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Les opposants contrôlent l'est de la Libye, selon des témoins

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  • Les opposants contrôlent l'est de la Libye, selon des témoins

    16h43 : Pour le vice-ministre libyen aux Affaires étrangères, Khaled Kaïm, les j ournalistes entrés illégalement en Libye sont considérés «comme s'ils collaboraient avec Al-Qaïda» et «comme des hors-la-loi» .

    16h30 : Le commandant des forces armées libyennes à Tobrouk, Souleiman Mahmoud, aurait basculé «du côté du peuple», rapporte al-Jezira . Le militaire a déclaré à la chaîne de télévison qatarie que Kadhafi était «un tyran».

    16h16 : Au cours d'une réunion avec les ambassadeurs des pays de l'Union européenne, le vice-ministre libyen aux Affaires étrangères, Khaled Kaïm, a affirmé qu' al-Qaida avait établi un émirat islamique à Derna , dans l'est, dirigé par un ancien détenu de Guantanamo.

    15h44 : Un avion de chasse libyen s'est écrasé après que son pilote, refusant d'obéir à des ordres de bombarder la ville de Benghazi, s'est éjecté, annonce un journal libyen sur son site internet.

    14h30 : Les opposants à Kadhafi paraissent contrôler la côte orientale du pays , selon des journalistes de l'Agence France-Presse présents sur place. Le régime affirme au contraire qu'il a toujours la main sur la région.

    Des insurgés, dont nombre sont armés, se trouvent tout le long de l'autoroute qui longe la côte méditerranéenne depuis la frontière égyptienne jusqu'à la ville de Tobrouk. Selon les habitants, des soldats expriment leur soutien à la rébellion. Des résidents de la localité d'Al-Baïda ont indiqué que des miliciens loyaux à Kadhafi avaient été exécutés.

    Le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini , dont le pays a d'étroites relations économiques avec la Libye, a indiqué lui aussi que la province de Cyrénaïque (côte est) n'était plus sous le contrôle du gouvernement libyen.


    Le Figaro
    Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

  • #2
    Libye: «Kadhafi est retranché dans son palais»

    La province libyenne de Cyrénaïque (Benghazi, Tobrouk) ne serait plus sous le contrôle de Kadhafi, selon le gouvernement italien.

    Selon un premier bilan officiel, les violences qui ont accompagné la révolte contre le régime libyen ont fait 300 morts. Le ministre italien des Affaires étrangères parle de plus de 1 000 morts. Un médecin français qui vient de fuir Benghazi évoque «plus de 2 000 morts» la semaine dernière dans cette ville.

    Selon des témoignages recueillis à Roissy, «Kadhafi est retranché dans son palais» et il est lâché par toute la population, sauf à Tripoli.

    Nicolas Sarkozy réclame des sanctions et la suspension des relations.

    Dans un discours télévisé mardi après-midi, Kadhafi a invité la jeunesse à se constituer en comité de défense. Il dit «préférer mourir en martyr».


    16h50. Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a lui-même ordonné l'attentat de Lockerbie en 1988, a affirmé mercredi l'ex-ministre libyen de la Justice, Moustapha Abdel Jalil, au journal suédois Expressen.

    «J'ai la preuve que Kadhafi a donné l'ordre pour Lockerbie», déclare le ministre, qui a démissionné lundi.

    L'attentat contre un avion de la Pan Am au-dessus de Lockerbie, en Ecosse, pour lequel le Libyen Abdelbaset al-Megrahi a été condamné en 2001, avait fait 270 morts le 21 décembre 1988.

    16h45. Le vice-ministre libyen aux Affaires étrangères, Khaled Kaïm, a déclaré mercredi que les journalistes entrés illégalement en Libye étaient considérés «comme s'ils collaboraient avec Al-Qaïda» et «comme des hors-la-loi».

    16h10. Un avion de chasse libyen s'est écrasé mercredi dans l'est de la Libye après que son pilote, refusant d'obéir à des ordres de bombarder la ville de Benghazi, se soit éjecté, a annoncé un journal libyen.


