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Les exceptions marocaines et algériennes

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    Les exceptions marocaines et algériennes
    25 Feb 2011 11:22
    Tous les pays de la région se révoltent, sauf le Maroc et le plus frondeur d’entre eux, l’Algérie. La très récente levée de l’état d’urgence sur le pays qui a le plus souffert du terrorisme ne suffit pas pour expliquer ce calme apparent.
    Auguste geste et concession offerte par le président Abdelaziz Bouteflika —qualifié de roi par ses opposants: la levée de l’état d’urgence 19 ans après son instauration. Et après? Dans l’expectative, les Algériens se placent sur la mince frontière entre la protestation permanente et la révolte généralisée.

    Au Maroc, où il n’y a pas de lois d’exception, le royaume se pose dans le même schéma; on proteste, on manifeste, mais on reste relativement calme.

    Au Maghreb des rois, constitué senso strico de trois pays, c’est le plus oriental qui a commencé, en l’occurrence la Tunisie. Puis l’Egypte, plus à l’Est; puis encore plus à l’est, le Yémen et le Bahreïn; puis retour à l’ouest, vers la Libye.

    Le vent de la révolution semble s’être arrêté quelque part dans les montagnes qui séparent l’Algérie de la Tunisie, ou dans les déserts qui délimitent l’espace algérien de l’espace libyen. Le Maghreb —étymologiquement «l’occident»— s’il est lui aussi soumis à des turbulences, n’a pas basculé dans le rejet total de ses régimes. Pourquoi?

    D’abord, le Maroc et l’Algérie sont (étaient?) les pays les plus libres de la région. L’expression n’y est pas muselée comme (elle l’était) dans le reste du monde arabe, et d’ailleurs Marocains et Algériens n’aiment pas spécialement qu’on les traite «de monde arabe», étant tous deux constitués de 30 à 50% de Berbères.

    Mais surtout, dans la répression «soft» qui suit les manifestations quotidiennes, il n’y a pas eu de morts, à l’exception d’Al Hoceima dans le Rif berbère, où cinq personnes ont trouvé la mort à l’intérieur d’une agence bancaire incendiée par des manifestants. Rien à voir avec la méthode tunisienne ou égyptienne, ou la sanglante répression libyenne.

    Pour l’Algérie, c’est surtout la peur de revenir aux années 90, où les marches et manifestations rythmaient le quotidien des algériens, et les dix années de terrorisme qui ont suivi, faisant basculer le pays dans l’horreur.

    Pour le voisin de l’ouest, le Maroc —qui a aussi connu le terrorisme et possède un roi au sommet de la pyramide— il ne s’agit pas de renverser ce dernier mais de lui ôter des prérogatives, pour faire d’une monarchie absolue une monarchie parlementaire. Pas question de révolution; on parle plutôt d’évolution.

    Le contexte est donc ici différent, et aujourd’hui, les deux pays, Maroc et Algérie, se définissent eux-mêmes par des identités négatives; «l’Algérie n’est pas la Tunisie ni l’Egypte», «le Maroc n’a pas la même histoire que ses voisins»… Définitions assez vagues, là où le monde arabe aimait autrefois à se souder, en rêvant d’unité de Nouakchott à Bagdad, le Maghreb Occidental joue aujourd’hui l’individualité pour se démarquer du reste de la région.

    «Quand on s’est soulevés en 1980 et 1988, on était tout seuls et le reste du monde arabe nous a traité de contre-révolutionnaires manipulés par l’Occident», résume un militant algérien qui a connu toutes les révoltes de son pays. «Maintenant, on se soulèvera quand on veut, et pas quand c’est la mode».

    L’exception de l’exception

    Si la grande révolution n’a pas encore eu lieu, la situation en Algérie est extrêmement tendue. Les manifestations sont nombreuses et quotidiennes —assauts de mairies et sous-préfectures, manifestations d’étudiants et de chômeurs, routes coupées par des protestataires et rassemblements réguliers de l’opposition— le tout encadré par 180.000 policiers, dont le patron vient d’annoncer officiellement «qu’aucun ne frapperait un manifestant».

    Des protestations à la limite de la politesse, contrecarrées par une répression élégante. Mais la grogne est générale, à tel point que les tout-puissants services de sécurité militaires (DRS) ont averti le président: il devrait engager rapidement des réformes avant que la situation ne dégénère totalement.

    Après la promesse de lever l’état d’urgence avant la fin du mois, Bouteflika vient d’annoncer le 22 février de nouvelles mesures concernant principalement le logement et l’emploi, ouvrant grand le portefeuille de l’Etat. Aucune mesure politique; l’idée étant de réguler la contestation par des méthodes socio-économiques.

    Au Maroc, la méthode des mesures d’apaisement social —sans remettre en question le modèle politique— semble être la même. Sauf que Moubarak s’est cru plus malin que Ben Ali et Kadhafi plus malin que Moubarak. Bouteflika et le roi Mohammed VI se croient à leur tour plus malins que les autres. En Algérie et au Maroc, chaudières à induction chauffant des marmites à feu doux, tout peut basculer d’un jour à l’autre, comme tout peut se régler en quelques temps.

    Si l’Occident de l’Orient reste l’Orient pour l’Occident, les lignes de front se déplacent tellement vite que personne ne peut prédire l’avenir. Surtout pas les Européens, qui sont encore dans une grille de lecture à trois lignes —pétrole, immigration et islamisme. Un peu court comme vision du futur.

    Chawki Amari
    Slate Afrique

  • #2
    doublon

    doublon,sujet déjà posté

    Commentaire


    • #3
      Encore un auteur algerien "chawki amari" qui essaye de se rassurer en parlant du Maroc.
      Dés la premiére ligne on voit la partialité de l'article aucun professionalisme, on devrait empecher ce genre de personne d'ecrire dans d'autres journaux.

      Frondeur galik

      Commentaire

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