Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Comment un homme arrive-t-il à dominer un peuple ?

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Comment un homme arrive-t-il à dominer un peuple ?

    comment un régime peut il commettre autan de crimes , en toute impunité ?!!

    comment est il arriver a dilapider autan de richesses , sans être quelque peut dérangé ??


    comment peut il être l'auteur de tan de médiocrité


    encaisser autan d'échecs


    tout en restant au pouvoir !!


    pourquoi ??!! car : les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux

    La Boétie découvre, par glissement hors de l'Histoire, que la société où le peuple veut servir le tyran est historique, qu'elle n'est pas éternelle et n'a pas toujours existé, qu'elle a une date de naissance et que quelque chose a dû nécessairement se passer, pour que les hommes tombent de la liberté dans la servitude : «… quel malencontre a été cela, qui a pu tant dénaturer l'homme, seul né de vrai pour vivre franchement [librement] ; et lui faire perdre la souvenance de son premier être, et le désir de le reprendre ? »
    Le Malencontre est un accident tragique, une malchance inaugurale dont les effets ne cessent de s'amplifier au point que s'abolit la mémoire de l'avant, au point que l'amour de la servitude s'est substitué au désir de liberté. La Boétie considère donc le passage de la liberté à la servitude « sans nécessité » et affirme que la division de la société entre ceux qui commandent et ceux qui obéissent est « accidentelle ». Ce qui est désigné ici, c'est bien ce moment historique de la naissance de l'Histoire, cette rupture fatale que constitue dans l’histoire de l’humanité la naissance de l’État. Or, celle-ci est contingente, et non pas inévitable.
    Cette chute de la société dans la servitude volontaire de presque tous à un seul fait apparaître un homme nouveau, qui n'est plus un homme, pas même un animal, puisque « les bêtes… ne se peuvent accoutumer à servir, qu'avec protestation d'un désir contraire… », cet être difficile à nommer est dénaturé. Car la servitude est contraire à l’état de nature : « Ce qu’il y a de clair et d’évident pour tous, et que personne ne saurait nier, c’est que la nature, premier agent de Dieu, (…) nous a tous créés et coulés, en quelque sorte au même moule, pour nous montrer que nous sommes tous égaux, ou plutôt frères. »
    L’état de nature voudrait donc que les sociétés soient « égalitaires » où personne ne pourrait détenir du pouvoir sur les autres. C’est-à-dire le contraire de la servitude que connaissent les peuples. La première cause de la servitude est donc l'oubli de la liberté, et la coutume de vivre dans une société hiérarchisée où règne la domination des uns sur les autres. "La première raison de la servitude volontaire, c'est l'habitude"; "la première raison pour laquelle les hommes servent volontairement, c'est qu'ils naissent serfs et qu'ils sont élevés dans la servitude".


    La liberté délaissée

    C’est bien le peuple qui délaisse la liberté, et non pas le tyran qui la lui prend. En effet, comment expliquer que les hommes non seulement se résignent à la soumission mais, bien plus, servent avec leur plein consentement ? Ainsi certains hommes seraient même prêts à perdre leur vie pour le tyran. Seule la servitude de l’homme permet au tyran de rester au pouvoir, l’obéissance est un préalable à la violence.
    Face à l’individu qui s’est soumis, La Boétie refuse d’opposer les bons princes aux mauvais tyrans. Qu'importe en effet que le prince soit d'un naturel aimable ou cruel : n'est-il pas, de toute manière, le prince que le peuple sert ? « S’ils arrivent au trône par des moyens divers, leur manière de régner est toujours à peu près la même. Ceux qui sont élus par le peuple le traitent comme un taureau à dompter, les conquérants comme leur proie, les successeurs comme un troupeau d’esclaves qui leur appartient par nature. »
    Aux questions pourquoi le Malencontre est-il advenu ? - pourquoi la dénaturation de l'homme a-t-elle eu lieu ? - pourquoi la division s'est-elle installée dans la société ?, La Boétie ne répond pas. Elle concerne, énoncée en termes modernes, l'origine de l’État. Mais rien ne permet à l’auteur de comprendre pour quelles raisons les hommes renoncèrent à la liberté. Il tente en revanche d'apporter une réponse à la seconde question : comment le renoncement à la liberté peut-il être durable, comment l'inégalité se reproduit-elle constamment ?

