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Comment les révoltes chez les voisins ont profité au pouvoir algérien

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  • Comment les révoltes chez les voisins ont profité au pouvoir algérien

    Le pouvoir algérien a de la chance. A la fin des années 1980, la montée en force de l’islamisme politique avait permis au régime, en place depuis 1962, de survivre au vent de démocratisation qui avait soufflé sur les anciens pays socialistes. La révolte des Algériens en octobre 1988 a fini par être confisquée au nom de la lutte contre le terrorisme.

    Au début des années 2000, ce sont les attentats antiaméricains du 11 septembre 2001 qui sauvent le pouvoir algérien. Après avoir été très contesté, il devient l’un des principaux partenaires de l’Occident –surtout des États‑Unis– en matière de lutte contre le terrorisme. Là encore, les aspirations des Algériens à la démocratie et à une vie meilleure ont été mises de côté. Pire : dès 2004, le pouvoir s’est considérablement durci, réduisant les espaces d’expression et de liberté.

    Cette fois, le pouvoir algérien a aussi de fortes chances d’échapper au vent de révolte qui secoue le monde arabe. Depuis deux jours, la pression internationale sur Alger s’est considérablement atténuée. Les Américains ont modéré leurs discours à l’égard du pouvoir. Les critiques et les mises en garde qui ont suivi les marches empêchées de l’opposition à Alger les samedis 12 et 19 février ont cédé la place à un discours positif et conciliant à l’égard du pouvoir algérien. Jeudi soir, c’est Barack Obama en personne qui a félicité le gouvernement algérien après la levée officielle de l'état d'urgence, annoncée dans l'après‑midi.

    Pourtant, les mesures prises par Bouteflika pour calmer le front social en ébullition depuis plusieurs mois ne méritent pas de tels applaudissements. Le président algérien a certes accepté de partager une partie de la rente avec la population, mais il refuse de céder sur le plan politique : pas d’engagement à briguer un quatrième mandat, refus d’agréer de nouveaux partis politiques, pas d’ouverture du champ médiatique…

    D’ailleurs, le gouvernement algérien ne fait aucun effort budgétaire pour mettre en place ces mesures sociales et économiques. Paradoxalement, c’est la hausse des prix du pétrole – plus de 25 % en quelques jours– du fait des révoltes dans les pays arabes et des craintes d’une contagion à l’Algérie qui va financer ces mesures. Non seulement, la révolte ne fait pas tomber le régime algérien mais elle permet de remplir ses caisses pour mieux acheter la paix sociale.

    En fait, le brusque changement américain semble dicté par deux éléments : l’accélération de l’effet domino –Tunisie, Égypte, Libye, Yémen…– et surtout la détérioration de la situation en Libye, confrontée depuis plusieurs jours à un début de guerre civile. La Tunisie et la Libye, deux voisins immédiats de l’Algérie, sont en proie à l’instabilité. Le Maroc pourrait suivre rapidement. Pour les Américains, une instabilité générale dans tout le Maghreb –même momentanée– pourrait favoriser Al‑Qaïda. Dans le rapport du Congrès américain sur l’Algérie (lire), les craintes américaines sont clairement exprimées. Du coup, ils préfèrent épargner le régime algérien et lui faire jouer le rôle de stabilisateur dans la région, en limitant notamment les risques d’une implantation d’Aqmi chez les voisins.

    Mais le soutien américain ne sera pas suffisant pour épargner au pouvoir algérien le même sort que les régimes tunisien, égyptien et libyen. Les États‑Unis ont été un élément accélérateur du processus de chute des régimes arabes. Il leur sera difficile d’être un élément bloquant. Si les Algériens sortent dans la rue, Washington n’aura d’autres choix que d’accompagner le mouvement de révolte.

    tsa

  • #2
    Azul,la derniere phrase a elle seule resume toute la situation.Elle veux dire aidez vous l amerique vous aideras.Comme en 54/62,

    Commentaire

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