Annonce

Réduire
Aucune annonce.

L’Algerie fête "Yawm Al-3lm" et se souvient de Ibn Badis

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • L’Algerie fête "Yawm Al-3lm" et se souvient de Ibn Badis

    Abdelhamid Ounici, membre permanent de la fondation créée en 2000, raconte avec verve Ibn Badis...... De sa contribution au nationalisme libérateur, à la résistance face au colonisateur, il dit :
    “Cheikh disait toujours ‘Il y a deux moyens qui mènent à la liberté : "l’éducation et la religion. Un peuple instruit ne peut pas être colonisé".’
    C’est, d’ailleurs, pour cette raison qu’il s’est entièrement consacré à l’enseignement.”

    Ainsi, plus de 351 écoles furent créées sur tout le territoire national, notamment à Constantine, Tlemcen, Alger, Béjaïa… avec plus de 40 000 élèves.
    Toutes ces écoles avaient pour objectif de préserver la langue arabe, et l’identité même des Algériens et épurer les croyances de toutes les formes de charlatanisme et de maraboutisme.

    Pour Ibn Badis, il n’y avait plus de place à l’adage qui dit “Iaâtakid oua la tentakid (crois mais ne critique pas)”, dira M. Ounici, lui-même ancien élève de l’une des medersas de Constantine.

    Aujourd’hui, la plupart de ces écoles ont disparu. Certaines, à la proclamation de l’Indépendance, ont été récupérées par le ministère de l’éducation et ont été déclarées institutions de l’état, alors que d’autres qui ne répondaient pas aux normes requises ont été détruites.

    Cependant, de ces écoles, on comptera l’émergence de grandes figures de la scène politique qui ont été les élèves, les disciples ou les compagnons de Cheikh Abdelhamid Ibn Badis. Parmi eux, on citera Saïd Benhafed, Chahid Ahmed Bouchemal, Ahmed Hamani, Essadek Hamani, Ahmed Eldjmoua ou encore Ahmed Rédha Houhou… Des noms qui ont su pleinement assumer leur devoir de préserver la pérennité de l’identité nationale.

    M. Anis K., universitaire de son état et enseignant, a soutenu sa thèse de fin d’études sur la portée de l’idéologie de Ibn Badis et son impact en politique. Ce dernier déplore les années où la mémoire du Allama Ibn Badis a été “marginalisée”. “Sa mémoire a été occultée juste après l’Indépendance. Ce n’est qu’à partir des années 70 que la pensée badissienne commença à refaire surface. Cependant, elle n’était pas une référence en politique, car Ibn Badis n’a jamais appelé à un État libre, mais uniquement à une nation et une identité arabe libre.” Et d’enchaîner : “même si durant la guerre de Libération nationale, la pensée badissienne a insufflé une véritable dynamique, à un moment où le peuple algérien doutait de son identité et perdait tous ses repères face à une France qui voulait, par tous les moyens, l’avilir et le réduire au rang d’indigène illettré, cette pensée est aujourd’hui réduite à deux lignes du manuscrit scolaire. C’est une forme de marginalisation”, dira-t-il.
    Il est vrai que beaucoup d’institutions portent son nom, des hôpitaux, des écoles, des centres culturels et des rues. “Mais il n’y a, aujourd’hui, qu’une seule université qui porte son nom. Elle se trouve à Mostaganem.” Il continue avec ironie : “c’est la ville où est né l’homme qui a tenté de l’assassiner en 1927.” “Lorsqu’on a décidé de construire une université islamique à Constantine, on a délibérément omis son nom, alors que ses idées et ses pensées étaient basées sur la religion. Sans doute, on pensait qu’il ne devait pas mériter qu’une université d’une telle envergure porte son nom”, conclut-il.
    Dans le même ordre d’idées, un enseignant à l’université Mentouri de Constantine soutient, quant à lui, que même si les pouvoirs publics s’affairent, à chaque journée du 16 avril, à mettre en place un programme d’activités liées à cet événement, “il n’en demeure pas moins que ces manifestations ont de moins en moins d’écho auprès de la communauté intellectuelle et même du commun des mortels”. Il poursuit que “l’événement revêt de plus en plus une allure politique. Il a été dénaturé et détourné de sa vocation première qui est la culture et le savoir”, a déclaré ce dernier.
    Il sera rejoint par A. Ali, fonctionnaire dans une entreprise publique. Pour lui, même si Cheikh Abdelhamid Ibn Badis est le père de l’école libérale et le fondateur de l’Association des oulémas musulmans algériens, l’événement ne l’intéresse pas outre mesure. “Youm el-ilm a été banalisé par les pouvoirs publics. Aujourd’hui, on se limite à mettre des banderoles et des affiches le long des rues, organiser des séminaires et on prétend rendre hommage au réformiste musulman, de surcroît dans une ville où la chose culturelle est absente depuis longtemps déjà”, constate-t-il
    Par ailleurs, M. M. a une toute autre conception de la chose. Cadre dans le secteur de l’éducation nationale, l’idée d’instituer la journée du 16 avril Journée du savoir ne reflète en rien la réalité vécue par la communauté intellectuelle.
    “On ne peut pas dire que l’Algérie est une référence en matière de savoir, de connaissances et même de technologies. Elle est très loin derrière les pays occidentaux et même ceux du maghreb. Le constat a, d’ailleurs, été fait par le président de la république lui-même.”
    Évoquant les œuvres de Ibn Badis, les personnes qu’on a rencontrées ont toutes été unanimes pour dire qu’elles ont apparemment connu le même sort ou presque. Une partie de ses écrits, entre autres, les éditions originales des journaux qu’il a créés ont disparu
    Le peu qui reste est éparpillé un peu partout. Certains sont au niveau des archives de la wilaya de Constantine, à la bibliothèque nationale d’Alger, alors que d’autres sont à Aix-en-Provence (France).
    Toutefois, la fondation qui porte son nom et qui active depuis l’année 2000 tente, néanmoins, de sauvegarder ce qui reste à travers de nombreuses activités culturelles, sportives, éducatives et musicales, entre autres, la création du prix Ibn Badis, il y a de cela deux années.
    Le prix en question est décerné, à la même période de l’année, dans le cadre d’un concours des meilleures œuvres littéraires, mais également qui touchent à la peinture, la sculpture…
    Par ailleurs, dans la perspective d’une continuité des actions de Ibn Badis dans le cadre de l’enseignement, la fondation présidée par Abdellah Boukhelkhal, recteur de l’université islamique Émir-Abdelkader, permet l’octroi de bourses d’études à l’étranger au profit d’universitaires, dans l’espoir de transmettre les idées et les principes du maître à penser outre-mer.

