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Guadeloupe. Situation explosive, plus de 60.000 chomeurs sur le carreau !

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  • Guadeloupe. Situation explosive, plus de 60.000 chomeurs sur le carreau !

    Guadeloupe. Situation explosive, plus de 60.000 chomeurs sur le carreau !
    Pointe-à-Pitre. Lundi 14 février 2011. CCN. Le patron du Pôle Emploi n'est plus Patrick Dumirier. Après 4 années passées à la direction de la très remuante structure, P. Dumirier appelé à de nouvelles fonctions s'en va. Les chiffres du chômage sont très mauvais. Au Pôle Emploi, le climat social n'est pas non plus au beau fixe, la fusion avec l'Assedic n'a pas été une partie de plaisir. Son successeur, un expatrié français, arrive peut-être au pire moment. Interview-bilan (1ère partie).

    CCN. Le marché de l'emploi ne s'améliore pas en Guadeloupe, comment expliquez-vous ces mauvais chiffres ?

    DP. C’est vrai qu’au regard des chiffres de 2010 qui permettent d’avoir une tendance sur l’année entière, vous avez parfaitement raison, le bilan est très préoccupant.

    CCN. Quelques chiffres ?

    DP. On a franchi la barre symbolique de 60 000 demandeurs d’emplois inscrits en Guadeloupe, 60205 exactement. On est en augmentation de 5,4% par rapport à l’année dernière. Des indicateurs qui montrent aussi la détérioration des chiffres de l’emploi, de la durée moyenne du chômage en Guadeloupe. En moyenne un demandeur d’emploi reste 53 mois inscrit à Pôle Emploi. Le taux de chômage est de 23, 8 % contre 9,3 % en France. Le taux de chômage des jeunes est de 57 %. Le nombre de demandeurs d’emplois depuis 50 ans augmente de façon exponentielle. Très clairement, on est dans une situation presque catacyclismique.

    CCN. Qu’est-ce qui explique cette poussée?

    DP. La première explication est d'ordre économique. Si on observe la courbe des 6 dernières années, on est sur une baisse continue du chômage avec un niveau très bas aux alentours de 2007. Puis progressivement, avec l'arrivée des difficultés économiques, le chômage entame une remontée inexorable, jusqu'à atteindre ce point culminant en fin décembre 2010. Il en incombe, bien évidemment, à la panne de croissance que rencontre l'outre-mer. À cela, il faut y ajouter les événements liés à la crise sociale.

    CCN. Un effet LKP ?

    DP. Non, il n’y a pas d’effet LKP. Il y a deux effets conjugués : la crise économique et les troubles sociaux. Je vous renvoie à la documentation de l’ordre des experts comptables qui explique clairement que cette crise était déjà là et qu’elle a peut être été amplifiée par les événements. sociaux qu’a connu la Guadeloupe.

    CCN. Comment se situe la Guadeloupe par rapport à la Martinique et à la Guyane ?

    DP. Deux territoires ultramarins, la Guadeloupe et la Réunion, sont en très grande difficulté. La Guyane et la Martinique ont connu certes une augmentation du chômage mais dans des niveaux sans comparaison avec ceux de la Guadeloupe et de la Réunion.

    CCN. Paradoxalement, on dit que la Guadeloupe est championne dans la création d’entreprise...

    DP. C'est juste. Si on trace des pistes de solutions pour réduire le chômage, il y évidemment la création d'entreprise. Cela permet, d'ailleurs, de tordre le cou à certains a priori tels que Gwadloupéyen pa enmen konstwi, pa enmen antrepann. [ndlr. Le Guadeloupéen n'aime pas construire, n'aime pas entreprendre]. Alors qu'au contraire, beaucoup de Guadeloupéens se lancent dans la création d'entreprise car « malheureusement », c'est leur seule façon de créer leur emploi. Ils représentent 62 % des créateurs. Avec 13 entreprises créées pour 1000 habitants, nous avons le record national de la création d'entreprise. Un véritable dynamisme qui explique peut-être le fait que les entreprises guadeloupéennes sont plus aptes à franchir le cap de la 3e année d'existence que celles de l'Hexagone.

    CCN. Au lendemain de la grève de janvier 2009, l'une des revendications du LKP avait été reprise en grande pompe : un plan-jeunes pourvoyeur de 8000 emplois. Où en est-on ?

    DP. 8000 jeunes sont inscrits à Pôle Emploi. On peut estimer à 10000 le nombre de jeunes au chômage. Mais il y aussi le chômage des plus de 50 ans. C'est notre grande préoccupation et c'est très difficile à juguler. Vous avez sur le marché du travail d'un côté beaucoup de jeunes et de l'autre d'aussi nombreux demandeurs de plus de 50 ans. C'est un peu compliqué de trouver des solutions pour ces deux segments. Sur le plan d’urgence et de la formation qui avait été acté...

    CCN. C’était donc du pipeau, ce plan-jeunes ?

    DP. Non, ce n’est pas de la fumée puisque j’ai un peu participé à cette affaire-là. Pour preuve, j’avais reçu une commande de l’ État de mettre en route ce plan. Nous nous sommes concertés. C’est un peu comme le Téléthon, on a beaucoup de promesses de dons mais c’est vrai qu’après quand vous examinez la réalité du plan, c’est un peu moins épais ce qui avait été prévu.