    De la pérennité de la tyrannie comme modèle de domination

    La volonté de soumission

    L’une des raisons de ce maintien de la servitude est que les tyrans usent de plusieurs stratagèmes pour affaiblir le peuple. D'abord, le peuple est engourdi par le théâtre et les passe-temps ludiques. La Boétie condamne ainsi ces « drogueries » : Les théâtres, les jeux, les farces, les spectacles, les gladiateurs, les bêtes curieuses, les médailles, les tableaux et autres drogues de cette espèce étaient pour les peuples anciens les appâts de la servitude, la compensation de leur liberté ravie, les instruments de la tyrannie. Le tyran allèche ses esclaves pour endormir les sujets dans la servitude. Il accorde des largesses à son peuple sans que celui-ci se rende compte que c'est avec l'argent même soutiré à ses sujets que ces divertissements sont financés. Ils font parfois, avant de commettre leurs crimes, de beaux discours sur le bien général et la nécessité de l'ordre public. D'autres utilisent l'artifice de la religion pour susciter la crainte du sacrilège, utilisant la tendance de l'ignorant à la superstition. La Boétie, dans un siècle pourtant marqué par les guerres de religion, distingue Dieu du pouvoir. Le pouvoir n’est pas d’origine divine, mais vient bien de la servitude des hommes.
    Mais l'idéologie, les passe-temps ludiques et les diverses superstitions ne peuvent endormir que le « gros populas », et non pas les « hommes bien nés » et cultivés. Toujours en est-il certains qui, plus fiers et mieux inspirés que les autres, sentent le poids du joug et ne peuvent s'empêcher de le secouer ; qui ne se soumettent jamais à la sujétion (...) Ceux-là ayant l'entendement net et l'esprit clairvoyant, ne se contentent pas, comme les ignorants encroûtés, de voir ce qui est à leurs pieds, sans regarder ni derrière, ni devant; ils rappellent au contraire les choses passées pour juger plus sainement le présent et prévoir l'avenir. Ce sont ceux qui ayant d'eux-mêmes l'esprit droit, l'ont encore rectifié par l'étude et le savoir. Ceux-là, quand la liberté serait entièrement perdue et bannie de ce monde, l'y ramèneraient ; car la sentant vivement, l'ayant savourée et conservant son germe en leur esprit, la servitude ne pourrait jamais les séduire, pour si bien qu'on l'accoutrât. Ainsi, même sous un régime totalitaire, il y en aura toujours pour résister.
    Mais la principale raison est qu'une partie de la population se met au service de la tyrannie par cupidité et désir d'honneurs. Ce que j'ai dit jusqu'ici sur les moyens employés par les tyrans pour asservir [la contrainte, la coutume d'obéir, l'idéologie, les jeux ou les superstitions], n'est guère mis en usage par eux que sur la partie ignorante et grossière du peuple. Ainsi, si le tyran veut maintenir sa domination, il doit trouver un autre stratagème pour les gens instruits. C'est là le secret et le ressort de la domination, le soutien et le fondement de toute tyrannie : rendre ces gens « complices » des « cruautés » du tyran, les asservir en leur donnant l'occasion de dominer d'autres à leur tour. Ce sont donc les courtisans qui se font les complices de la tyrannie, perdant du même coup leur propre liberté. Certains hommes flattent leur maître espérant ses faveurs, sans voir que la disgrâce les guette nécessairement, devenus complices du pouvoir. Ainsi se forme la pyramide sociale qui permet au tyran d'« asservir les sujets les uns par le moyen des autres ». La résistance et l'usage de la raison sont donc les moyens de reconquérir la liberté (La Boétie ne fait aucune théorie de la révolte populaire) car les tyrans « ne sont grands que parce que nous sommes à genoux ».
    La tyrannie s’assimile à une pyramide fondée sur le contrôle social « 5 ou 6 ont eu l’oreille du tyran […]. Ces 6 ont 600 qui profitent sous eux, et qui font de leurs 600 ce que les 6 font au tyran […] ces 600 en maintiennent sous eux 6000 … ». Une majorité a alors intérêt à la tyrannie. La structure hiérarchique du pouvoir permet d’enfermer la majorité dominée en différents sous-groupes intermédiaires.
    Or, ces courtisans sont encore moins libres que le peuple opprimé : Le laboureur et l'artisan, pour tant asservis qu'ils soient, en sont quittes en obéissant; mais le tyran voit ceux qui l'entourent, coquinant et mendiant sa faveur. Il ne faut pas seulement qu'ils fassent ce qu'il ordonne, mais aussi qu'ils pensent ce qu'il veut, et souvent même, pour le satisfaire, qu'ils préviennent aussi ses propres désirs. Ce n'est pas tout de lui obéir, il faut lui complaire, il faut qu'ils se rompent, se tourmentent, se tuent à traiter ses affaires et puisqu'ils ne se plaisent que de son plaisir, qu'ils sacrifient leur goût au sien, forcent leur tempérament et le dépouillant de leur naturel (...) Est-ce là vivre heureusement ? Est-ce même vivre ? (...) Quelle condition est plus misérable que celle de vivre ainsi n'ayant rien à soi et tenant d'un autre son aise, sa liberté, son corps et sa vie!

