LIBYE - Les opposants ont appelé la population à manifester jeudi...
La révolte arabe souffle sur la Libye. Les opposants au régime de Kadhafi profitent des événements voisins pour mobiliser la population. Un appel à une « journée de la colère » a ainsi été lancée pour jeudi, date commémorant la mort de quatorze manifestants le 17 février 2006, à Benghazi, dans le nord-est du pays. Dans cette même ville, bastion contestataire libyen, des émeutes ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi. Après l'arrestation de Fethi Tarbel, avocat militant des droits de l'homme, des centaines de manifestants ont affronté des policiers. Bilan des violences : 38 blessés, selon le directeur de l'hôpital.
Acheter les alliés du régime
D'après les autorités libyennes, le calme était revenu dès la matinée d'hier. Mais la télévision d'Etat a tout de même diffusé des images de manifestations de soutien au régime qui auraient eu lieu dans plusieurs villes. « Le régime de Kadhafi est conscient qu'avec l'Algérie, la Libye est le pays le plus vulnérable de la région au niveau politique », explique Luis Martinez, directeur de recherche au Ceri-Sciences-Po. L'analyste, également auteur de Algérie, Irak, Libye : Violence de la rente pétrolière souligne la régularité des émeutes depuis quelques années. « La moitié de la population a moins de 30 ans. Elle est née sous Kadhafi et ne veut pas devoir y mourir. » Répression, torture, liberté de parole quasi inexistante, enrichissement familial, tentation dynastique… « L'exaspération populaire est au rendez-vous », confirme François Burgat, directeur de l'Institut français du Proche-Orient. Malgré tout, le régime tient depuis le coup d'Etat du colonel Mouammar Kadhafi, en 1969. D'une part, grâce à un maillage sécuritaire performant, instaurant la peur comme principe d'obéissance. Mais surtout, grâce à la rente pétrolière, qui lui permet de répondre au problème conjoncturel, à savoir la hausse des prix. Une ressource surtout essentielle pour sauver le régime en achetant ses alliés, précise Luis Martinez. « De tels revenus permettent de faire que l'armée, la police spéciale ou encore les partenaires étrangers ne retournent pas leur veste quand viendra la tempête. »
20minutes
La révolte arabe souffle sur la Libye. Les opposants au régime de Kadhafi profitent des événements voisins pour mobiliser la population. Un appel à une « journée de la colère » a ainsi été lancée pour jeudi, date commémorant la mort de quatorze manifestants le 17 février 2006, à Benghazi, dans le nord-est du pays. Dans cette même ville, bastion contestataire libyen, des émeutes ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi. Après l'arrestation de Fethi Tarbel, avocat militant des droits de l'homme, des centaines de manifestants ont affronté des policiers. Bilan des violences : 38 blessés, selon le directeur de l'hôpital.
Acheter les alliés du régime
D'après les autorités libyennes, le calme était revenu dès la matinée d'hier. Mais la télévision d'Etat a tout de même diffusé des images de manifestations de soutien au régime qui auraient eu lieu dans plusieurs villes. « Le régime de Kadhafi est conscient qu'avec l'Algérie, la Libye est le pays le plus vulnérable de la région au niveau politique », explique Luis Martinez, directeur de recherche au Ceri-Sciences-Po. L'analyste, également auteur de Algérie, Irak, Libye : Violence de la rente pétrolière souligne la régularité des émeutes depuis quelques années. « La moitié de la population a moins de 30 ans. Elle est née sous Kadhafi et ne veut pas devoir y mourir. » Répression, torture, liberté de parole quasi inexistante, enrichissement familial, tentation dynastique… « L'exaspération populaire est au rendez-vous », confirme François Burgat, directeur de l'Institut français du Proche-Orient. Malgré tout, le régime tient depuis le coup d'Etat du colonel Mouammar Kadhafi, en 1969. D'une part, grâce à un maillage sécuritaire performant, instaurant la peur comme principe d'obéissance. Mais surtout, grâce à la rente pétrolière, qui lui permet de répondre au problème conjoncturel, à savoir la hausse des prix. Une ressource surtout essentielle pour sauver le régime en achetant ses alliés, précise Luis Martinez. « De tels revenus permettent de faire que l'armée, la police spéciale ou encore les partenaires étrangers ne retournent pas leur veste quand viendra la tempête. »
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