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Libye : "C'était un carnage absolu"

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  • Libye : "C'était un carnage absolu"



    Des hommes portent un cercueil jusqu'à l'un des hôpitaux de Benghazi, en Libye, le 21 février 2011






    Gérard Buffet, 60 ans, a été pendant un an et demi anesthésiste-réanimateur au Benghazi Medical Center. L'hôpital - 1 200 lits dont 300 opérationnels, 16 blocs opératoires - est le plus moderne de Benghazi, la deuxième plus grande ville de Libye, où est née la contestation. En compagnie d'une dizaine d'autres médecins français, Gérard Buffet y travaillait dans le cadre d'accords de coopération. Avant de parvenir à rentrer en France, lundi, il a assisté, pendant plusieurs jours, à la répression féroce des manifestants par les forces de sécurité libyennes.

    "On vient de l'enfer. À partir du mercredi 16 février, on a constaté une frénésie dans la population, les gens étaient certains que l'armée allait les attaquer. Les forces de répression comprennent la police, l'armée, mais surtout des mercenaires tchadiens, nigériens, entraînés au fin fond du Sahara et très bien équipés et armés. On les a vus passer dans des 4x4, armés jusqu'aux dents, c'était très impressionnant. Il est impossible de savoir combien ils sont : certains disent 5 000, d'autres 50 000. Ce sont des machines à tuer. Lorsque le fils de Khadafi promet des rivières de sang, il sait qu'il a ce qu'il faut pour cela. De Tobrouk à Darnah, ils ont commis un véritable massacre, on parle de plus d'un millier de morts.


    Benghazi a été attaqué le jeudi. Nos ambulances sur le terrain ont compté, le premier jour, 75 morts ; le deuxième, 200 ; ensuite plus de 500. Dès le troisième jour, je n'avais plus de morphine ni de médicaments. Au début, les forces de répression tiraient sur les gens aux jambes et à l'abdomen. Ensuite, au thorax et à la tête. Ensuite on a vu des tirs de mortier, et carrément de roquettes antiaériennes, directement dans la foule. Un carnage. Des gens brûlés, déchiquetés. Au total, je pense qu'il y a plus de 2 000 morts ; on a rempli deux hôpitaux de 1 500 lits. On a ouvert l'hôpital pédiatrique, là où Cécilia Sarkozy était venue lors de l'affaire des infirmières bulgares, pour y mettre les blessés les moins atteints.


    Pendant ces jours-là, j'ai vu la guerre. À Benghazi, il y avait des snipers partout. J'ai fini à plat ventre dans les rues, c'était un véritable carnage. J'ai réanimé un des mes étudiants de 6e année de médecine, il avait pris une balle dans la tête, qui lui était sortie par la bouche. Comme les autres jeunes, il était parti, torse nu, attaquer les points stratégiques du gouvernement. Ils sont prêts à mourir, ils s'en foutent, ils n'ont pas d'arme. Les premiers jours, les policiers avaient entassé les morts pour les impressionner, ils ont continué. Ils veulent en finir une fois pour toutes, ils savent que c'est cette semaine que le régime tombe ou jamais.

    Dimanche, je suis parti de Benghazi, avec le reste de l'équipe française. Mais des centaines d'infirmières étrangères, des Ukrainiennes, des Indiennes et des Philippines, sont restées là-bas et demandent encore à être rapatriées. Lorsque nous avons quitté la ville, les miliciens commençaient à refluer vers le Sahara. Maintenant, le peuple attend que Tripoli bascule à son tour. L'ambassade de France nous a ramenés à la capitale. À l'aéroport, bombardé, des milliers de gens demandaient à s'en aller, n'importe où. Quatre d'entre nous ont pu prendre un avion pour Bruxelles, lundi."




    Le Point le 23/2/2011




    ...
    Dernière modification par Adama, 23 février 2011, 19h49.

  • #2
    Kadaffi devra être pendu non comme un martyr comme il aime à le dire, mais comme un chien pour ses crimes contre le peuple Lybien.

    Commentaire


    • #3
      Kadhafi joue les prolongations avec ses mercenaires

      Recrutés par le dirigeant libyen pour mater les manifestations, quelque 30 000 hommes armés font le sale boulot que les forces régulières rechignent à accomplir.

      La révolte libyenne se noie dans un bain de sang. Le “régime des masses”, la Jamahiriya, tire sur le peuple qui réclame sa chute. Pour chaque manifestant abattu, une prime de 10 000 à 12 000 dollars [de 7 300 à 8 800 euros] est promise.

      A lire les témoignages qui circulent sur les réseaux sociaux, les hommes chargés de la répression par Muammar Kadhafi n’ont rien à voir avec les “chiens de guerre”, ces figures romantiques immortalisées par le romancier britannique Frederick Forsyth [Les Chiens de guerre raconte une tentative de coup d’Etat menée par des mercenaires dans un pays d’Afrique fictif].