    Libération
    Dernière modification par fortuna, 23 février 2011, 16h44.
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    • #3
      Des insurgés anti-Kadhafi sur le toit de la mairie de Tobrouk, le 22 février 2011.

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      • #4
        15 heures. Misurata aux mains des manifestants. La ville, à 200 km à l'est de Tripoli, serait la première grande ville de l'ouest à être sous le contrôle des insurgés, selon un reporter de l'agence AP. Selon des journalistes de l'AFP, la région Cyrénaïque serait également libérée. Sur la vidéo ci-dessous, on peut voir des manifestants arrachant les symboles du pouvoir à Misurata, sous les cris de «Allah akbar», à un date exacte inconnue.

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        • #5
          l'étau se resserre....la fin de ce connard-terroriste est proche.

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          • #6
            La capitale libyenne Tripoli est déserte, Benghazi en liesse

            L'Est de la Libye a basculé dans les mains des insurgés et Benghazi a célébré mercredi sa victoire sur le régime de Mouammar Kadhafi, dont les menaces ont poussé de nombreux pays à évacuer leurs ressortissants.

            La répression de la révolte libyenne, menace sans précédent pour le colonel au pouvoir depuis plus de 41 ans, a fait jusqu'à 1.000 morts, selon le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini.

            Pour la première fois mercredi, un pays, la France, a demandé explicitement des sanctions contre la Libye.

            "Je souhaite que soit examinée la suspension des relations économiques, commerciales et financières avec la Libye jusqu'à nouvel ordre", a dit Nicolas Sarkozy dans un communiqué.

            L'Union européenne en discutait mercredi en milieu d'après-midi à Bruxelles. L'Italie, l'ancienne puissance coloniale qui a noué des liens économiques étroits avec la Libye, y était jusqu'à présent opposée mais elle pourrait changer d'avis au vu des derniers événements.

            Dans un discours-fleuve mardi, Mouammar Kadhafi a juré de rester en Libye, exhorté ses partisans à descendre dans les rues pour le soutenir et menacé de "nettoyer la Libye maison par maison".

            Malgré l'appel de leur Guide à manifester, seulement 150 personnes se sont rassemblées mercredi sur la place Verte de Tripoli, agitant drapeau libyen et portrait du colonel.

            BASE MILITAIRE ABANDONNÉE

            Les rues étaient presque désertes à l'heure où, d'ordinaire, les artères de Tripoli sont bloquées par les embouteillages; quelques cafés étaient les seuls commerces ouverts malgré les appels du gouvernement à reprendre le travail.

            "Beaucoup de gens ont peur de quitter leurs maisons à Tripoli et les miliciens pro-Kadhafi patrouillent et menacent les gens qui se rassemblent", a raconté un Tunisien, Marouane Mohamed, à la frontière entre la Libye et son pays.

            Les nombreux travailleurs immigrés fuient le pays et les opérations d'évacuation des ressortissants européens ont commencé. Quelque 400 Français sont arrivés à Paris dans la nuit, rapatriés par l'armée de l'air française.

            Kadhafi tente d'empêcher la contagion en déployant des soldats en Tripolitaine, province de l'Ouest libyen, tandis que la Cyrénaïque, à l'Est, est déjà tombée selon les habitants de Benghazi et les troupes passées dans le camp des insurgés.

            La chaîne britannique Sky News a montré une base militaire abandonnée près de Tobrouk, à une centaine de kilomètres de la frontière égyptienne.

            Si les plaines de Cyrénaïque et les monts du Djebel al Akhdar sont plutôt calmes, la capitale de la région, Benghazi, est en effervescence.

            Dans cette ville de 700.000 habitants, d'où la révolte est partie il y a une semaine, les cris de joie se perdent dans les explosions de pétards et coups de klaxons. Les opposants, nouveaux maîtres des lieux, agitent les drapeaux tricolores (rouge-vert-noir) datant du roi Idriss renversé en 1969 par Kadhafi et distribuent de la nourriture aux passants en même temps qu'ils restituent les armes.

