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Da Lmulud (Mouloud Mammeri)- 22 ans déjà

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  • Da Lmulud (Mouloud Mammeri)- 22 ans déjà

    Certains ne meurent jamais, Da Lmulud est de ceux là !

    Mouloud Mammeri
    "Quand je regarde en arrière"

    Quand je regarde en arrière, je n'ai nul regret, je n'aurai pas voulu vivre autrement ...De toutes façons, un fantasme n'est jamais que cela. Je ne me dis pas :J'aurais voulu être un citoyen d'Athènes au temps de Périclès, ni un citoyen de Grenade sous les Abencérages, ni un bourgeois de la Vienne des valses. Je suis né dans un canton écarté de haute montagne, d'une vieille race qui, depuis des millénaires n'a pas cessé d'être là, avec les uns, avec les autres...qui, sous le soleil ou la neige, à travers les sables garamantes ou les vieilles cités du Tell, a déroulé sa saga, ses épreuves et ses fastes, qui a contribué dans l'histoire, de diverses façons, à rendre plus humaine la vie des hommes.

    Les tenants d'un chauvinisme souffreteux peuvent aller déplorant la trop grande ouverture de l'éventail : Hannibal a conçu sa stratégie en punique ; c'est en latin qu'Augustin a dit la cité de Dieu, en arabe qu'Ibn Khaldoun a exposé les lois des révolutions des hommes. Personnellement, il me plait de constater dès le début de l'histoire cette ample faculté d'accueil. Car il se peut que les ghettos sécurisent, mais qu'ils stérilisent c'est sûr.

    C'est par là que je voudrais finir. Ceux qui, pour quitter la scène, attendent toujours d'avoir récité la dernière réplique à mon avis se trompent : il n'y a jamais de dernière réplique - ou alors chaque réplique est la dernière - on peut arrêter la noria à peu près à n'importe quel godet, le bal à n'importe quelle figure de la danse. Le nombre de jours qu'il me reste à vivre, Dieu seul le sait. Mais quelque soit le point de la course où le terme m'atteindra, je partirai avec la certitude chevillée que quelque soient les obstacles que l'histoire lui apportera, c'est dans le sens de sa libération que mon peuple - et avec lui les autres - ira. L'ignorance, les préjugés, l'inculture peuvent un instant entraver ce libre mouvement, mais il est sûr que le jour inévitablement viendra où l'on distinguera la vérité de ses faux semblants.

    Tout le reste est littérature.

    Mouloud Mammeri







    Nous n'abdiquerons jamais

    ../..
    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

  • #2
    Salut
    Azul...
    Oui Da Lmulud... (Que Dieu ait son âme) je n'ai jamais eu le privilège de le rencontré: Par contre, grâce (ou à cause de lui) je me suis retrouvé au poste de police pour quelques jours!
    Imaginez, je débarquais avec ma femme à l'aéroport le jour même ou il devait donner sa conférence à Alger (1980)...
    On m'embarque sans explication... alors qu'on a montré la sortie à ma femme...

    Inutile de raconter l'interrogatoire le concernant... et comme j'ignorais cette réunion, on m'a traîté de menteur.

    Que de souvenirs....
    MERCI imprévisible DE LA VIDÉO, un hommage à l'Homme dont peu de gens connaissent le parcours.
    Dernière modification par Avucic, 01 mars 2011, 09h18.
    L'homme parle sans réféchir...Le miroir réfléchit sans parler!

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    • #3
      Merci pour l'extrait. Les grand hommes ne meurent jamais.

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      • #4
        " Quels que soient les obstacles que l'Histoire lui apportera, c'est dans le sens de sa libération que mon peuple, et à travers lui les autres, ira. "

        M. Mammeri

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        • #5
          "Quand je regarde en arrière"

          Quand je regarde en arrière, je n'ai nul regret, je n'aurai pas voulu vivre autrement ...De toutes façons, un fantasme n'est jamais que cela. Je ne me dis pas :J'aurais voulu être un citoyen d'Athènes au temps de Périclès, ni un citoyen de Grenade sous les Abencérages, ni un bourgeois de la Vienne des valses. Je suis né dans un canton écarté de haute montagne, d'une vieille race qui, depuis des millénaires n'a pas cessé d'être là, avec les uns, avec les autres...qui, sous le soleil ou la neige, à travers les sables garamantes ou les vieilles cités du Tell, a déroulé sa saga, ses épreuves et ses fastes, qui a contribué dans l'histoire, de diverses façons, à rendre plus humaine la vie des hommes.

          Les tenants d'un chauvinisme souffreteux peuvent aller déplorant la trop grande ouverture de l'éventail : Hannibal a conçu sa stratégie en punique ; c'est en latin qu'Augustin a dit la cité de Dieu, en arabe qu'Ibn Khaldoun a exposé les lois des révolutions des hommes. Personnellement, il me plait de constater dès le début de l'histoire cette ample faculté d'accueil. Car il se peut que les ghettos sécurisent, mais qu'ils stérilisent c'est sûr.

          C'est par là que je voudrais finir. Ceux qui, pour quitter la scène, attendent toujours d'avoir récité la dernière réplique à mon avis se trompent : il n'y a jamais de dernière réplique - ou alors chaque réplique est la dernière - on peut arrêter la noria à peu près à n'importe quel godet, le bal à n'importe quelle figure de la danse. Le nombre de jours qu'il me reste à vivre, