Mourad Medelci : « l'Algérie n'est pas la Tunisie, l'Algérie n'est pas l'Egypte »
Il a annoncé la levée prochaine de l’état d’urgence et un retour à l'Etat de droit
Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, a accordé, lundi 15 février un entretien à la radio française Europe 1. Commentant les dernières manifestations en Algérie, M. Medelci a tenté de minimiser leur portée.
Selon lui, les soulèvements récents en Tunisie et en Égypte « réveillent un certain nombre de voix, minoritaires » en Algérie. « Les marches qui ont été organisées il y a 15 jours et celle d’hier ont bien démontré que ces mouvements sont des mouvements minoritaires. (…) D’élection en élection, ces minorités n’ont pas amélioré leurs scores et je suppose que de marche en marche, elles ne feront pas mieux », a‑t‑il précisé. Mais, a‑t‑il assuré, « l'Algérie n'est pas la Tunisie, l'Algérie n'est pas l'Égypte ».
En réponse à une question sur la présence des islamistes et surtout de l’ex-numéro deux du FIS (dissous) aux manifestations, M. Medelci a déclaré : « je crois que les islamistes ont montré leurs limites en Algérie. Et pour en arriver là, l’Algérie a payé un prix très fort ». Avant d’ajouter : « Il faut être vigilent (…). Le gouvernement sous l’égide du président Bouteflika a ramené la paix mais il n’a jamais baissé la garde ».
Le ministre a également annoncé la levée de l’état d’urgence dans les tout « prochains jours », sans donner de date précise. Il a promis « un retour à l’Etat de droit qui permet de manière totale l’expression des opinions ». Mais, a-t-il précisé, « la lutte antiterroriste sera encadré par des textes », sans donner plus de détails.
C’est la première fois qu’un ministre algérien s’exprime publiquement dans un média étranger sur les événements qui secouent l’Algérie depuis quelques jours. L’intervention de M. Medelci intervient au lendemain des déclarations du président du Parlement européen et du Département d’État américain mettant en garde le pouvoir algérien en ce qui concerne la gestion des manifestations dans le pays.
Une déclaration que Mourad Medelci a commenté timidement : « c’est une déclaration que je considère plus comme une déclaration prudentielle que comme un constat ». Il a rendu un hommage aux forces de sécurité qui ont fait preuve de retenue, selon lui, dans la gestion des manifestations. Une retenue constatée par les Américains eux-mêmes, a précisé M. Medelci.
Concernant l’éventualité d’un remaniement ministériel dans les prochains jours, Mourad Medelci a dit que « le changement de gouvernement appartient au président Bouteflika qui évaluera la situation comme il l’a fait dans le passé ».
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TSA
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