            DÉFECTIONS EN SERIE

            Une partie de l'armée et de la diplomatie libyennes commencent à lâcher le Guide.

            L'équipage d'un avion militaire a refusé de bombarder Benghazi et sauté en parachute, laissant l'appareil s'écraser au sud-ouest de la ville, rapporte le journal local Kourina.

            Plusieurs représentants de la Libye, à l'Onu, Paris et dans d'autres capitales, ont condamné l'attitude du numéro un libyen.

            D'autres proches de Kadhafi ont fait défection, comme le ministre de l'Intérieur, Abdel Fattah Younes al Abidi, et un haut conseiller de Saïf al Islam Kadhafi, l'un des fils du colonel.

            Réuni mardi, le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné l'usage de la violence. Le Premier ministre britannique, David Cameron, souhaite qu'il aille plus loin et demande mercredi l'adoption d'une résolution condamnant explicitement le recours à la force.

            Le Premier ministre du Qatar a déclaré que l'émirat ne voulait pas que la Libye soit isolée, soulignant la division d'une communauté internationale qui s'inquiète également des suites économiques de ce soulèvement.

            Selon les calculs de Reuters, un quart de la production libyenne de pétrole a été suspendue, conséquence de l'abandon et du pillage des installations pétrolières du troisième producteur d'Afrique. Le prix de l'or noir a atteint mercredi son plus haut niveau depuis deux ans et demi, à plus de 110$.


            Reuters
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            • #7
              La réponse des citoyens de Benghazi au discours de Kaddafi, hier

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              • #8
                Tobrouk célèbre la chute du régime de Kaddafi

                Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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                • #9
                  19h00 Le conseiller spécial du président de la République Henri Guaino a estimé qu'"il faudrait aller plus loin" que des sanctions économiques contre la Libye, ajoutant qu'"il ne croit pas trop à une intervention militaire". "Je ne suis pas sûr qu'une intervention militaire ne ressouderait pas une partie des Libyens autour du régime", a-t-il déclaré sur i-Télé.

                  18h20 "L'UE exhorte les autorités libyennes à garantir la sécurité de tous les ressortissants étrangers et de faciliter le départ de ceux qui veulent quitter le pays", déclare dans un communiqué Catherine Ashton, la chef de la diplomatie de l'UE.

                  17h51 L'autorité de l'aviation civile maltaise refuse l'atterrissage d'un avion de la Libyan Arab Airlines à l'aéroport de La Valette. L'appareil, un ATR 42 transportant 14 personnes, est apparu de manière totalement inattendue dans l'espace aérien maltais. Il est ensuite reparti pour la Libye. A son bord, d'après le Telegraph, la fille du colonel Kadhafi, Aïcha.


                  L'Express
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                  • #10
                    La mainmise du clan Kadhafi sur l'économie libyenne

                    Un câble diplomatique publié par WikiLeaks détaille l'omniprésence de la famille du dirigeant libyen, Moummar Kadhafi, dans les secteurs-clés de l'économie du pays. Sans pour autant être en mesure d'évaluer sa fortune.

                    La famille Kadhafi et le clan Trabelsi, même combat ? C’est l’impression qui se dégage d’un câble diplomatique américain publié par le site WikiLeaks et déterré, mardi, par le "Financial Times". Ce document écrit par un diplomate américain en mai 2006 détaille par le menu la mainmise de l'entourage du leader libyen Mouammar Kadhafi sur l’économie de son pays. À la lumière des événements récents, le télégramme prend une dimension nouvelle. Le comportement du clan au pouvoir n’est en effet pas sans rappeler la manière dont l’ex-président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali et la famille de sa femme avaient fait main basse sur les richesses de leur pays.

