Se dirige-t-on vers une intervention militaire en Libye ? Rien ne l’indique encore, bien que pour certains cela représente le moyen le plus rapide, voire l’unique, pour stopper le bain de sang décidé en conséquence de l’entêtement de Mouammar Kadhafi à rester au pouvoir. La question est en tout cas sérieusement à l’étude au Conseil de sécurité de l’ONU.
Rome a préparé avec les «généraux compétents» une opération militaire de «récupération» d’Italiens bloqués sans nourriture «dans le sud-est de la Libye», a annoncé hier le ministre italien de la Défense, Ignazio La Russa, à une chaîne de télévision locale. M. La Russa a évoqué les moyens militaires déployés jusqu’à présent par Rome pour affronter la crise libyenne, notamment deux navires qui croisent face à la Libye. Deux avions militaires italiens de transport C130 ont rapatrié jeudi soir 141 personnes, en majorité italiennes, et selon la presse italienne il restait environ 400 Italiens en Libye sur les 1 500 résidents recensés avant les troubles.
La Grèce a déjà dépêché une frégate au large des côtes libyennes et est prête à examiner un appui naval militaire à des évacuations, a indiqué le ministère de la Défense à Athènes. La Chine a offert de son côté d’évacuer 500 Européens à l’aide d’un de ses navires croisant sur zone, a indiqué M. Brigandi. Les Etats de l’Union européenne ont décidé mercredi dernier d’activer un mécanisme d’urgence qui leur permet de mettre en commun leurs ressources, tels que des avions ou des navires, pour faire face à toute situation critique. De son côté, l’Allemagne a envoyé deux frégates et un navire d’appui tactique pour évacuer ses ressortissants de Libye, selon un porte-parole du ministère de la Défense. Sur ces trois navires se trouvent quelque 600 soldats.
Les pays de l’Union européenne se préparent à faire respecter une éventuelle zone d’exclusion aérienne pour interdire aux avions militaires libyens de voler, si l’ONU donne son feu vert, a indiqué hier un diplomate européen. Les Européens préparent, en effet, des «plans d’urgence» pour contrôler l’espace aérien libyen mais «l’Union européenne a d’abord besoin d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies» l’y autorisant, a déclaré ce diplomate à la presse, en marge d’une réunion des ministres de la Défense de l’UE en Hongrie.
«C’est l’une des options» sur la table, a confirmé le ministre hongrois de la Défense, Csaba Hende, à propos d’une zone d’exclusion aérienne, en évoquant les «moyens» dont dispose l’OTAN, sans préciser lesquels. Tout comme les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni au niveau national, l’Alliance atlantique dispose d’une flotte propre d’avions-radars Awacs basée en Allemagne.
Faut-il y voir les prémices d’une intervention militaire en Libye ?
Si les la mobilisation des moyens militaires européennes, motivées par des impératifs humanitaires, peut servir à éprouver la réaction des forces armées libyennes, la communauté internationale semble hésiter à une telle décision. Hier, à l’appel du secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, une réunion d’urgence des alliés a été tenue. Selon lui, «la situation en Libye est une grande préoccupation. L’OTAN peut agir pour faciliter et coordonner toute action des Etats membres, si et quand ils décident d’agir», a-t-il ajouté.
Et pour être on ne peut plus clair, il a déclaré que «l’OTAN n’a pas l’intention d’intervenir en Libye (…) Il est trop tôt pour aller dans le détail», a-t-il ajouté, avant de souligner lui aussi qu’une «décision d’une portée aussi grave nécessiterait absolument une légitimité internationale (...), un mandat clair des Nations unies».
Pour l’heure, l’Europe dit se concentrer sur l’évacuation de ses ressortissants, au nombre de 6 000, ce qui pourrait être une préparation du terrain vers l’intervention militaire. Un choix dont, visiblement, personne n’est encore prêt à prendre la responsabilité. D’autant que la priorité se porte sur le million de ressortissants étrangers, originaires pour beaucoup de pays subsahariens, vivent en Libye au bord de la catastrophe humanitaire.
En théorie, parmi les outils militaires à la disposition de l’Union européenne figurent une force de réaction rapide de deux bataillons de 1 500 membres (groupements tactiques) dont elle s’est dotée. Des missions humanitaires ou d’évacuation figurent dans leur mandat. Il appartient au chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, de demander leur engagement.
Reste donc la décision qui se joue à l’ONU. A New York, Paris et Londres ont proposé au Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution sur la Libye prévoyant «un embargo total sur les armes», «des sanctions», et une «saisine de la CPI pour crime contre l’humanité». Le Conseil de sécurité de l’ONU devait se réunir hier soir et, d’ores et déjà, le Conseil des droits de l’homme a ouvert, hier également, une session extraordinaire à Genève pour condamner les violations massives en Libye et créer une commission d’enquête internationale.
Il est également attendu la suspension de Tripoli, dont la participation l’est déjà au niveau de la Ligue arabe. Le texte demande aux autorités de coopérer pour permettre aux organisations humanitaires d’accéder aux victimes. Il recommande à l’assemblée générale de l’ONU d’exclure la Libye du Conseil, au sein duquel elle avait été élue en mai dernier. Mme Navi Pillay, Haut Commissaire, a rappelé que tous les gouvernements ont l’obligation de protéger leur population de sérieux crimes internationaux. «La communauté internationale a le devoir de prendre les actions appropriées lorsqu’un Etat manque à cette obligation», a-t-elle dit à l’ouverture des débats.
En attendant de quoi accoucheront les instances onusiennes, ce sont les sanctions et autres pressions diplomatiques qui sont exercées sur le régime Kadhafi. Ainsi, le président américain Barack Obama, le président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron ont décidé de «se coordonner sur de possibles mesures multilatérales sur la Libye».
