Elle devrait intervenir avant la fin février La levée de l’état d’urgence apaisera-t-elle la rue ?
L’actualité politique algérienne vit ces derniers jours au rythme de deux événements majeurs. D’une part, la levée de l’état d’urgence, annoncée par le président Bouteflika qui interviendra, a précisé le Premier ministre, avant la fin du mois en cours et, d’autre part, une marche de protestation, la deuxième depuis une semaine, prévue aujourd’hui à Alger.
Sa première sortie, celle de samedi dernier, jugée «peu éclatante», la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) passe aujourd’hui, pourrait-on dire, son second examen de crédibilité. Le test s’avère difficile lorsque l’on sait que des formations politiques, des syndicats rompus à la protestation et connus pour leur force mobilisatrice, à l’exemple du FFS et du CNAPEST, ont préféré se démarquer de cette action.
Mais, quoi que l’on dise de l’échec ou de la réussite de cette marche, l’Etat vient, en annonçant la levée de l’état d’urgence, de répondre favorablement à une revendication brandie depuis plus d’une décennie par plusieurs partis politiques et autres organisations de la société civile. Les pouvoirs publics ont fait, par ailleurs, preuve d’une certaine célérité dans le sillage des émeutes qui ont éclaté au début du mois de janvier dernier dans plusieurs régions du pays.
Il a été décidé, dans la foulée, de subventionner les prix du sucre et de l’huile et de revenir sur un certain nombre d’autres décisions à caractère économique, financier et commercial. Il n’en demeure pas moins que d’autres revendications d’ordre politique et social attendent toujours à être satisfaites. Citons, en ce sens, l’ouverture du champ médiatique, particulièrement celui de l’audiovisuel, qui demeure sous la coupe de l’Etat. Ajoutons à cela l’interdiction d’organiser des marches pacifiques au niveau de la capitale que le gouvernement justifie en évoquant la persistance de la menace terroriste.
Il faut dire, toutefois, que cette interdiction, décidée au lendemain de la marche des aârchs, le 14 juin 2001, pourrait fort probablement être levée, simultanément à la levée de l’état d’urgence. Car, cette dernière constitue, en réalité, la raison officiellement avancée qui justifie, sur le plan juridique, toutes les restrictions faites aux libertés individuelles et collectives consacrées dans la Constitution algérienne. Il est à indiquer, sur un autre plan, qu’une partie non négligeable d’Algériens se désintéresse complètement des revendications politiques puisqu’elle a d’autres priorités liées directement à son vécu quotidien.
Rappelons, à cet effet, le sit-in tenu par le Comité des chômeurs algériens, qui réclame une allocation chômage équivalente à 50% du SNMG. Citons également les émeutes qui éclatent souvent dans les villes et villages du pays, pour réclamer des logements, de l’eau ou des routes. Les progrès réalisés ces dernières années sur le plan social n’ont pas pu complètement éclipser le mécontentement de pans entiers de la population, qui s’estiment marginalisés dans une conjoncture oû le pays vit dans une aisance financière jamais atteinte dans son histoire, du moins contemporaine.
Par Farouk Djouadi
L’actualité politique algérienne vit ces derniers jours au rythme de deux événements majeurs. D’une part, la levée de l’état d’urgence, annoncée par le président Bouteflika qui interviendra, a précisé le Premier ministre, avant la fin du mois en cours et, d’autre part, une marche de protestation, la deuxième depuis une semaine, prévue aujourd’hui à Alger.
Sa première sortie, celle de samedi dernier, jugée «peu éclatante», la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) passe aujourd’hui, pourrait-on dire, son second examen de crédibilité. Le test s’avère difficile lorsque l’on sait que des formations politiques, des syndicats rompus à la protestation et connus pour leur force mobilisatrice, à l’exemple du FFS et du CNAPEST, ont préféré se démarquer de cette action.
Mais, quoi que l’on dise de l’échec ou de la réussite de cette marche, l’Etat vient, en annonçant la levée de l’état d’urgence, de répondre favorablement à une revendication brandie depuis plus d’une décennie par plusieurs partis politiques et autres organisations de la société civile. Les pouvoirs publics ont fait, par ailleurs, preuve d’une certaine célérité dans le sillage des émeutes qui ont éclaté au début du mois de janvier dernier dans plusieurs régions du pays.
Il a été décidé, dans la foulée, de subventionner les prix du sucre et de l’huile et de revenir sur un certain nombre d’autres décisions à caractère économique, financier et commercial. Il n’en demeure pas moins que d’autres revendications d’ordre politique et social attendent toujours à être satisfaites. Citons, en ce sens, l’ouverture du champ médiatique, particulièrement celui de l’audiovisuel, qui demeure sous la coupe de l’Etat. Ajoutons à cela l’interdiction d’organiser des marches pacifiques au niveau de la capitale que le gouvernement justifie en évoquant la persistance de la menace terroriste.
Il faut dire, toutefois, que cette interdiction, décidée au lendemain de la marche des aârchs, le 14 juin 2001, pourrait fort probablement être levée, simultanément à la levée de l’état d’urgence. Car, cette dernière constitue, en réalité, la raison officiellement avancée qui justifie, sur le plan juridique, toutes les restrictions faites aux libertés individuelles et collectives consacrées dans la Constitution algérienne. Il est à indiquer, sur un autre plan, qu’une partie non négligeable d’Algériens se désintéresse complètement des revendications politiques puisqu’elle a d’autres priorités liées directement à son vécu quotidien.
Rappelons, à cet effet, le sit-in tenu par le Comité des chômeurs algériens, qui réclame une allocation chômage équivalente à 50% du SNMG. Citons également les émeutes qui éclatent souvent dans les villes et villages du pays, pour réclamer des logements, de l’eau ou des routes. Les progrès réalisés ces dernières années sur le plan social n’ont pas pu complètement éclipser le mécontentement de pans entiers de la population, qui s’estiment marginalisés dans une conjoncture oû le pays vit dans une aisance financière jamais atteinte dans son histoire, du moins contemporaine.
Par Farouk Djouadi
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