                    Dans ce câble diplomatique américain, on apprend que les neuf enfants et la femme du "guide" libyen contrôlent la plupart des secteurs économiques qui comptent le pays. Le pétrole, selon ce document, constitue la principale manne financière pour la famille Kadhafi. Ce n’est pas un hasard si l'un de ses fils, Seïf al-Islam, longtemps présenté comme le dauphin de Mouammar Kadhafi, s’est ainsi arrogé une partie de ce secteur stratégique via le groupe public One-Nine Petroleum.

                    C’est lui aussi qui maîtrise un autre secteur stratégique : la presse à travers One-Nine Group. Aucune publication ne peut exister sans l’accord de cet organisme intimement lié au premier cercle du pouvoir en Libye.

                    Autre domaine sensible : les télécommunications. "Mouammar Kadhafi se souvient parfaitement du rôle joué par les téléphones portables pendant la révolte de Benghazi en 2006", écrit le diplomate américain. C’est donc Mohamed Kadhafi, un autre fils du leader libyen, qui contrôle ce secteur.

                    Le développement économique du pays passe aussi par l’immobilier. Dans ce domaine, c’est Saadi qui s’est le mieux illustré. Cet ancien footballeur à la carrière éclair en Italie (15 minutes de jeu pour Pérouse dans les années 1990) avait lancé, en 2006, la construction d’une ville entière située dans une zone à forte valeur touristique.

                    Pour quelques milliards de dollars de plus...

                    Depuis la levée en 2003 d’une partie des sanctions économiques des Nations unies, le petit commerce, notamment l’habillement, a fait preuve d'une certaine vigueur. De nombreuses nouvelles boutiques ont vu le jour dans le pays et, toujours selon le câble diplomatique, ce sont la deuxième épouse de Mouammar Kadhafi, Safia, et leur fille Aïcha qui en contrôlent une grande partie.

                    Ce tableau remonte certes à 2006, mais les experts estiment que la situation n’a pas évolué depuis lors. "Il n’existe pas en Libye de législation qui met des limites au cumul de richesses et aucune loi n’encadre d’éventuels conflits d’intérêts", explique Arwa Hassan, coordinatrice de programme pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Transparency International, une ONG qui lutte contre la corruption.

                    Si cette mainmise sur l’économie doit permettre au clan Kadhafi de tirer de confortables ressources de l’exercice du pouvoir, il est très difficile d’évaluer la fortune de la famille. "Elle doit s'élever à au moins à quelques milliards de dollars", a estimé, mercredi, Tim Niblock, un universitaire britannique spécialiste du Moyen-Orient, dans le quotidien anglais "The Guardian", C’est d’autant plus difficile de connaître l’étendue de la richesse des proches du pouvoir que le régime libyen est l’un des plus fermés au monde. Et obtenir des informations fiables est quasiment impossible. "La société civile et le tissu associatif n’ont absolument jamais pu se développer en Libye", confirme Arwa Hassan.

                    Une situation très verrouillé qui conduit cette militante à réfuter en partie le parallèle avec la famille Trabelsi et la situation en Tunisie. "Au moins, il existait en Tunisie un milieu d’affaires et un secteur privé qui pouvaient donner une impression de 'liberté' économique".


                    France 24
                    Dernière modification par fortuna, 23 février 2011, 18h27.
                    Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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                    • #11
                      La fortune de Kadhafi difficile à évaluer mais disputée




                      Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a bâti un vaste empire financier dont les ressources se chiffrant en milliards de dollars restent difficiles à évaluer, rapportent le Guardian et le Financial Times, mercredi 23 février. Le Guardian évoque des comptes secrets à Dubaï, en Asie du Sud-Est, dans les pays du Golfe. La manne pétrolière aurait permis à la Libye d'investir près de 70 milliards de dollars (51 milliards d'euros) à travers la Libyan Investment Authority (LIA), fonds souverain créé en 2006. Ces milliards sont source de sérieuses disputes au sein du clan du dictateur, rapporte le Financial Times citant des câbles diplomatiques obtenus par WikiLeaks.