  • #2
    Comment sortir de cette servitude ?

    Pour sortir de cette domination il faut sortir de l'habitude. L'homme qui connaît la liberté n'y renonce que contraint et forcé. Mais ceux qui n'ont jamais connu la liberté « servent sans regret et font volontairement ce que leurs pères n'auraient fait que par contrainte. La première raison pour laquelle les hommes servent volontairement, c’est qu’ils naissent serfs et qu’ils sont élevés comme tels. » Comme le précise La Boétie, « on ne regrette jamais ce que l’on a jamais eu ».
    Ce n'est pas que l'homme nouveau ait perdu sa volonté, c'est qu'il la dirige vers la servitude : le peuple, comme s'il était victime d'un sort, d'un enchantement, veut servir le tyran. En effet, pour l’auteur du Discours, la domination du tyran ne tient que par le consentement des individus. Sans ce consentement, la domination ne serait rien : « soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libre ». Les hommes sont responsables de leur assujettissement au pouvoir. En un mot, la tyrannie repose moins sur la répression que sur la dépossession volontaire de la liberté.
    Pour La Boétie, la liberté n'est pas l'objet de la volonté, mais désir (volonté) et liberté sont confondus : désirez et vous êtes libre, car un désir qui n'est pas libre n'est pas concevable, n'est pas un désir. La liberté c'est ce que nous sommes, et si vous n'êtes pas libre, c'est que vous avez renoncé à votre désir. Le point central de la domination est ainsi le refus par le moi, le je, de s'assumer comme liberté.
    C’est le principe de la désobéissance civile qui sera ensuite repris d’Henry David Thoreau à Gandhi. La Boétie est un de ces premiers théoriciens d’un mode d’action qu’il faut distinguer de la rébellion, qui elle est active. Sans le soutien actif du peuple, les tyrans n’auraient aucun pouvoir. La désobéissance passive suffit à briser les chaînes de la domination.
    Comment ne pas rentrer dans la servitude ? En gardant l'esprit libre. Un tyran peut-il régner sur un peuple d'Hommes Libres ? (Inspiration de saint Augustin)


    Discours de la servitude volontaire


    Le Discours de la servitude volontaire ou le Contr'un est un ouvrage rédigé en 1549 par Étienne de La Boétie à l'âge de 18 ans. Sa première publication date de 1576.
    Ce texte consiste en un court réquisitoire contre l'absolutisme qui étonne par son érudition et par sa profondeur, alors qu'il a été rédigé par un jeune homme d'à peine 18 ans. Ce texte pose la question de la légitimité de toute autorité sur une population et essaye d'analyser les raisons de la soumission de celle-ci (rapport « domination-servitude »).

    Commentaire


    • #3
      A mon avis, tu ne vas pas te faire que des amis sur le forum.
      Je ne crois pas que La Boétie ait beaucoup de supporters.

