Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le déclin du djawag en Algérie

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le déclin du djawag en Algérie

    Autrefois une pratique répandue en Algérie, la flûte à bec a bizarrement déserté la nature et ses sons ont, malheureusement, laissé place à un silence angoissant. C'est le déclin! Même les bergers qui, autrefois, l'utilisaient fréquemment pour “tuer” le temps et se divertir, lui préfèrent, désormais les “ranatti” diffusées des téléphones portables.

    Les derniers événements tragiques qu’a vécu l'Algérie ont précipité le déclin de cet instrument de musique ancestral, pittoresque mais de la musique pastorale. Même dans les pâturages brûlés par le soleil, devant les puits, les abreuvoirs à moutons, où autrefois les bergers sortaient leur instrument et jouaient des morceaux de musique qu'ils avaient appris ou que la nature leur avait inspiré, pendant que leurs troupeaux broutaient ou s'abreuvaient tranquillement, les sons du “djawag”, on ne les entendait plus, on n'entendait plus ces airs riches et généreux, ces splendeurs, qui nous font voyager dans les zones les plus sombres ou reculées de l'astral lumineux et qui pansent les blessures les plus profondes en nous.

    Jadis, les jeunes et les moins jeunes s'adonnaient au “djawag” pour tuer le temps, pour se distraire. Ils jouaient pour oublier la dureté de l'existence, la maladie en jouant des airs tout à fait gais et enlevés. Le joueur portait la flûte à bec à ses lèvres, envoyait l'air avec la pression exacte nécessitée par chaque note jouée et laissait entendre une musique vive et légère, pittoresque et sautillante.

    Autrefois, les enfants l'apprenaient sur le tas. Sa technique est simple. Le flûtiste doit savoir non seulement maîtriser la qualité de l'émission mais aussi la succession des consonnes pour mettre en relief le rythme ou la particularité mélodique d'une phrasemusicale.

    C'est un instrument facile à maîtriser, comme tout instrument à vent. Seulement il faut du temps pour acquérir une belle sonorité et une certaine fluidité de jeu. Mais en tant qu'instrument facilement portable, il avait trouvé rapidement sa place dans les mouvements populaires des jeunesses des contrées des Aurès profonds.

    La flûte à bec, cet instrument à vent, de la famille des bois, qui comporte huit trous de jeu, dont un manipulé par le pouce pour permettre l'émission des octaves aiguës, apparu incontestablement dans cette forme particulière à partir du XIVe siècle, est en éclipse après avoir joui d'un regain de popularité les années 1970.

    Pendant longtemps, les jeunes, parfois même les enfants des Aurès fabriquaient eux-mêmes, leurs propres flûtes à bec. Ils utilisaient pour réaliser des flûtes ou pipeaux des matières préalablement creuses, du sureau, du roseau. Ils perçaient régulièrement des pièces en bois de façon cylindrique. Ils effectuaient même un travail beaucoup plus soigné sur le sifflet et un plus grand nombre de trous (sept ou huit, plus un pour le pouce) lui permettent de plus larges possibilités de tessiture et d'expression. Ils éloignaient les trous, ils approchaient et les bouchaient... à la recherche des notes les plus mélodieuses.

    C'est un travail qui passionnait et qui amusait les enfants, les jeunes et les adultes, d'autrefois, à la recherche de la distraction et de l'amusement. Les instruments qu'ils fabriquaient se caractérisent par une perce cylindrique qui limite la tessiture à une octave et une quinte. Ils s’ingéniaient dans la technique de tournage du bois et fabriquaient des modèles de différentes tailles.

    Maintenant tout cela a disparu et nous reste à chanter les vers du poète Khalil Gibran : “Donne-moi la flûte, et chante /Le chant est le secret de l’existence”.

    Par Liberté

  • #2
    Mon grand-pere en fabrique encore lui même...et j'adore l'écouter en jouer ....Ca serait dommage en effet que cet instrument disparaisse ..c'est notre patrimoine culturel...

    Commentaire

    Chargement...
    X