Editorial (Mardi 15 Février 2011)
Village global
Par : Azzeddine Bensouiah L’Algérie n’est pas à l’abri d’une révolution à la tunisienne ou à l’égyptienne. Même si beaucoup estiment que la situation en Algérie diffère de celles qui prévalaient dans ces deux pays sous Ben Ali et Moubarak, il n’en demeure pas moins que la soif de liberté et de modernité, de justice et d’une vie meilleure est la même partout à travers le monde arabe.
Le monde arabe est en train de changer de visage, et l’Algérie n’y échappera pas. La recette des révolutions pacifiques a trouvé preneur, et même les plus hésitants ont fini par s’y intéresser, voyant que l’Oncle Sam, l’Union européenne et les pays alliés aux régimes arabes sont en train de soutenir ces révolutions, au détriment de dirigeants honnis par leurs peuples.
En 1964, Marshall Mc Luhan inventait le concept de “village global”. Le temps a fini par donner raison à ses thèses, “révolutionnaires” à l’époque. Aujourd’hui, Internet a déjoué toutes les censures des régimes despotiques. WikiLeaks est passé par-là. Facebook s’occupe de finir le travail !
L’Algérie n’est pas à l’abri d’une révolution à la tunisienne ou à l’égyptienne. Même si beaucoup estiment que la situation en Algérie diffère de celles qui prévalaient dans ces deux pays sous Ben Ali et Moubarak, il n’en demeure pas moins que la soif de liberté et de modernité, de justice et d’une vie meilleure est la même partout à travers le monde arabe.
Que les médias occidentaux et les chancelleries s’intéressent à l’Algérie actuellement, cela était tout à fait prévisible, comme cela pourrait être le cas, demain, pour le Maroc, la Syrie ou la Libye, ou tout autre pays de la région.
Au-delà du patriotisme étroit et des slogans creux, force est de mentionner que les déclarations des officiels américains, européens, français et allemands, au sujet de l’Algérie, et la réponse du chef de la diplomatie algérienne mettent en évidence la nouvelle donne sur la scène internationale : le monde arabe est sous la loupe de la communauté internationale. Les dirigeants arabes, qui font encore le dos rond au vent du changement, savent qu’ils ne peuvent plus agir à huis clos et qu’ils doivent rendre des comptes à leur peuple et à la communauté internationale, des changements réels en termes d’ouverture démocratique et de libertés.
Le lâchage de Ben Ali, mais surtout de Moubarak, par leurs plus grands alliés, prouve, si besoin est, que la nouvelle configuration politique du monde arabe devrait se faire avec un nouveau personnel.
Comme à la fin des années 80 en Europe de l’Est, lorsque la chute du mur de Berlin avait sonné le glas du bloc socialiste, ce qui se passe aujourd’hui dans le monde arabe ne manquera pas de provoquer des mutations encore insoupçonnées.
Source: Liberté.
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