    - Liberté

  • #2
    Cette journée est très importante, merci de la rappeller..

    Commentaire


    • #3
      Merci pour l'article Thirga, c'est une journée du savoir...
      Page blanche

      Commentaire


      • #4
        Cheikh Abdelhamid Ben Badis

        UN HOMME DE PENSEE ET D'ACTION

        Abdelhamid Ben Badis, Président de l'Association des Oulémas musulmans algériens, figure emblématique du mouvement réformiste musulman en Algérie, dans la première moitié du XXème siècle, est né le 5 décembre 1889 à Constantine où il mourut le 16 avril 1940. Il appartenait à une famille patricienne dont les origines remontaient aux Zirides. Bologhine Ibn Ziri, le fondateur d'Alger, est l'une des plus célèbres figures de cette famille princière. C'est dans sa ville natale qu'il apprit le Koran selon les usages traditionnels, et les bases de ses connaissances en langue et littérature arabes, ainsi que celles des sciences de la religion islamique. Tout enfant, il est placé sous le préceptorat de Hamdân Lounissi, adepte de la confrérie mystique des Tidjâniyya, qui marquera durablement le jeune Abdelhamid.
        bdelhamid Ben Badis impulse le développement d'un fonds d'entraide aux médersiens. Il forme le corps enseignant qui va essaimer à travers le pays. Il organise la mixité dans les médersas: garçons et filles étudient ensemble. Dans cette entreprise, il doit lutter à la fois, contre l'hostilité de l'Administration coloniale eAt celle des confréries maraboutiques et de la bourgeoisie locale. Il s'appuie sur les couches populaires qui lui apportent leur soutien moral et matériel. C'est que les couches populaires sont plus sensibles à son oeuvre pratique qu'aux promesses des notables.

        BEN BADIS a écrit...
        Les quelques citations (traduites) que voici sont dans une certaine mesure amoindries dans leur portée réelle parce que forcément extraites de leur contexte. Elles ont cependant une valeur indicative importante. Elles témoignent de la profondeur de vue de leur auteur, de son esprit de discernement, de son humanisme et de son attachement aux principes de liberté, de démocratie et de justice.

