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Enfants hyperactifs en Algérie, une énergie mal écoutée

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  • Enfants hyperactifs en Algérie, une énergie mal écoutée

    Le phénomène est courant, mais il ne retient pas encore l’attention des autorités sanitaires parce que mal connu en Algérie.

    Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ne semble préoccuper ni les parents ni le secteur de l’éducation, bien que pouvant constituer une des causes de l’échec scolaire, ni le secteur sanitaire. Il n’existe pas de statistiques dans notre pays, mais si l’on se base sur les taux avancés par l’OMS et qui indiquent qu’entre 3 et 5% des enfants sont concernés à travers le monde, ils seraient chez nous plusieurs milliers sur les 8 millions d’élèves algériens.

    L’agitation des petits est interprétée comme un signe de bonne santé, tout au plus comme un comportement turbulent, alors qu’elle est à prendre sérieusement en compte parce que pouvant être un des symptômes du trouble chronique du développement qui peut se manifester aussi par des difficultés à se concentrer et une impulsivité marquée. Il existe pourtant de nombreux indices qui devraient alerter aussi bien les parents que les enseignants, tels que des troubles de l’apprentissage, de conduite, oppositionnels, anxieux ou du sommeil, en plus de l’inattention et de l’agitation incessante. Les premiers à s’en inquiéter sont les familles, mais l’école a un rôle à jouer dans la détection de ce mal.

    Elle doit inclure ce type de troubles dans les actions de dépistage organisées par la médecine scolaire. Au vu de ce qui se fait ailleurs, le diagnostic de l’hyperactivité doit reposer sur plusieurs examens, dont celui des capacités intellectuelles et psychomotrices et un «scan» cérébral. On n’y est pas encore et le chemin semble encore long avant l’aboutissement à la reconnaissance du TDAH et ensuite à sa prise en charge.

    Il existe une seule association qui fait de la sensibilisation son cheval de bataille. L’association d’aide à la prise en charge des enfants hyperactifs et de leurs familles – dénommée THADA – se trace plusieurs objectifs, dont le développement de l’information sur le TDAH auprès du public et des professionnels de l’éducation nationale et de la santé, l’écoute et le soutien des personnes concernées ainsi que la formation et la coordination du réseau de bénévoles qui se met à la disposition des familles. Selon ses animateurs, la prise en charge doit être pluridisciplinaire et inclure les pédopsychiatres, les neurologues et les pédiatres. Elle doit aussi interpeller les intervenants en médecine scolaire.

    Aux dires des responsables au niveau de cette association qui œuvre avec des unités de pédopsychiatrie et l’hôpital de Chéraga, des prémices commencent à se faire sentir, le secteur de l’éducation nationale paraît plus sensible à leurs sollicitations alors que le travail se fait encore en direction du secteur de la santé pour que le TDAH soit pris en compte.

  • #2
    C’est lors du démarrage du cursus scolaire que se révèlent les premiers signes de l’hyperactivité chez les enfants. Il en découle une «impulsivité» psychomotrice qui perturbe leur concentration et les gêne dans l’accomplissement de gestes coordonnés et de travaux structurés. Le manque d’aptitudes est aussi perçu dans leur langage puisqu’ils ont du mal à entamer ou à finir une phrase. Un déséquilibre le plus souvent exprimé par le rejet de l’extérieur.

    Camarades d’école et enseignants gèrent mal ces jeunots considérés comme des perturbateurs et leurs parents souffrent de cette attitude. En outre, cette catégorie est confrontée à un risque majeur, celui de l’échec scolaire. Sauf si l’enfant est suivi de près, ce qui lui garantit un cursus normal. D’autant que cette catégorie d’enfants développe des capacités intellectuelles appréciables.

    Un diagnostic précoce surmontera leur degré d’hyperactivité. Le traitement symptomatique des troubles a été approuvé en Algérie avec la mise en place sur le marché national, après une période d’interdiction
    de psycho-stimulants, de la molécule de stimulation l’atomoxetine. L

    a thérapie, selon des spécialistes, s’appuie sur trois axes principaux et de surcroît indissociables : la médicamentation, la prise en charge psychologique et l’environnement dans lequel vit l’enfant, c’est-à-dire son entourage direct, sa famille et ses enseignants à l’école. C’est pour dire que seule la prise en charge doit être efficace après un diagnostic confirmé.

    Au demeurant, les troubles de déficit de l’attention et de l’hyperactivité appelé TDAH sont loin d’être circonscrits en Algérie, selon des pédopsychiatres. Les parents se culpabilisent parfois de ne pouvoir maîtriser le contrôle de leur progéniture en «ébullition» permanente. Une situation qui les pousse souvent au drame social. La méconnaissance de la pathologie exclut systématiquement les enfants dits hyperactifs du système éducatif, soit un autre fardeau à leur faire endosser gratuitement.

    Selon des spécialistes, cette pathologie n’est pas propre à notre pays. «Un enfant hyperactif est un enfant dont l’activité motrice est augmentée et désordonnée, accompagnée d’impulsivité, de réactions agressives et de troubles de l’attention qui perturbent son efficience scolaire.» Telle est la définition de ce trouble qui affecte beaucoup plus les garçons que les filles, le diagnostic chez celles-ci demeurant difficile. Toutefois, on impute les causes de la TDAH aux facteurs héréditaires et neurologiques.

    «Actuellement, les études se penchent sur le rôle des gènes dans ce syndrome», d’après des sources scientifiques qui ajoutent : «Il peut exister des relations entre les déficits génétiques, les troubles de l’attention et l’hyperactivité.» Les signes précurseurs de l’hyperactivité peuvent apparaître dès la naissance.

    Ainsi, les nouveau-nés durant leur première année pleurent sans cesse et dorment mal. Les problèmes de sommeil sont constants. Un déficit qui ne leur permet pas de se concentrer, à titre d’exemple, au point de ne pouvoir achever le moindre jeu, tel élaborer un puzzle ou rester longtemps assis sans s’agiter. Les psychologues estiment que la maladie devra être prise en charge aussitôt. Pour ce faire, les pouvoirs publics devraient former autant d’acteurs dans la santé dans le but de diagnostiquer prématurément cette maladie pesante qui affecte la scolarité de ces victimes «incomprises».

    Tout comme le secteur de l’éducation qui est également censé prendre en charge les enfants hyperactifs dès la maternelle. Une étape très importante selon des pédagogues et psychologues pour permettre aux enfants de suivre leur scolarité.

    Malheureusement, la prise en charge de cette catégorie est quasi insignifiante. A commencer par l’absence d’associations à l’échelle localen si l’on exceptait l’association nationale créée à cet effet il y a peu de temps. Les hyperactifs ont besoin de leur environnement pour épuiser leur énergie positivement.

    Par La Tribune

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