A Washington, on avance qu’il est question d’examiner la question de l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne.
Par Nabil Benali
Rome a préparé avec les «généraux compétents» une opération militaire de «récupération» d’Italiens bloqués sans nourriture «dans le sud-est de la Libye», a annoncé hier le ministre italien de la Défense, Ignazio La Russa, à une chaîne de télévision locale. M. La Russa a évoqué les moyens militaires déployés jusqu’à présent par Rome pour affronter la crise libyenne, notamment deux navires qui croisent face à la Libye. Deux avions militaires italiens de transport C130 ont rapatrié jeudi soir 141 personnes, en majorité italiennes, et selon la presse italienne il restait environ 400 Italiens en Libye sur les 1 500 résidents recensés avant les troubles.
La Grèce a déjà dépêché une frégate au large des côtes libyennes et est prête à examiner un appui naval militaire à des évacuations, a indiqué le ministère de la Défense à Athènes. La Chine a offert de son côté d’évacuer 500 Européens à l’aide d’un de ses navires croisant sur zone, a indiqué M. Brigandi. Les Etats de l’Union européenne ont décidé mercredi dernier d’activer un mécanisme d’urgence qui leur permet de mettre en commun leurs ressources, tels que des avions ou des navires, pour faire face à toute situation critique. De son côté, l’Allemagne a envoyé deux frégates et un navire d’appui tactique pour évacuer ses ressortissants de Libye, selon un porte-parole du ministère de la Défense. Sur ces trois navires se trouvent quelque 600 soldats.
Les pays de l’Union européenne se préparent à faire respecter une éventuelle zone d’exclusion aérienne pour interdire aux avions militaires libyens de voler, si l’ONU donne son feu vert, a indiqué hier un diplomate européen. Les Européens préparent, en effet, des «plans d’urgence» pour contrôler l’espace aérien libyen mais «l’Union européenne a d’abord besoin d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies» l’y autorisant, a déclaré ce diplomate à la presse, en marge d’une réunion des ministres de la Défense de l’UE en Hongrie.
«C’est l’une des options» sur la table, a confirmé le ministre hongrois de la Défense, Csaba Hende, à propos d’une zone d’exclusion aérienne, en évoquant les «moyens» dont dispose l’OTAN, sans préciser lesquels. Tout comme les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni au niveau national, l’Alliance atlantique dispose d’une flotte propre d’avions-radars Awacs basée en Allemagne.
Faut-il y voir les prémices d’une intervention militaire en Libye ?
Si les la mobilisation des moyens militaires européennes, motivées par des impératifs humanitaires, peut servir à éprouver la réaction des forces armées libyennes, la communauté internationale semble hésiter à une telle décision. Hier, à l’appel du secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, une réunion d’urgence des alliés a été tenue. Selon lui, «la situation en Libye est une grande préoccupation. L’OTAN peut agir pour faciliter et coordonner toute action des Etats membres, si et quand ils décident d’agir», a-t-il ajouté.
Et pour être on ne peut plus clair, il a déclaré que «l’OTAN n’a pas l’intention d’intervenir en Libye (…) Il est trop tôt pour aller dans le détail», a-t-il ajouté, avant de souligner lui aussi qu’une «décision d’une portée aussi grave nécessiterait absolument une légitimité internationale (...), un mandat clair des Nations unies».
Pour l’heure, l’Europe dit se concentrer sur l’évacuation de ses ressortissants, au nombre de 6 000, ce qui pourrait être une préparation du terrain vers l’intervention militaire. Un choix dont, visiblement, personne n’est encore prêt à prendre la responsabilité. D’autant que la priorité se porte sur le million de ressortissants étrangers, originaires pour beaucoup de pays subsahariens, vivent en Libye au bord de la catastrophe humanitaire.
En théorie, parmi les outils militaires à la disposition de l’Union européenne figurent une force de réaction rapide de deux bataillons de 1 500 membres (groupements tactiques) dont elle s’est dotée. Des missions humanitaires ou d’évacuation figurent dans leur mandat. Il appartient au chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, de demander leur engagement.
Reste donc la décision qui se joue à l’ONU. A New York, Paris et Londres ont proposé au Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution sur la Libye prévoyant «un embargo total sur les armes», «des sanctions», et une «saisine de la CPI pour crime contre l’humanité». Le Conseil de sécurité de l’ONU devait se réunir hier soir et, d’ores et déjà, le Conseil des droits de l’homme a ouvert, hier également, une session extraordinaire à Genève pour condamner les violations massives en Libye et créer une commission d’enquête internationale.
Il est également attendu la suspension de Tripoli, dont la participation l’est déjà au niveau de la Ligue arabe. Le texte demande aux autorités de coopérer pour permettre aux organisations humanitaires d’accéder aux victimes. Il recommande à l’assemblée générale de l’ONU d’exclure la Libye du Conseil, au sein duquel elle avait été élue en mai dernier. Mme Navi Pillay, Haut Commissaire, a rappelé que tous les gouvernements ont l’obligation de protéger leur population de sérieux crimes internationaux. «La communauté internationale a le devoir de prendre les actions appropriées lorsqu’un Etat manque à cette obligation», a-t-elle dit à l’ouverture des débats.
En attendant de quoi accoucheront les instances onusiennes, ce sont les sanctions et autres pressions diplomatiques qui sont exercées sur le régime Kadhafi. Ainsi, le président américain Barack Obama, le président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron ont décidé de «se coordonner sur de possibles mesures multilatérales sur la Libye».
A Washington, on avance qu’il est question d’examiner la question de l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne.
Par Nabil Benali
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