                      En utilisant le terme "Kadhafi Incorporated", les diplomates de l'ambassade des Etats-Unis affirment que le dictateur et sa famille détiennent d'importantes participations dans les secteurs du pétrole et du gaz, dans les télécommunications, dans les infrastructures de développement, dans des hôtels, dans les médias et dans la grande distribution.

                      Dans un mémo qui date de mai 2006, ils précisent que les enfants du dirigeant libyen perçoivent des revenus réguliers de la société pétrolière nationale, dont le coût des exportations annuelles atteint des dizaines de milliards de dollars.

                      Ainsi, expliquent les diplomates, Saïf Al-Islam, le deuxième fils de Kadhafi, a accès à l'industrie pétrolière à travers une filiale de son groupe, One-Nine. Mouammar Kadhafi lui-même a investi, en 2009, 21,9 millions de dollars (16 millions d'euros) dans un complexe hôtelier de la ville italienne de L'Aquila, ravagée cette année-là par un tremblement de terre meurtrier.

                      Un autre câble, daté de mars 2009, évoque les "guerres intestines" entre frères et sœurs, qui "fournissent aux observateurs locaux assez de cancans pour un feuilleton mélo libyen". Selon les diplomates américains, les tensions sont notamment exacerbées par la mise en avant de Saïf Al-Islam sur la scène publique.


                      Le Monde
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                      • #12
                        Libye : Tobrouk, une ville libérée qui retient son souffle



                        TOBROUK (EST DE LA LIBYE) ENVOYÉE SPÉCIALE - Depuis sept jours, Tobrouk se réveille aux sons de sa nouvelle radio. Une radio libre, comme l'est depuis le 17 février cette ville de Cyrénaïque, la grande province libyenne qui jouxte l'Egypte. Sur les ondes de "Tobrouk libérée", ce mercredi 23 février, la parole se déchaîne une nouvelle fois. Les auditeurs se succèdent pour déclamer des odes à cette révolution encore neuve, ou pour accabler le colonel Mouammar Kadhafi de blagues assassines.

                        Le Guide est assimilé à un âne, à un Hitler oriental. Le discours prononcé la veille par le dirigeant menaçant, prêt à se battre "jusqu'à la dernière goutte" de son sang, n'a pas ébranlé la détermination des révolutionnaires. Mardi soir, l'écran géant sur lequel étaient retransmises les diatribes du colonel Kadhafi, au centre de la ville, a été bombardé de chaussures – l'expression la plus forte du mépris dans la culture arabe – ainsi que d'ordures. Les cris ont fusé : "Il nous prend pour ses esclaves !" ; "Il s'adresse à nous comme à des étrangers !" La cassure semble définitive entre la population de l'est du pays et le dictateur au pouvoir depuis 1969, même si une éventuelle contre-attaque est ouvertement redoutée.

                        A Tobrouk, ce mercredi, la plupart des magasins restent fermés. Cette ville plutôt pauvre semble vivre sur ses réserves.

                        Jusqu’au mardi 22 février, l’accès à la Libye par l’Egypte était bloqué par l’armée égyptienne. Au poste de frontière de Salloum, des dizaines de milliers de travailleurs expatriés égyptiens se pressaient pour regagner leur pays. Côté égyptien, des médecins volontaires attendaient de pouvoir accéder à la Libye pour y acheminer des médicaments. En milieu de journée, quelques journalistes occidentaux ont été autorisés à franchir la frontière. Ils ont été accueillis dans la liesse par des Libyens espérant enfin sortir du huis clos dans lequel était contenu leur soulèvement depuis plus d’une semaine.

                        Les jours précédents, les rebelles n’avaient en effet eu d’autre recours que de faire passer en Egypte, mais aussi en Tunisie, à l’ouest du pays, de petites vidéos enregistrées sur des téléphones portables témoignant de leur révolte. "C’est la première fois qu’on voit la presse avec plaisir. Pendant quarante ans, il n’y avait ici que la peur, nous voulons changer ça. A cause de Kadhafi, les Libyens ont eu, pendant des années, une image de terroristes et d’ignorants, cela aussi nous voulons le changer", explique un rebelle.

