveillés par le DRS qui exerce le chantage de la publicité, du papier et de la fiscalité. Seuls des milliers d’individus expriment des aspirations hors de toute organisation. Quelques personnalités pourraient incarner la transition : Abdelhamid Mehri, l’ancien dirigeant du FLN limogé en 1996 ; l’avocat Ali Yahia Abdenour, président d’honneur de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme, qui dirige la coordination nationale pour le changement et la démocratie qui organise la marche de demain ; ou encore le réformateur Mouloud Hamrouche, qui dirigea le pays pendant sa brève période d’ouverture en 1989-1991 (1).

    L’armée et le DRS sont soupçonnés de jouer un rôle trouble dans la montée de l’islamisme radical et le terrorisme…

    L’armée a vaincu les islamistes par la contre-guérilla. Elle a réussi à les discréditer notamment en les manipulant. Ce fut le cas du GIA (Groupe islamiste armé), puis du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) et aujourd’hui d’Aqmi (Al-Qaida au Maghreb islamique). La rente islamiste a été exploitée à fond. L’argument « c’est nous ou le chaos » ne marche plus. Si le régime d’Alger tombe, il est certain qu’on en apprendra beaucoup sur cette gigantesque instrumentalisation

    Il n’y a donc rien à craindre de la part des islamistes…

    Ce sont les régimes autoritaires qui sont à l’origine de la radicalisation d’une frange islamiste. Quant aux autres, ils ont évolué et joueront pour la plupart le jeu du changement. Les conditions politiques et idéologiques sont réunies pour la démocratie arabe.

    Recueilli réalisé par Marie Verdier
    La Croix du 11 février 2011
    وإن هذه أمتكم أمة واحدة

  • #2
    Plus rien ne fonctionne en Algérie. L’administration est gangrenée, inefficace et corrompue. Si vous voulez porter plainte dans un commissariat, vous avez peur que cela ne se retourne contre vous. Si vous entrez à l’hôpital pour une maladie bénigne vous ne savez pas si vous en ressortirez. Après 20 heures, il est impossible de circuler, etc. Les dysfonctionnements ne sont pas nouveaux, mais ils ont atteint un niveau insupportable. Il y a une aspiration profonde de toute la société, y compris des islamistes, de construire un État de droit. Les émeutes sont déjà une réalité quotidienne.
    les islamistes, construire un état de Droit? ha! ha! ha! Une bonne blague matinale comme je les aime. Un Etat de Droit, comme en Afghanistan peut-être? Il faut préciser que les islamistes sont pour l'Etat de Droit Taliban.


    Les conditions politiques et idéologiques sont réunies pour la démocratie arabe.
    Démocratie arabe. HA! HA! HA! HA! HA! Celle-là, c'est la meilleure de toutes les blagues que g lu sur FA!

    Comment un journal peut-il prendre au sérieux de tels propos?
    Dernière modification par Hyde, 13 février 2011, 06h20.
    le DRS contrôle toute la Galaxie

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    • #3
      les islamistes, construire un état de Droit? ha! ha! ha!
      L'Algérie est un pays musulman que tu le veuilles ou non. Écoutes ce que dit cette sociologue égyptienne à propos de la frayeur islamiste (à 3min 50) :



      Démocratie arabe. HA! HA! HA! HA! HA! Celle-là, c'est la meilleure de toutes les blagues que g lu sur FA!
      Ça t'a bouché un coin ce beau printemps arabe !
      Le monde arabe a démontré hors de tout doute, d'abord en Tunisie et ensuite au Caire, qu'il est respectable, civilisé et surtout autre chose de ce qu'on veut nous le décrire.
      وإن هذه أمتكم أمة واحدة

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      • #4
        joli passage en effet, merci okba
        J'étais là...

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        • #5
          Joli article...bourré de vérités.

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          • #6
            Très bon article en effet, et très bon passage okba merci.

            Juste une question, si j'ai bien compris, selon lui le régime va tomber, et si je comprends toujours si c'est le peuple qui le fait tomber en sortant dans la rue, il y aura bain de sang, et si c'est l'armée il faut qu'elle prenne les devants.
            Donc il prévoit soit un bain de sang certain, soit une prise de conscience de l'armée?

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            • #7
              Réveillez vous ,le régime algérien et l'un du plus stable au monde la preuve le monde entier l'as vu le 12 février,au lieu que ca soit une manifestation c est devenu un vote de confiance pour le régime ,en ignorant l'appelle des manifestants le peuple viens de dire au monde entiers jusqu'à quel point on est fier de notre régime qu'on veux préserver a jamais .

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              • #8
                au lieu que ca soit une manifestation c est devenu un vote de confiance pour le régime
                Ben oui, et les baltaguias scandaient ''khlassou drahamkoum'' à ceux qui les ont payé, ils étaient là sous la protection de 40 000 policiers en uniforme et autant en civil. La manif n'a pas rassemblé plus de monde car le peuple ne veut pas sortir avant le moment, il attend l'instant propice avant de lancer sa canne à pêche dans l'eau. Et puis il y a d'autres raisons, entre autres à cause d'un prénommé Sadi trop voyant, soupçonné par certains de courir pour lui même, pour quelques intérêts occultes et plus grave encore ... pour Sarkozy.
                Mais en écoutant le cri de cœur de ce brave vieil homme qui ne touche que ''les âmes sensibles à la misère humaine'', le tsunami n'est pas loin, et il balaiera tout sur son passage :

                وإن هذه أمتكم أمة واحدة

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                • #9
                  Meskine....83 ans, il est né en 27-28 donc il a bien connu la libération de l'Algérie, c'est dommage qu'il voit son pays descendre si bas, j'espère qu'il sera toujours vivant pour le voir remonter InchaAllah!

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                  • #10
                    Ça t'a bouché un coin ce beau printemps arabe !
                    pour m'en boucher un coin, va falloir que les arabes se réveillent de très bonne heure. Que dis-je! ne pas dormir du tout. Il est beaucoup trop top pour parler de révolution et de printemps. C'est toujours l'hiver en Tunisie et en Egypte. Maintenant, pour ceux qui croit que c'est le printemps, j'espère pour eux qu'il n'y aura pas d'été sanglant. Comme chez nous dans les années 90.
                    le DRS contrôle toute la Galaxie

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                    • #11
                      Un article interessant, merci

                      Les jours du président Bouteflika sont donc comptés…

                      Sans doute, mais il ne compte guère. Le personnage est limité. Il a d’ailleurs été choisi pour cela par l’armée. Et il est très malade. Le pays est tenu de manière clandestine par la police politique, ce fameux DRS du ministère de la défense dirigé par le général Mohamed « Toufik » Mediène – le vrai président depuis vingt ans.
                      Ceci explique un peu pourquoi une partie des algériens croient que le changement de régime est ailleurs que chez Bouteflika.
                      Dernière modification par BeeHive, 14 février 2011, 11h20.

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