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Pour expliquer et vulgariser le contenu de ces décisions historiques, l’Entv s’est engagée sur les pentes fatales de la facilité médiatique.
Il est pratiquement impossible de se rater, même en fermant les yeux, quand c’est de sa propre main que l’on se frappe, dit la sagesse populaire. Le gouvernement algérien est en train de réussir cet..échec à travers la télévision nationale d’une manière remarquable. Ce média lourd par excellence, s’avère incapable de répercuter, de vulgariser et de transmettre au grand public des décisions capitales prises lors du dernier Conseil des ministres. Il existe un principe sacré dans la communication: c’est la simplification et la vulgarisation du message. Or, à suivre la manière avec laquelle sont répercutées ces décisions lors du Journal de 20h on se rend vite compte que c’est loin d’être le cas. D’une manière brute, dans un langage châtié et hermétiquement incompréhensible, il n’est pas évident de saisir de quoi il s’agit comme si ces décisions s’adressaient à une élite qui a fait ses classes dans la littérature arabe classique. Quand l’Entv broie un événement de cette magnitude, il ne faut pas s’attendre à des miracles sur le terrain et ce qui a été décidé par nos vaillants ministres ne sera que lettre morte. L’arabe algérien, le chaoui, le kabyle, le mozabite, le chenoui et tous les autres dialectes algériens ne sont-ils pas concernés par ces décisions? Par cette manière de...lire un journal télévisé, le message du gouvernement finit par tomber dans la banalité la plus totale et l’entreprise d’explication est perdue d’avance. Où sont les débats contradictoires, les reportages, les éclairages de spécialistes, les analyses et autres points de vue édifiants. On n’a rien vu de tout cela. Pour défricher le contenu de ces décisions historiques, l’Entv s’est engagée sur les pentes fatales de la facilité médiatique. Elle nous sert du texte à satiété et une lecture à haute voix sans effet direct sur les citoyens directement concernés. Si aujourd’hui on a raté notre ouverture médiatique puisqu’on ne peut plus prétendre, comme au début des années 1990, rivaliser avec les autres chaînes de télévision, avons-nous au moins la capacité de programmer des émissions à même de sensibiliser nos concitoyens, des reportages pour diffuser un message? C’est à cette situation qu’on est réduit à l’ère de la satellisation de l’espace télévisuel où le phénomène médiatique mondial, Al Jazeera, représente à elle seule toutes les divisions des armées arabes réunies. Al Jazeera fait et défait des présidents. L’Entv n’en est pas à ce stade. Finalement, le danger n’est pas dans les opposants, les marches dans la rue, voire dans les casseurs. La vraie opposition se trouve au coeur même du régime. Peut-on lui attribuer un autre rôle quand cette télévision produit exactement le contraire de ce que veut le gouvernement? Inévitablement, une mauvaise communication engendre des dégâts collatéraux et dans le cas de l’Entv, ces dégâts sont immenses. Une véritable bombe au coeur du pouvoir. Car il faut compter avec les déceptions à répétition et la sédimentation des frustrations qui ne produira pas que du bien en ces moments de crises. Qu’on ne vienne surtout pas nous raconter la fable selon laquelle il n’y a pas de journalistes professionnels dans une entreprise devenue une fabrique de stars pour les chaînes de télévision étrangères. Combien de journalistes formés par cette même Entv font aujourd’hui le bonheur d’Al Jazeera, d’Al Arabia pour ne citer que ces chaînes?
En dépit des années de sclérose, ce gisement n’a pas tari pour peu qu’on laisse s’exprimer ce génie confiné. Il n’y a pas que d’incompétents responsables à l’Entv, il y a aussi des journalistes professionnels. Mais le pouvoir n’a que la télévision qu’il mérite.
Le doigt sur la couture du pantalon, que je ne voie qu’une seule tête et que je n’entende qu’une seule voix! Rampez! Il a réussi à domestiquer cette forteresse tant convoitée et il lui est arrivé comme ce chasseur qui ne sait plus quoi faire de la peau de l’ours qu’il vient d’abattre.