                        Tout le long de la route côtière qui conduit à Tobrouk, à une centaine de kilomètres à l’ouest de la frontière, la sécurité est désormais assurée par des civils en armes, revêtus de tenues disparates prises aux militaires. Les journalistes étrangers sont pris en charge par des taxis qui refusent le moindre dédommagement. Les forces de l’ordre officielles ont disparu, y compris des sites de bataille de la Deuxième Guerre mondiale réputés dangereux compte tenu des munitions que l’on peut encore y trouver.

                        PORTRAITS PIÉTINÉS

                        Les symboles du régime ont été systématiquement détruits. Les portraits du colonel Kadhafi ont été piétinés ou affublés de moustaches ou de bandeaux de pirate. Des monuments à la gloire du Livre vert, bible de la révolution libyenne, ont été détruits au marteau. Tous les drapeaux officiels libyens, un rectangle uni de couleur verte, ont été remplacés par des oriflammes comportant trois bandes horizontales, rouge, noir et vert : le drapeau de l’indépendance de 1951.

                        A Tobrouk, lors des premières heures du soulèvement, l’armée a refusé de tirer sur les manifestants. Elle s’est retirée de la ville avant de fraterniser avec la rébellion. Les responsables du Comité populaire, créé en lieu et place des comités révolutionnaires du régime, assurent disposer de beaucoup d’armes légères mais de peu de munitions. Des collectes ont été organisées par les principaux chefs tribaux pour tenter d’éviter le chaos.

                        Au cœur de la ville, la place de la Jamahiriya (Etat des masses) a été rebaptisée du nom d’une victime du régime, Mahdi Elias, un étudiant pendu en 1984 au retour d’un séjour aux Etats-Unis, au plus fort de la crise entre Washington et Tripoli. Fathi Faraj, un ingénieur en pétrochimie, se montre intarissable : "Je pourrais vous parler des jours entiers de ce que nous avons subi, nous autres Libyens. Quand Saïf Al-Islam a émergé il y a cinq ans avec des idées de réformes, nous lui avons donné une chance même si nous pensions qu’il était trop jeune pour prendre la suite de son père. Il a montré son vrai visage, le visage immonde de celui qui cherche à diviser pour régner. C’est la méthode de son père. C’est ce que ce dernier essaie de faire en nous menaçant d’une guerre civile."

                        Tobrouk libérée, comme Ajdabiya et Benghazi, retient son souffle. Selon certaines informations, impossibles à vérifier, environ mille hommes munis d’armes légères seraient partis de Beida, entre Tobrouk et Benghazi, en direction de Tripoli. Les nouvelles de Benghazi, deuxième ville du pays, plus à l’ouest, inquiètent. Il est question de ripostes des forces restées loyales au colonel Kadhafi. Joint par téléphone, le docteur Ahmad Ben Tahr de l’hôpital Jalal, évoque le nombre de trois cents morts en cinq jours, groupés dans la cour faute de place à la morgue, et celui de deux mille blessés. "Dans deux jours, assure-t-il, nous manquerons d’antibiotiques."

                        Dans cette ville où des mercenaires africains, en provenance du Tchad, du Niger et du Nigeria sont tombés aux mains des rebelles, de nombreux prisonniers ont été découverts dans les bases militaires désormais désertes. "Nous ne sommes pas encore en sécurité, explique un membre du Comité de Tobrouk, nous redoutons des bombardements aériens. Nous sommes prêts à libérer le pays de nos mains nues, mais les Nations unies doivent imposer une zone d’exclusion aérienne."


                        Cécile Hennion
                        Article du Monde paru dans l'édition du 24.02.11
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                        • #13
                          Un échantillon des oeuvres des mercenaires africains de Kaddafi

                          Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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                          • #14
                            La ville de Zawiya après les manifs

                            Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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                            • #15
                              La ville d'Al-Baydha le 21.02.2011

                              Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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