LES ETATS SONT APPELÉS À REVOIR LEUR POLITIQUE DE DÉVELOPPEMENT
DES RÉFORMES INSTITUTIONNELLES ET STRUCTURELLES SONT NÉCESSAIRES
L’INTÉGRATION RÉGIONALE EST UNE PRIORITÉ POUR LA PROMOTION DES ÉCHANGES
En Afrique du nord, le déficit en matière de création d’emplois est bien réel. Les taux de croissance dans la région ne permettent ni de résoudre le chômage, ni de faire face aux nouveaux emplois et encore moins aux primo entrants sur le marché du travail
Le séminaire sur le développement et l’intégration en Afrique du Nord, organisé à Rabat depuis hier, intervient dans un contexte marqué par des tensions sociales qui ont abouti à des changements de régimes en Tunisie et en Egypte.
Cela donne à réfléchir. Pour Karima Bounemra Ben Soltane, directrice de la Commission économique pour l’Afrique du Nord (CEA), dépendant des Nations unies, «les événements que nous vivons depuis quelques mois sont l’aboutissement de fortes pressions consécutives aux récentes crises qui ont secoué nos pays et leurs populations. Cela nécessite des réformes en profondeur». Son intervention a été faite à l’occasion de la 26e réunion du Comité intergouvernemental d’experts de la CEA sur le rôle de l’Etat dans la gestion du développement économique, social et environnemental. L’objectif est de mettre en exergue le rôle central que doit jouer les gouvernements d’Afrique du Nord pour relancer leurs économies. Il s’agit aussi d’identifier les éléments clés permettant de consolider des Etats développementalistes dans la région afin de pouvoir jouer un rôle moteur dans les transformations économiques, sociales et environnementales.
Elle a insisté sur la nécessité de l’intégration régionale. «Les défis de développement de nos pays peuvent trouver des solutions viables à travers une plus grande collaboration régionale», a-t-elle souligné.
Youssef Amrani, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la coopération, a abondé dans le même sens. «L’intégration régionale est devenue à la fois une nécessité et une priorité pour booster les investissements et promouvoir les opportunités de travail», a-t-il affirmé pour sa part. Selon lui, les Etats jouent un rôle majeur dans la création des richesses, notamment à travers la garantie d’un financement innovant, l’implication de tous les acteurs privés et publics et la promotion de la coopération internationale.
D’autres intervenants ont insisté sur les multiples réformes institutionnelles et structurelles à mener pour construire et relancer l’économie de chaque pays. Pour Mahmoud Ben Rhomdane, universitaire tunisien, l’essor socio-économique est lié au développement institutionnel. Ce dernier, estime l’universitaire, reste la pierre angulaire de tout Etat développemental. Par ailleurs, la condition de base de l’Etat développementaliste est la neutralité de l’administration par rapport au pouvoir politique.
S. Be
de l'economiste.com
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