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Cinq acteurs majeurs pour une crise

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  • Cinq acteurs majeurs pour une crise

    1 Abdelaziz Bouteflika

    A 73 ans, au pouvoir depuis 1999, le président algérien issu du FLN, veut s’accrocher. S’il concentre entre ses mains l’essentiel du pouvoir, il est âgé et malade. On le voit rarement. Son départ, de toute façon, ne remettrait pas en question le fonctionnement du système.

    Ce sont certains cercles de l’armée qui l’ont installé aux affaires, aux termes de négociations acharnées. Sa succession est sans doute déjà à l’étude. A son départ, éventuellement pour raisons de santé, les « décideurs » lui trouveraient sans problème en remplaçant.

    2 L’armée

    Elle est toute puissante en Algérie. Elle tire sa légitimité de la guerre d’indépendance contre la France. Quand le FIS (front islamique du Salut) a gagné les premières élections libres, elle a sifflé, très vite, la fin de la récréation. Si elle laisse l’économie se développer suivant un modèle capitaliste et libéral, elle décide du reste. Elle a à sa tête des clans pas toujours en parfait accord entre eux, mais qui se ressoudent s’ils sentent l’institution menacée. Riche grâce à la manne pétrolière, elle profite à fond du système. Jalouse de son indépendance, elle est, à la différence de l’armée égyptienne, très peu sensible aux influences étrangères. Reste que les généraux, qui étaient de jeunes officiers de l’ALN (Armée de libération nationale) avant 1962, sont maintenant à la retraite, même s’ils veillent au grain. Le souci principal pour eux est de ne pas se retrouver devant un tribunal international, pour les exactions qu’ils auraient pu commettre lors de la lutte contre les islamistes.

    3 Le peuple

    La contestation actuelle est, selon l’historien Benjamin Stora, une « avant-garde qui n’est pas parvenue à centraliser un mouvement diffus qui existe dans toute l’Algérie ». Mal de vivre, diplômés sans emploi, un peu partout des jeunes gens essaient de se révolter ou de fuir un pays qui n’offre aucune perspective d’avenir. Les « harragas » (NDLR : les brûleurs de frontières) prennent la mer, dans des embarcations précaires, pour traverser la Méditerranée, d’autres se sont immolés. Ils sont des centaines de milliers, voire des millions à communiquer grâce à Twitter ou Facebook. Mais fort de ses 120 milliards de dollars de réserves de change, venus des hydrocarbures, le pouvoir pourrait lâcher du lest, baisser le prix du pain et ou celui du lait par exemple.

    4 Les partis politiques

    Influents à la fin des années 1980 et au début des années 1990, ils sont aujourd’hui usés. On est loin des marches qui réunissaient, à cette époque, des foules énormes dans les rues d’Alger. Laminés par le pouvoir, déchirés par des luttes internes, ils ont du mal à embrayer sur le mouvement actuel. Jusqu’à maintenant, fort d’une longue expérience et d’énormes moyens, le pouvoir algérien a pu gérer l’agitation. Mais galvanisés par les renversements des régimes égyptien et tunisien, les contestataires pourraient radicaliser leur lutte et s’installer dans la durée. Le président Bouteflika a promis la levée de l’état d’urgence, instauré en 1992, et juré d’ouvrir les médias officiels à l’opposition, signe qu’au sommet de l’Etat on est inquiet, et que l’on craint la contagion.

    5 Les islamistes

    Ils n’ont pas rejoint le mouvement contestataire. Le prédicateur salafiste Cheikh Abdelfetah Zeraoui estime que les organisateurs des marches « ne sont pas le peuple algérien ». Ali Belhadj, l’un des fondateurs du FIS , a été mal reçu par la foule quand il a voulu rejoindre un rassemblement le 22 janvier dernier. Mais surtout, le souvenir de la décennie noire des années 1990, et de ses 200 000 morts, est encore trop récent. S’il reste des groupes armés, dont certains appartiennent à Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique), ils ne sont plus très nombreux, quelques centaines de combattants, et ne représentent pas une réelle menace. Le FIS reste interdit.

    Le Parisien
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