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Djamila Bouhired, La fierté d’un peuple

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  • Djamila Bouhired, La fierté d’un peuple

    Djamila Bouhired, héroïne de la guerre de libération algérienne, soupçonnée en 1957 d’être une poseuse de bombes, a été inculpée pour ses actes puis torturée férocement et condamnée à mort. Son exécution sera stoppée en 1962 par une campagne médiatique menée par Jacques Vergès et Georges Arnaud. Sa vie a été adaptée au cinéma par Youssef Chahine dans le film «Djamilah», sorti en 1958 . Après avoir vu le film, le philosophe Jean-Paul Sartre avait témoigné que son émotion était telle qu’il avait oublié sa nationalité française…

    Agée aujourd’hui de 76 ans, Djamila Bouhired a une seule réponse au sujet de son action pour la libération de l’Algérie et aux nombreuses expressions de reconnaissance telle que :«Nous sommes fiers de vous». «Je n’ai fait que mon devoir». Avec modestie et beaucoup de discrétion, puisque ses apparitions publiques sont très rares, l’héroïne de la guerre d’indépendance préfère actualiser ses discussions et appelle les jeunes à «mener leur combat d’aujourd’hui et d’aimer l’Algérie». A 76 ans, les rides ne semblent pas être pressées pour habiter le beau visage de cette héroïne, qui porte si bien son nom de Djamila (la belle).

    La moujahida vit le jour en 1935 dans une famille berbère de la classe moyenne, et fut scolarisée à l’école française (unique à l’époque). Elle rejoint le Front de libération nationale au cours de ses années d’étudiante. Elle travaillera plus tard comme officier de liaison, membre du «réseau bombes» et assistante personnelle de Yacef Saâdi, chef de la Zone autonome d’Alger pendant la bataille d’Alger. Elle dépose, le 30 septembre 1956, une bombe qui n’explose pas dans le hall du Maurétania. Elle recruta Djamila Bouazza qui, elle, déposa le 26 janvier 1957 une bombe très meurtrière au café «Coq Hardi».

    A 22 ans, Djamila est arrêtée par les militaires français, alors qu’elle est blessée d’une balle dans le dos qui lui a fracassé la clavicule et perforé le sein gauche. Transportée à l’hôpital, elle fut interrogée puis conduite dans une maison secrète, non loin de la capitale, où elle fut atrocement torturée. Une semaine plus tard, dans la nuit du 17 au 18 avril, Djamila Bouhired est suppliciée à l’électricité tandis que bourdonnent, dans le ciel, des moteurs d’avions. Laissons-la dire elle-même ce qu’elle a enduré à cette époque-là : «Trois officiers, accompagnés de deux parachutistes, m’ont sortie de l’hôpital vers 21 heures, m’ont déshabillée puis bandé les yeux.

    On m’attacha sur un banc en prenant soin de disposer sous les liens des chiffons humides aux poignets, aux bras, sur le ventre, sur les cuisses, aux chevilles et aux jambes et l’on me plaça des électrodes dans le sexe, dans les mains, les oreilles, sur le front, dans la bouche, sur le bout des seins. Vers trois heures du matin, je perdis connaissance...».

    Le 21 avril, elle est emmenée dans une deuxième «villa», spécialisée dans la torture, sise au quartier d’El Biar, à Alger. Jusqu’au 25 avril, elle est battue et ce n’est que le lendemain qu’elle est présentée au parquet. «Je ne peux pas, écrit-elle au juge d’instruction, après les tortures que j’ai subies, pires que la mort parce qu’humiliantes, de la part d’officiers français, dans un hôpital militaire français ou dans les locaux de l’armée, ne pas dénier à un tribunal français non seulement la compétence, mais le simple droit moral de me juger.» 35 jours après, le 18 mai, le médecin légiste, le Dr Godard, vient faire son rapport et «expliquer» l’état de la prisonnière. Omettant sciemment le trajet de la balle entrée dans le dos, la blessure que les coups ont rouverte deviendra «une fistule à bords décollés et violacés donnant issue à du pus de coloration jaunâtre» qui «paraît être de nature tuberculeuse.


    Seul un examen bactériologique permettrait d’apporter plus de précision». D’autre part, la flexion à angle droit de l’avant-bras gauche de Djamila Bouhired reste sans «explication clinique», le Dr Godard se bornant à recommander une radiographie. Quant aux «deux cicatrices, douloureuses, longues de cinq centimètres» qui se trouvent sur le flanc droit et la face externe de la cuisse droite, il prétend volontiers qu’elles «peuvent remonter à une trentaine de jours et provenir d’une chute, d’un frottement local ou de coups portés» avant de conclure à sa manière que «Djamila Bouhired ne porte aucune trace de violence pouvant remonter aux vingt jours qui précèdent...». Son exécution est stoppée par une campagne médiatique menée par Jacques Vergès et Georges Arnaud. Ils écrivent un manifeste, publié la même année aux Éditions de Minuit, «Pour Djamila Bouhired».

    C’est avec le livre d’Henri Alleg «La Question», l’un des manifestes qui alerteront l’opinion publique sur les mauvais traitements et les tortures infligés par l’armée aux combattants algériens. Devant le tollé international soulevé par sa condamnation, elle est finalement graciée et libérée en 1962. Dans une lettre qu’elle a adressée le 9 décembre 2009 au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, elle écrit en son nom et au nom des anciens combattant pour attirer l’attention à sa situation critique : «Monsieur le Président, je me permets d’attirer votre attention sur ma situation critique. Ma retraite et la petite pension de guerre que je perçois ne me permettent pas de vivre convenablement. D’ailleurs, mon épicier, mon boucher, ma supérette pourront témoigner des crédits qu’ils m’accordent. Il ne m’est jamais venu à l’esprit de compléter mes revenus par des apports frauduleux qui, malheureusement, sont très fréquents dans mon pays.

    Je sais que certains authentiques moudjahidine et moudjahidate sont dans la même situation, probablement plus critique. Je n’ai pas la prétention de les représenter ici, mais au poste où vous êtes, vous ne pouvez ni ne voulez connaître leur dénuement…» Ces frères et sœurs, dont l’intégrité est connue, n’ont bénéficié d’aucun avantage. La somme qui leur serait allouée ne pourrait dépasser les honoraires généreux attribués aux députés et sénateurs, ainsi qu’à vous-même et à tous ceux qui vous entourent. Ainsi, je vous demanderais de ne plus nous humilier et de revaloriser notre dérisoire pension de guerre afin de vivre dans un minimum de dignité le peu de temps qui nous reste à vivre.

    les debats

  • #2
    Quand on pense qu'il y a plus de faux moudjahidine que de vrais...surtout parmi nos "députés" et nos "sénateurs" qui sont grâcieusement gratifiés pour leur immobilisme chronique.

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    • #3
      une fierté cette femme ,moi j'aimerais que l'état algérien reconnaissent leur rôle ,et fasse quelque chose pour les femmes en Algérie..

      il faut lire les récif de ces femmes pendant la guerre de libérations

      tellement d'émotion ,de force et d'abnégation dans leur combat

      que nous les homme, aujourd'hui on ne leur arrive pas a la chevilles

      des vrais patriotes ....

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