Aux bonnes volontés de jouer !
La journée devrait permettre à chacun de mesurer son poids et sa place dans l'échiquier politique de la RADP. L'Algérie n'est pas enceinte d'une «révolution» comme on le prétend. Il y a fausse alerte, la place du 1er-Mai ne s'est pas mue en place Tahrir. Il suffisait de regarder la TV pour se rendre compte de l'immense écart quantitatif mais aussi qualitatif entre les manifestations au Caire et à Alger. Le rassemblement d'Alger paraissait plutôt maigrichon comparé aux millions de Cairotes sur la place Tahrir. Pourtant, les Algérois avaient démontré par le passé qu'ils savaient, lorsqu'ils le voulaient, passer entre les filets de la police pour arriver sur les lieux «interdits». Deux choses sont clairement apparues hier :
la Coordination à l'origine de la marche ratée est plus faible que ne pensait l'Etat, l'Etat est plus fort que n'attendait la Coordination. Les masses populaires, elles, sont restées prudemment en dehors d'une action réduite à une brève empoignade entre un pot de fer et un pot de terre. Pourtant, les Algériens dans leur majorité se plaignent continuellement d'un système critiqué jusque par ses propres cadres. Comment alors expliquer leur refus de répondre à l'appel alors que la conjoncture, assurait-on, était favorable et que la chute de Moubarak était un bon stimulant ? Cela n'est pas encore dit clairement et qui ne sera peut-être jamais dit.
C'est que le peuple semble préférer donner toute sa chance au pouvoir en place qu'il connaît plutôt que de s'aventurer sur des pistes qui peuvent déboucher sur des solutions tordues à l'image de ce qui se passe en Tunisie où l'on veut nous faire croire que Ghennouchi, pas Rached, l'autre, le «messmar Djeha» du régime est plus «résistant» que Benali. Ou la solution en Egypte, accomplie selon la volonté américaine si l'on s'amuse à interpréter les dernières paroles de l'ex-zaïm lorsqu'il disait rejeter les injonctions des Etats-Unis.
En Algérie, une solution de ce genre n'est pas du tout la solution. La bonne solution, c'est de parvenir par nous-mêmes à la formule de M. Dahou Ould Kablia : un «Etat fort et juste». Une construction à réaliser sans perdre de temps avant qu'il ne soit trop tard. L'état doit se mettre au diapason et poursuivre les avancées que certains qualifient étrangement de… «reculades».
M. Z.
mohamed JEUNE INDEPENDANT
mohamed JEUNE INDEPENDANT
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