      Commentaire


      • #4
        sinon t'as un avis sur le sujet

        Commentaire


        • #5
          La quête du pouvoir

          Nous avons vu que ce que nous appelons liberté est notre capacité à pouvoir contenter nos besoins de quelque ordre qu’ils soient. Notre nature sensible au stress et au bien-être nous indique de facto l’ensemble des besoins qu’il nous faut satisfaire.

          Nous les classerons en deux catégories bien distinctes :
          a) les besoins de survie, liés au stress : s’alimenter, se prémunir des ,s’abriter des intempéries, échapper aux prédateurs, se défendre de toutes agressions.
          b) les besoins de vie, liés au bien-être : jouir, prendre du plaisir sous toutes ses formes : se détendre, s’amuser, s’aimer, consommer, commander, diriger, s’enivrer…

          Libres de satisfaire nos besoins, nous cherchons à optimiser notre satisfaction dans les deux sens : réduire notre stress et élever notre bien-être, autant que possible.

          Si nos besoins de survie sont prioritaires car vitaux, leur satisfaction est relativement vite atteinte (on ne cherche plus à manger lorsque est repu, le ventre plein). Nous dirons que le seuil de satisfaction des besoins de survie, que nous désignerons par « seuil de survie » est bas.

          A l’inverse, si nos besoins de vie sont secondaires, leur satisfaction est difficilement atteinte, rarement en totalité, et jamais tout le temps. Nous dirons que le seuil de satisfaction des besoins de vie, que nous désignerons par « seuil de vie » est haut. En effet, lorsque nous avons du plaisir, nous cherchons à prolonger cette sensation. Lorsque cette sensation de plaisir vient à disparaître, elle nous manque jusqu’à provoquer un début de stress. Du coup, nous cherchons à la reproduire pour deux raisons : évacuer le stress que son manque procure et vouloir la retrouver à nouveau du seul fait de sa mémorisation.

          Ce processus de balancement entre stress et plaisir va progressivement s’accentuer en raison du caractère même du plaisir : le plaisir est une drogue, douce peut-être, naturelle sûrement, mais une drogue quand même, avec un vrai pouvoir d’accoutumance. Non seulement nous allons vouloir avoir notre dose de plaisir de plus en plus fréquemment, en plus nous allons vouloir que ces doses soient de plus en plus fortes, plus intenses ; et ce sans répit. De sorte que le seuil de vie, non content d’être haut, est, par nature, en augmentation constante.

          La différence nette et profonde, au coeur de notre identité, entre un seuil de survie, bas et limité, et un seuil de vie, haut et sans limites, va orienter le parcours de chacun, et expliquer, à elle seule, toute l’histoire sociale, culturelle, économique et politique de l’humanité entière.

          Le seuil de survie étant vital, donc prioritaire, les hommes vont initialement unir leurs forces pour y répondre à moindre coût (alimentation et défense). Ce coût de survie est l’effort consenti, la charge de travail, pour rester vivant : c’est la pénibilité de l’existence. La survie assurée, la vie commence et avec elle la course au plaisir : une course qu’il faudra interrompre pour subvenir -en principe, en groupe- à l’épuisement des ressources alimentaires. Or, chacun voudra, dans son for intérieur, être dispensé de peine, de travail, sans toutefois être privé de consommation. Le problème est que tous en rêvent en même temps, en raison justement de la différentiation naturelle des seuils de survie et de vie. La source du conflit en puissance est là. Il sera résolu par la force dans sa version la plus brutale. Le plus fort du groupe va parvenir, sans en être dispensé totalement, du moins dans un premier temps, à réduire sa pénibilité. Prenant conscience de son avantage, il le met à profit pour accroître son plaisir en bousculant ses semblables pour réduire sa charge de travail et consommer plus de plaisirs. Les plaisirs n’offrant pas la même qualité, il va délaisser ceux qui lui paraissent mièvres pour focaliser son attention sur les plus intenses et notamment sur le plaisir sexuel. Sa force, devenue pilier de son aptitude à satisfaire son bien-être, va même l’amener à passer outre le supposé consentement du partenaire. La dictature est née.