      Ce sont des mercenaires au sens le plus répugnant du terme, des désespérés sans autre mission que celle de défendre le fauteuil du dictateur libyen. Ils sont environ trente mille, selon les estimations de l’ONG Human Rights Solidarity, pour la plupart en provenance du Tchad, de la Mauritanie, du Nigeria, de l’Algérie et de pays d’Afrique centrale, mais aussi des tribus libyennes restées fidèles au Livre vert [le manifeste politique de Muammar Kadhafi]. D’autres arrivent d’Europe, très probablement des Balkans. Il s’agit de Serbes, déjà employés pour structurer militairement les “comités populaires” fidèles au régime Kadhafi et nostalgiques, sans doute, de l’époque où ils pouvaient “s’amuser” au sein des groupes paramilitaires tchetniks, auxquels se mêlent peut-être quelques Bosniaques prêts à s’enrôler au nom de la solidarité islamique.

      La présence d’Allemands, membres du commando d’instructeurs chargés de la formation des troupes d’élite mis en place en 2006 sous la direction d’un ancien sous-officier des forces spéciales du GSG 9 [une unité d’intervention de la police allemande formée à la suite de la prise d’otages des Jeux olympiques de Munich en 1972, équivalent du GIGN français], n’est pas à exclure. Aucun Italien, en revanche. Selon le général Franco Angioni, même les anciens membres des troupes spéciales, que s’arrachent les entreprises pétrolières d’Afrique du Nord pour la sécurité de leurs infrastructures, ne se sont pas laissé tenter par les pétrodollars du colonel. Trop de vieilles rancunes, trop de distance culturelle pour accepter de travailler avec Tripoli.

      Les hommes ralliés au régime libyen seraient arrivés à Benghazi dans quatre avions partis du Bénin. Selon les témoignages recueillis par la chaîne Al-Arabiya, ils sont majoritairement noirs, ne parlent pas arabe et ne s’expriment qu’en français. Preuve des limites de leurs compétences militaires, certains ont été capturés par les manifestants. La même source rapporte qu’ils ont tranquillement reconnu avoir été engagés par Khamis Kadhafi, un des fils du colonel Kadhafi, et avoir reçu l’ordre de tirer sur la foule.

      C’est l’attitude des forces armées de la Jamahiriya, jugée tiède, presque passive, qui a rendu indispensable l’intervention des mercenaires : les analystes estiment que de nombreux militaires veulent imposer un partage des pouvoirs à Kadhafi et son clan, et surtout se libérer de l’emprise directe de la famille. Les accusations de corruption, lancées la semaine dernière par Saïf Al-Islam Kadhafi contre les forces armées via l’agence Libya Press, sont un autre signe des tensions entre l’armée et le régime. Le colonel Kadhafi pourrait cependant compter avec certitude sur la police, soutenue par les Comités révolutionnaires dirigés par Ahmed Ibrahim, un cousin du dictateur.

      Parmi les mercenaires africains à la solde de la Jamahiriya, beaucoup peuvent se targuer d’une bonne expérience militaire. Avant Tripoli, ils ont combattu pour le régime soudanais d’Omar El-Béchir contre les désirs d’indépendance du Sud-Soudan. Ce sont ces mêmes soldats que le leader libyen voulait transformer en “armée du Sahara”, sous sa conduite naturellement. Mais cette idée a fait long feu, comme les tentatives du colonel pour doter la Libye de forces armées efficaces, à grand renfort de dollars. Tripoli était parvenu à acquérir des chasseurs bombardiers russes ultramodernes : les Sukhoï 30 et les Mig 29, dont les premiers pas se révélèrent une humiliation. En 1986, après l’attentat dans une discothèque berlinoise fréquentée par des soldats américains, les Etats-Unis avaient bombardé la Libye en guise de représailles. Kadhafi avait fait décoller ses avions pour repousser l’assaut, mais sans succès.

      Les pilotes libyens n’étaient manifestement pas à la hauteur, malgré leur préparation sous les ordres d’instructeurs russes. Selon les experts, la culture militaire libyenne n’a pas changé. Les grands investissements sur le marché des armes n’obtiennent pas les résultats escomptés, faute de maintenance et de capacité opérationnelle. Une logique qui s’applique à plus forte raison aux mercenaires. Parfaites pour les plus sales besognes, ces troupes sont aussi, selon un observateur militaire, “les moins fiables, prêtes à prendre leurs jambes à leur cou si la situation se détériore”.

      Giampaolo Cadalanu
      La Repubblica

      Courrier international
      Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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      • #4
        Un Tyran

        Ce type est tout bonnement cinglé. Y'a rien à dire, il est fou et bel et bien fou !

        En tout cas, ca va finir trés mal pour lui, soit pendu sur une potence soit avec un chargeur vidé dans la tête. Au mieux, il finira ses jours en accusé sur les bancs d'un tribunal international ou quelque chose come ca.
        "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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        • #5
          Kadaffi devra être pendu non comme un martyr comme il aime à le dire, mais comme un chien pour ses crimes contre le peuple Lybien.
          au contraire, il doit moisir dans une cellule mobile à exposer au public

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          • #6
            @Adna

            bien au contraire, cela veux dire que sa chute n'en sera que plsu douloureuse, et qu'il finira trés probablement pendu sur un lampadaire de Tripoli, comme un vulgaire brigand.
            "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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            • #7
              Envoyé par ADNA
              Bon sang !!
              Si c'est vrai ce qui est dit, alors on est pas prêt de le voir tomber ce paysan ...
              Mais tu crois que le peuple et les militaires lybiens vont encore laisser ces 30.000 porcs tuer d'autres Lybiens.
              Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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