Bedjaoui: la France n'a "pas le même poids" que les Etats-Unis en Algérie
AFP 13.04.06 | 18h06
Le chef de la diplomatie algérienne, Mohammed Bedjaoui, a estimé jeudi à Washington que la France n'avait "pas le même poids" en Algérie que les Etats-Unis, qui sont devenus progressivement le premier client de ce pays.
"Les relations politiques, économiques, culturelles, sociales ou autres sont bonnes entre l'Algérie et la France mais il reste quand même dans les esprits quelque chose qui ne permet pas d'aller plus loin", a déclaré en français M. Bedjaoui au Council on Foreign Relations, un centre de réflexion basé à Washington.
"Cela ne signifie pas nécessairement que la France perd des atouts en Algérie mais face aux Etats-Unis, la France n'a pas le même poids en Algérie. Et c'est ainsi que les Etats-Unis progressivement sont devenus le premier client de l'Algérie dépassant la France et le reste des pays européens", a-t-il ajouté.
Les Etats-Unis sont devenus le premier client de l'Algérie avec un total des échanges, dominés par les hydrocarbures, s'élevant à 12 milliards de dollars en 2005.
Le chef de la diplomatie algérienne avait rencontré mercredi la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice. Celle-ci avait souligné que l'Algérie était l'un des premiers pays à avoir signé un traité d'amitié avec les Etats-Unis.
"Les rapports entre les Etats comme les rapports entre les hommes sont sujets à changement, c'est dans la nature des choses. Les relations entre l'Algérie et la France ont été très fortes mais de nature fondamentalement inégalitaires", a estimé M. Bedjaoui.
"Le colonialisme a été une longue, longue nuit. Mais nous sommes indépendants depuis 44 ans et la page n'est pas encore complètement tournée malgré les efforts de nos dirigeants respectifs", a-t-il ajouté.
Selon lui, "la page n'est pas tournée puisque l'an dernier le parlement français a voté une loi dans laquelle on a voulu faire en sorte que le colonialisme soit vu à travers un rôle tout à fait positif et civilisateur. Cela nous montre que les opinions publiques ne sont pas encore prêtes pour tourner la page".
La signature d'un traité d'amitié franco-algérien prévue en 2005 dans le sillage de la "Déclaration d'Alger" de mars 2003 lors d'une visite du président français Jacques Chirac marque le pas depuis, victime d'aléas de relations passionnées entre Paris et son ancienne colonie.
L'adoption en février 2005 d'une loi française, dont un article, par la suite abrogé, mentionnait "le rôle positif" de la colonisation française outre-mer, notamment en Afrique du nord, a retardé la signature de ce traité d'amitié.
Lemonde, 13/04/2006.
AFP 13.04.06 | 18h06
Le chef de la diplomatie algérienne, Mohammed Bedjaoui, a estimé jeudi à Washington que la France n'avait "pas le même poids" en Algérie que les Etats-Unis, qui sont devenus progressivement le premier client de ce pays.
"Les relations politiques, économiques, culturelles, sociales ou autres sont bonnes entre l'Algérie et la France mais il reste quand même dans les esprits quelque chose qui ne permet pas d'aller plus loin", a déclaré en français M. Bedjaoui au Council on Foreign Relations, un centre de réflexion basé à Washington.
"Cela ne signifie pas nécessairement que la France perd des atouts en Algérie mais face aux Etats-Unis, la France n'a pas le même poids en Algérie. Et c'est ainsi que les Etats-Unis progressivement sont devenus le premier client de l'Algérie dépassant la France et le reste des pays européens", a-t-il ajouté.
Les Etats-Unis sont devenus le premier client de l'Algérie avec un total des échanges, dominés par les hydrocarbures, s'élevant à 12 milliards de dollars en 2005.
Le chef de la diplomatie algérienne avait rencontré mercredi la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice. Celle-ci avait souligné que l'Algérie était l'un des premiers pays à avoir signé un traité d'amitié avec les Etats-Unis.
"Les rapports entre les Etats comme les rapports entre les hommes sont sujets à changement, c'est dans la nature des choses. Les relations entre l'Algérie et la France ont été très fortes mais de nature fondamentalement inégalitaires", a estimé M. Bedjaoui.
"Le colonialisme a été une longue, longue nuit. Mais nous sommes indépendants depuis 44 ans et la page n'est pas encore complètement tournée malgré les efforts de nos dirigeants respectifs", a-t-il ajouté.
Selon lui, "la page n'est pas tournée puisque l'an dernier le parlement français a voté une loi dans laquelle on a voulu faire en sorte que le colonialisme soit vu à travers un rôle tout à fait positif et civilisateur. Cela nous montre que les opinions publiques ne sont pas encore prêtes pour tourner la page".
La signature d'un traité d'amitié franco-algérien prévue en 2005 dans le sillage de la "Déclaration d'Alger" de mars 2003 lors d'une visite du président français Jacques Chirac marque le pas depuis, victime d'aléas de relations passionnées entre Paris et son ancienne colonie.
L'adoption en février 2005 d'une loi française, dont un article, par la suite abrogé, mentionnait "le rôle positif" de la colonisation française outre-mer, notamment en Afrique du nord, a retardé la signature de ce traité d'amitié.
Lemonde, 13/04/2006.
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