Brahim TAKHEROUBT
Il est pratiquement impossible de se rater, même en fermant les yeux, quand c’est de sa propre main que l’on se frappe, dit la sagesse populaire. Le gouvernement algérien est en train de réussir cet..échec à travers la télévision nationale d’une manière remarquable. Ce média lourd par excellence, s’avère incapable de répercuter, de vulgariser et de transmettre au grand public des décisions capitales prises lors du dernier Conseil des ministres. Il existe un principe sacré dans la communication: c’est la simplification et la vulgarisation du message. Or, à suivre la manière avec laquelle sont répercutées ces décisions lors du Journal de 20h on se rend vite compte que c’est loin d’être le cas. D’une manière brute, dans un langage châtié et hermétiquement incompréhensible, il n’est pas évident de saisir de quoi il s’agit comme si ces décisions s’adressaient à une élite qui a fait ses classes dans la littérature arabe classique. Quand l’Entv broie un événement de cette magnitude, il ne faut pas s’attendre à des miracles sur le terrain et ce qui a été décidé par nos vaillants ministres ne sera que lettre morte. L’arabe algérien, le chaoui, le kabyle, le mozabite, le chenoui et tous les autres dialectes algériens ne sont-ils pas concernés par ces décisions? Par cette manière de...lire un journal télévisé, le message du gouvernement finit par tomber dans la banalité la plus totale et l’entreprise d’explication est perdue d’avance. Où sont les débats contradictoires, les reportages, les éclairages de spécialistes, les analyses et autres points de vue édifiants. On n’a rien vu de tout cela. Pour défricher le contenu de ces décisions historiques, l’Entv s’est engagée sur les pentes fatales de la facilité médiatique. Elle nous sert du texte à satiété et une lecture à haute voix sans effet direct sur les citoyens directement concernés. Si aujourd’hui on a raté notre ouverture médiatique puisqu’on ne peut plus prétendre, comme au début des années 1990, rivaliser avec les autres chaînes de télévision, avons-nous au moins la capacité de programmer des émissions à même de sensibiliser nos concitoyens, des reportages pour diffuser un message? C’est à cette situation qu’on est réduit à l’ère de la satellisation de l’espace télévisuel où le phénomène médiatique mondial, Al Jazeera, représente à elle seule toutes les divisions des armées arabes réunies. Al Jazeera fait et défait des présidents. L’Entv n’en est pas à ce stade. Finalement, le danger n’est pas dans les opposants, les marches dans la rue, voire dans les casseurs. La vraie opposition se trouve au coeur même du régime. Peut-on lui attribuer un autre rôle quand cette télévision produit exactement le contraire de ce que veut le gouvernement? Inévitablement, une mauvaise communication engendre des dégâts collatéraux et dans le cas de l’Entv, ces dégâts sont immenses. Une véritable bombe au coeur du pouvoir. Car il faut compter avec les déceptions à répétition et la sédimentation des frustrations qui ne produira pas que du bien en ces moments de crises. Qu’on ne vienne surtout pas nous raconter la fable selon laquelle il n’y a pas de journalistes professionnels dans une entreprise devenue une fabrique de stars pour les chaînes de télévision étrangères. Combien de journalistes formés par cette même Entv font aujourd’hui le bonheur d’Al Jazeera, d’Al Arabia pour ne citer que ces chaînes?
En dépit des années de sclérose, ce gisement n’a pas tari pour peu qu’on laisse s’exprimer ce génie confiné. Il n’y a pas que d’incompétents responsables à l’Entv, il y a aussi des journalistes professionnels. Mais le pouvoir n’a que la télévision qu’il mérite.
Le doigt sur la couture du pantalon, que je ne voie qu’une seule tête et que je n’entende qu’une seule voix! Rampez! Il a réussi à domestiquer cette forteresse tant convoitée et il lui est arrivé comme ce chasseur qui ne sait plus quoi faire de la peau de l’ours qu’il vient d’abattre.
Brahim TAKHEROUBT
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