          Cette première forme de dictature, isolée et personnelle, ne durera que peu de temps, car le champion du moment se verra constamment « destitué » par un alter ego, avant d’être à son tour remplacé. A terme et immanquablement, elle laissera la place à une seconde forme de dictature, bien plus élaborée, dont l’expression dessinera un nouvel ordre social relativement stable. Cet ordre est organisé en cercles concentriques :

          Pour asseoir son pouvoir et lui imprimer un caractère durable voire irréversible, le postulant au rôle de chef constitue des alliés dont la mission est d’optimiser son seuil de satisfaction. En retour, le chef leur assure des avantages conséquents qui, on l’aura compris, sont intimement solidaires de leur aptitude à pouvoir remplir la mission qui leur est confiée. Pour y parvenir, les alliés (2ème cercle) vont à leur tour créer une force de soutien (des troupes) à même d’assurer le maintien d’une organisation socioéconomique garante du respect d’un double-objectif : optimiser le seuil de satisfaction du chef et le leur. Les troupes de maintien de l’ordre, à qui on a fait miroiter quelques avantages substantiels, constituent le 3ème cercle. Sa taille est flexible : impérativement suffisante, elle est indexée sur le seuil de résistance du reste de la société (le 4ème cercle) dans son acceptation de l’autorité du clan dominant : le chef et ses alliés.

          Cet ordre dessiné par la force va considérablement augmenter la charge de travail du 4ème cercle, d’abord dans une proportion à peu près tolérable pour pallier l’allégement voire la dispense totale de la pénibilité des autres membres du groupe, puis de manière autrement plus importante pour satisfaire les exigences et lubies diverses de l’ambition insatiable du clan au pouvoir (construction d’édifices, rêves de grandeur, festins grandioses, etc.)

          Le complexe révolutionnaire

          Si la présence de quatre zones différentiées est inhérente à toute structure de société,le second cercle est capital dans le schéma d’organisation : c’est lui et lui seul qui marque la rigidité et la stabilité de la structure.

          En effet, bien que ce soit le chef qui crée le second cercle pour asseoir son pouvoir sur le groupe, il se retrouve, à terme et dès la création du 3ème cercle, otage de ses alliés. Il ne peut pas et ne peut plus, si tant est qu’il le veuille ou qu’il l’ait voulu, réformer l’ordre social dans le sens d’un allégement de la pénibilité croissante du 4ème cercle, d’une meilleure justice sociale en quelque sorte, qui passerait fatalement par une réduction des avantages du 2ème cercle. Les membres de ce dernier ne manqueraient pas de l’en dissuader par tous les moyens, allant jusqu’à l’éliminer pour le remplacer au pied levé par un des leurs : le plus apte à préserver leurs privilèges. Privilèges dont la constante augmentation a pour conséquence d’accroître la taille du 3ème cercle et d’enfermer le 4ème dans un état d’esclavage. Prisonnier du 2ème cercle dont le clergé est un des piliers, le chef n’est plus qu’une icône : sans autre pouvoir que de donner libre cours à ses frasques.

          C’est la nature du second cercle qui imprime la trajectoire de tout processus révolutionnaire (dans le sens de modification de l’ordre social) car tôt ou tard, et plutôt tôt que tard, l’esprit de la révolution, se trouve prisonnier de l’élément stabilisateur de la structure en cercles concentriques, résultante du strict rapport des forces en présence.

          Le paradoxe du processus révolutionnaire est que, d’une part, la formation du second cercle est une nécessité incontournable pour pouvoir inscrire la réforme initiale dans la réalité, et d’autre part, que l’existence même du second cercle, conservateur par nécessité et non par nature (pour préserver son seuil de vie), est mortel pour la poursuite de la réforme dans l’esprit de la révolution.

          Toute société, de la plus primitive à la plus contemporaine, obéit à ce schéma marqué par le différentiel naturel entre les seuils de survie et de vie des identités qui la composent. Seule la capacité du peuple (4ème cercle) à se résigner ou à se rebeller contre l’ordre établi, parvient à imprimer à l’ensemble de la structure son caractère, allant de la dictature la plus absolue où la violence de la force brute est le critère normatif de fonctionnement et de régulation, à l’état de droit le plus accompli où le seul critère d’arbitrage des conflits est le vote universel et où la séduction dans son affirmation la plus étendue (aptitude à convaincre) est l’unique outil autorisé de libre compétition.