        SUR LA NATION ALGERIENNE
        "La nation algérienne n'est pas la France, ne peut pas être la France et ne veut pas être la France." (Ech Chihab - Avril 1936)

        SUR LE COLONIALISME
        "Nous savons parfaitement différencier, dans toute nation l'esprit humaniste de l'esprit colonialiste, Et autant nous détestons et combattons le second, autant nous approuvons et soutenons le premier. Ceci parce que nous sommes profondément convaincus que l'esprit colonialiste est à la base de tous les maux du monde et que tout bien fait à l'humanité provient de l'esprit humaniste," (Ech chihab - Janvier 1938)

        SUR L'UNITE D'ACTION
        (Extrait d'un article publié dans El Baçaïr du 15 août 1938):
        (...) (Ben Badis) a rappelé la nécessité de l'union qui,si elle ne peut se faire par le biais de la religion, qu'elle se fasse par le ciment de la douleur et de la misère communes. Il a montré combien cette union était indispensable et s'est déclaré prêt à s' unir dans l'action avec quiconque, sauf avec ceux qui sont les instruments de l'Administration (coloniale) et font ce que celle-ci leur dicte, non ce qu'ils veulent eux faire.

        SUR LE FASCISME ET LE RACISME
        ''Le peuple musulman, imprégné de principes démocratiques islamiques, ne peut suivre une doctrine qui ne préconise l'évolution humaine que par l'hégémonie d'une race sur les autres. Les principes islamiques sont basés sur l'égalité de tous les êtres humains."
        (Déclaration faite le 3 avril 1937 au journal "La Lutte sociale",organe du Parti communiste algérien).

        SUR L'INDEPENDANCE
        "L'indépendance est un droit naturel pour chaque peuple de la terre. Plusieurs nations qui nous étaient inférieures du point de vue de la puissance, de la science, de la force potentielle et de la civilisation ont recouvré leur indépendance. Nous ne sommes pas des devins et ne prétendons pas - à l'image de ceux qui déclarent que l' Algérie demeurera éternellement ce qu'elle est - partager avec Dieu la connaissance de l'avenir, De même que l'Algérie a changé à travers l'histoire, de même il est possible qu'elle continue à se transformer." (Ech Chihab - Juin 1936).

        SUR LA RAISON ET LA TRADITION
        "L'islam a libéré l'intelligence de toutes croyances fondées sur l'autorité. Il lui a rendu sa complète souveraineté dans laquelle elle doit tout régler, par son jugement et sa sagesse.
        "En cas de conflit entre la raison et la tradition, c'est à la raison qu'il appartient de décider" (Ech Chihab - mai 1931).

        SUR LA PALESTINE, LE SIONISME ET L'IMPERIALISME
        Le conflit n'est pas entre un arabe palestinien et un juif palestinien; il n'est pas entre les musulmans et les juifs du monde entier. Il est entre le sionisme et l'impérialisme britannique d'une part et l'Islam et les Arabes d'autre part. L'impérialisme britannique veut utiliser le sionisme pour diviser le corps arabe et profaner les lieux saints de Jérusalem."
        (Ech Chihab - Août 1938)

        SUR L'AMOUR DE L'HUMANITE
        (...) Nous oeuvrons, en tant qu'Algériens, à rassembler la nation algérienne, à ranimer en ses enfants le sentiment national et à leur inculquer la volonté de s'instruire et d'agir jusqu'à ce qu'ils s' éveillent en tant que nation ayant droit à la vie...
        "(...) Et nous aimons l'humanité que nous considérons comme un tout et nous aimons notre patrie comme une partie de ce tout. Et nous aimons ceux qui aiment l'humanité et sont à son service et nous détestons ceux qui la détestent et lui portent tort." (El Mountaquid - juillet 1925)
        Contrairement a la douleur, le bonheur ne s'écrit, pas il se vit... Moi je ne sais qu'écrire

        Commentaire


        • #5
          cette journée

          devrait être fetée par l'inauguration des universités, des centres de culture et d'instructions, pas par des poemes et et des conférences bla bal sur la télé seulement!

          Commentaire


          • #6
            J'aime beaucoup cette phrase

            Merci stranger011

            Et nous aimons l'humanité que nous considérons comme un tout et nous aimons notre patrie comme une partie de ce tout. Et nous aimons ceux qui aiment l'humanité et sont à son service et nous détestons ceux qui la détestent et lui portent tort." (El Mountaquid - juillet 1925

            Commentaire


            • #7
              Bonjour,

              très belle citation en effet et très significative!.

              - site web Cheikh Abdelhamid Ben Badis

              Commentaire

              Chargement...
              X