    CCN. Vous avez un peu participé à cette « affaire-là » ?

    DP. Oui, nous, au Pôle Emploi, nous nous sommes résolument engagés dans ce plan d'urgence. Nous avons reçu 4000 jeunes pour lesquels nous avons pu trouver des solutions. Nous avons pu mettre en oeuvre des actions de formation, des prestations et nous avons quand même tenu les engagements que nous avions pris. Il y a, aujourd’hui, un plan sur la jeunesse en déshérence, présenté par le Conseil Régional.


    CCN. L'État français est donc très en retrait ?

    DP. L'État n'est pas en retrait. L'État participe beaucoup à travers Pôle Emploi puisque le pôle est le principal opérateur d'emplois de l'État. Un chiffre pour 2011 : nous prévoyons 3000 entrées en formation à comparer aux 1300 de l'année 2010. Par conséquent, l'État prend la mesure de la situation mais l'État dit aussi qu'il ne pourra pas résoudre tout seul les questions du chômage.

    CCN. Mot pour mot, c’est ce que dit aussi la Région...

    DP. D’ailleurs ça me renvoie à un récent article du Monde qui analyse les bons élèves en matière de chômage, comment ça marche, pourquoi ça réussit ? Un, ça réussit parce qu’il y a une dynamique des entreprises, il y a une situation économique qui fait que ça marche bien. Deux, parce que l’État a réussi à donner et à fédérer un certain nombre d’aides, et parce que les collectivités jouent un rôle majeur. S' il y a une vérité qui est claire qui est sûre, c'est qu'aujourd’hui personne ne pourra résoudre tout seul les questions du chômage en Guadeloupe. Cela passe par un partenariat entre les entreprises, les collectivités, et bien-sûr le service public de l’emploi.

    CCN. Un véritable razyé* de décideurs qui ne facilite pas la lisibilité...

    DP. C'est vrai. On a, aujourd’hui, un empilement de structures qu'il est parfois compliqué pour un jeune de s’y retrouver. C’est aussi un parcours du combattant qu'il faut résolument clarifier, fluidifier un petit peu les secteurs. Aujourd'hui, on est dans une période de vache maigre, si on essaye de mutualiser les efforts, ça devrait marcher.

    CCN. Certaines dispositions sont plus ou en moins en mutation ou en train de disparaître au niveau de la France, n'est-ce pas le moment de supprimer en Guadeloupe, les fameux Contrats d'accompagnement dans l'emploi (CAE) ?

    DP. C’est vrai que les contrats aidés ont connu une modification à la fois, dans l’économie générale des contrats aidés, la prise en charge des aides de l’État. Il faut s’adapter. Ce sont des mesures qui ont été décidé au niveau national, et qu’il faut appliquer, même si d’ailleurs nous avons quelques marges de manœuvres puisqu’il y a un arrêté préfectoral qui est discuté en service public de l’emploi et qui essaye de tenir compte, à la fois du cadrage national et de la réalité guadeloupéenne.

    CCN. Concrètement ?

    DP. Si je prends l’exemple des contrats aidés, il est vrai que l’on va assister en 2011 à une réduction du contrat aidé et à une prise en charge moindre des employeurs. Mais en tout cas, on mettra l’accent sur l’accompagnement de ces bénéficiaires. À mon sens, les contrats aidés sont une bonne solution pour lutter contre le chômage de masse, si tant est que l’on arrive à organiser la formation et l’accompagnement des demandeurs d’emplois qui en bénéficient.

    CCN. Qu'en est-il du remplacement du RMI par le RSA ?

    DP. Dans un premier temps, le RSA et le RSTA vont coexister, l’allocataire, va devoir faire le choix en fonction de ses revenus. Le RSA, c’est une volonté de faciliter le retour à l’emploi. On est aujourd’hui dans les premiers éléments de mise en place. On a réussi pour la première fois, à faire un programme départemental d’insertion avec l’ensemble des partenaires, de façon à conjuguer les efforts, de façon à ce que le RSA ne soit pas uniquement un revenu mais un parcours que l’on proposera aux bénéficiaires. Nous, à Pôle Emploi dans ce programme d’insertion, on va mettre pratiquement 4 millions d’euros. C’est énorme parce qu'aujourd' hui on a près de 20 000 bénéficiaires du RMI et donc du RSA demain qui sont inscrits chez nous. On a dû prendre la mesure de la situation, je crois beaucoup, à la mutualisation et le RSA peut en être un exemple probant.

    *razyé : hallier, maquis


    caraibcreolenews

  • #2
    Guadeloupe. Situation explosive, plus de 60.000 chomeurs sur le carreau !
    pour creer des emplois ,la france doit prendre la recette de nos dictateurs qui peuvent creer entre 500 000 à 1000 000 d'emploi par an et seulement quand ils le veulent

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    • #3
      je voudrais connaitre une chose: si les indépendantistes Antillais se manifestent est ce que la France coloniale donneuse de leçons, si chére à Said Sadi et ses sbires, va les réprimer ou pas.
      "L' Algérie c'est le seul pays, où quand les gens me tendaient la main c'était pour m'offir quelque chose alors que dans les autres pays c'était pour m' en demander " Yann Arthus Bertrand

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