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Quelques rappels avant le lâcher d'avions! - Hakim Laalam

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  • Quelques rappels avant le lâcher d'avions! - Hakim Laalam

    Solidarité internationale avec le peuple libyen. La Bulgarie va
    envoyer sur place des…

    … infirmières !
    Il est vrai qu’il y a urgence à dire urgemment «sauvons d’urgence le peuple de Libye». Mais que le peuple libyen massacré m’excuse un petit chouïa si, aujourd’hui, j’associe à son drame quelques gouttes de sang algérien versées il y a quelques heures à peine dans la capitale algérienne et non à Tripoli ou Benghazi. Des matraques de la police algérienne se sont abattues violemment sur des crânes d’Algériennes et d’Algériens universitaires en plein jour. Sans même les caméras d’Al Jazeera pour rendre compte de ce massacre à huis clos d’étudiants. Au cas où certains n’auraient pas très bien saisi, je répète. Des escouades de flics portant l’uniforme de la police algérienne, avec l’écusson frappé du drapeau vert, blanc ceints par le croissant et l’étoile rouges, ont battu à terre des filles et des garçons venus tenir sit-in pacifique devant un ministère. Pour l’heure, je ne dispose pas d’informations sur d’éventuels mercenaires africains qui auraient pu être envoyés en renfort à Ben-Aknoun pour casser de l’étudiant. Mais il semble que les nôtres n’ont pas encore besoin de renforts de ce genre. Ils font le boulot tout seuls, comme des grands. Rien ne dit que des avions ne seront pas envoyés demain ou après-demain pour écraser, cramer les universitaires s’il venait à l’esprit de ces derniers de revenir manifester là. Mais je n’écarte aucune éventualité. Pourquoi devrais-je affubler le seul Kadhafi du titre de «fou», de «chtarbé» et épargner celui qui ordonne à des molosses de faire couler du sang de jeunes Algériens sur le parvis d’un ministère du savoir supérieur ? Pourquoi diable l’un serait plus fou ou moins fou que l’autre ? J’ai d’ailleurs lu et relu cette déclaration d’un jeune étudiant en sciences vétérinaires qui, le front ensanglanté, les mains encore sur sa plaie crânienne, balbutie à un confrère : «Même un animal, on n’a pas le droit de le traiter ainsi !» Sauf à être profondément pervers, il n’y a pas d’étalonnage de la dictature selon que l’on tire au RPG-7 sur la foule ou que l’on ordonne de matraquer une étudiante au sol. Il n’y a qu’une seule étiquette à apposer sur les deux commanditaires de tels actes : DICTATEURS ! Libres aux épiciers et aux apothicaires de voir là-bas un peu plus de dictature qu’ici. Cette entreprise de labellisation du massacre des peuples m’insupporte, car elle introduit une donnée mortelle, une nuance funeste : tant que Abdekka ne fait éclater que quelques coutures du cuir chevelu, voire quelques millimètres du crâne d’un député de l’opposition, il ne serait pas encore éligible au grade de dictateur, et ne peut ainsi prétendre à la bannière «Aâdjel», «Urgent» sur le bandeau défilant d’Al Jazeera. Le genre de distinguo idiot et assassin qui te fait te réveiller un bon matin au bruit fracassant des avions de chasse survolant la cité des Asphodèles et sur le point de larguer leurs munitions sur des étudiants en agronomie ou en physique cantique. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.
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