          Que l’on fasse usage de violence ou de séduction la plus exquise, cela participe d’une même volonté : accéder au pouvoir, être en capacité de, à seule fin d’optimiser la satisfaction de ses seuils de survie et de vie. Ainsi, parce que nous sommes tous des dictateurs en puissance, le recours à la séduction apparaît pour ce qu’elle est : une stratégie par défaut, produit de la culture.

          Commentaire


          • #6
            La stratégie de séduction

            Lorsque l’usage de la violence est banni (ou confisqué) à l’intérieur d’un groupe, d’une société, la régulation des conflits entre identités engagées dans une course à l’optimisation de la satisfaction personnelle, se fait nécessairement par le biais d’une libre compétition entre individus. Une compétition qui s’apparente à un jeu ouvert à tous, et où, sans surprise, ce sont les joueurs les plus talentueux qui parviennent à obtenir le meilleur seuil de vie.

            Toutefois, ce jeu, a ceci de très particulier que la plus grande partie de ses règles ne sont écrites nulle part. De plus, elles ne font jamais l’objet de communication entre les joueurs. En effet, les lois qui régissent l'ordre social ne sont qu’une petite partie des règles du jeu de la compétition entre individus : elles se contentent de fixer et d’énumérer les interdits, elles délimitent le terrain de jeu en quelque sorte. Les lois ne parlent pas de ce qu’il convient de faire pour gagner la partie. De sorte que chacun est sensé imaginer, inventer et appliquer des procédés, des stratégies, qui lui permettent de tirer avantage sur les autres dans un espace hautement concurrentiel par définition.

            Plus ces stratégies sont respectueuses des règles non écrites, et plus elles sont gagnantes. De sorte que pour dessiner une stratégie correcte, il convient de découvrir ces règles non écrites et de les associer aux lois en vigueur, pour en faire un tout cohérent : passage obligé vers un possible succès, car comment voulez-vous être performant si vous ne connaissez pas toutes les règles du jeu ?

            Très vite chacun comprend que la condition sine qua non pour améliorer son seuil de vie, c’est de réduire autant que possible son seuil de survie, c’est-à-dire en clair sa charge de production, de travail, sa pénibilité d’existence. Une seule solution : transférer une partie de sa charge voire la totalité sur les autres. Ne pouvant les contraindre, il ne lui reste qu’une seule possibilité : les convaincre, c’est-à-dire les séduire. Comment le faire autrement sans convoquer et développer son savoir, dans le sens le plus large qui soit ?

            Parmi la panoplie très variée des armes de la séduction usitées dans l’exercice de quête de pouvoir (la connaissance, la compétence, le savoir-faire, l’expression, le discours, l’argumentation, le charme, l’apparence, l’attitude, la prestance, le charisme), il en est une qui revêt, pour ce qui nous concerne, une importance de premier ordre : le mensonge.

            Le mensonge est bien souvent une stratégie par défaut : c’est faute d’arguments porteurs que nous y recourons. Procédé probablement le plus communément utilisé sous toutes les latitudes en vertu d’une curiosité qui lui est propre : un mensonge est considéré comme étant la vérité aussi longtemps qu’il n’aura pas été contredit, infirmé. De sorte que la vérité peut, dans bien des cas, n’être qu’un mensonge parfait, un mensonge que nul n’a contesté et ne conteste.

            Si la définition du mensonge est la falsification consciente du compte-rendu de la réalité, de sa représentation, il est utile de distinguer ses différents modes d’expression et important de préciser qu’il existe plusieurs types de mensonge, recouvrant des réalités différentes et qui, de ce fait, ne méritent pas d’être logés à la même enseigne.

            Nous évoquerons ici les principaux types de mensonge :
            Le mensonge sécuritaire
            Falsifier la réalité pour se prémunir de l’agression.
            Nécessité impérative de survie.
            Le mensonge courtois
            Falsifier l’expression de sa pensée, de son sentiment, de son appréciation, de son opinion, à seule fin d’éviter de gêner, de choquer, de blesser ou d’humilier l’autre. Nécessité du mieux vivre ensemble. Politesse et civisme.
            Se pratique par tous, souvent et au quotidien. Ne porte aucun tord à autrui.
            Le mensonge pédagogique
            Falsification temporaire de la réalité, avec volonté de la corriger à terme, aussitôt que l’on jugera le vis-à-vis en aptitude de comprendre la vérité ou de la recevoir sans traumatisme.
            Il suppose une relation de confiance et apparaît comme une nécessité au service d’une stratégie de transmission du savoir dans le cadre d’un apprentissage correct.
            Parents/enfants, enseignants/élèves, maîtres/apprentis.
            Le mensonge manipulateur
            Falsifier la réalité à seul but de tromper l’autre, de l’induire en erreur, pour en tirer profit, avantage, et/ou de lui porter préjudice, de lui nuire.

            Il est clair que la falsification délibérée de la réalité, à fin sécuritaire, courtoise ou pédagogique, ne peut être qualifiée de mensonge car elle apparaît de fait, dans ces trois cas, vertueusement utile, voire nécessaire, donc moralement non condamnable.

            A l’inverse il y a véritablement mensonge lorsqu’il revêt le caractère manipulateur. Condamnable et condamné par la morale la plus commune, il est d’autant plus amoral lorsqu’il intervient dans le cadre d’une relation de confiance supposée et tacite : entre amis, parents, alliés.
            Ainsi, seul ce dernier type d’acte qui sous-tend une tentative de manipulation, est un mensonge, un vrai mensonge, au seul sens où il convient de l’entendre.

            Commentaire


            • #7
              Concepts appliquables de l'Atlatique au golf persique. et bien au delà !

              ça répond à tes questions, kenzy ?

              Commentaire


              • #8
                @jawzia salam

                Ne discutes pas avec lui, il ne fait que dénigrer EL DJAZAIR!

                On sait ce qu'il veut!

                Commentaire


                • #9
                  Bonjour

                  Soit le scénario suivant :

                  Un colon arrive avec des soldats, des armes. Il trouve une petite cité où les gens sont paysans, chasseurs et artisans vivant tranquillement, ils n’ont ni roi, ni tyran, ni sidi zekri. Le colon tue quelques uns, en chasse d’autres et les dépossède de leur terre et de leur biens. Ceux qui ont fuit avec femmes et enfants commencent à manquer de nourriture, ils commencent à avoir faim. Les colons s’installent petit à petit, et disent aux autres indigènes enfuient et qui crèvent de faim, si vous voulez manger vous et vos enfants, vous devez travailler dans les terres du colon que nous vous avons confisquées et vous servirez d’esclaves.

                  Dès fois ça se passe autrement, un roitelet s’installe avec son armée dans une cité et impose les régions alentours de payer un impôt périodiquement sinon menacé de représailles. On imagine bien les petits paysans se révolter avec leur femme et leurs enfants les fourches et les faucilles à la main face à une armée suréquipée entrainée à tuer
                  Rebbi yerrahmek ya djamel.
                  "Tu es, donc je suis"
                  Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

                  Commentaire


                  • #10
                    Concepts appliquables de l'Atlatique au golf persique. et bien au delà !

                    ça répond à tes questions, kenzy ?
                    malheureusement !!

                    le but du topic n'est pas de chercher une réponse mais plutôt de méditer sur la question
                    on remarque bien que la méthode suivi n'est pas hasardeuse mais bien réfléchi , que nous ne somme pas les seuls victimes , et que cette méthode a un passé taché de sang

                    en algerie particulièrement ce point la a légitimer beaucoup de dépassement , et il est utilisé pour avorter toutes contestations
                    Le mensonge sécuritaire
                    Falsifier la réalité pour se prémunir de l’agression.
                    Nécessité impérative de survie.

                    Ne discutes pas avec lui, il ne fait que dénigrer EL DJAZAIR!

                    On sait ce qu'il veut!
                    allez retourne a la cour de récré
                    le jour ou tu saura ce que c'est que réellement dénigrer viens m'adresser la parole

                    Commentaire


                    • #11
                      A force de méditer ... faites du Yoga !

                      le but du topic n'est pas de chercher une réponse mais plutôt de méditer sur la question
                      Tiens donc ! Tu aurais du nous prévenir dès le départ !

                      Commentaire

                      Chargement...
                      X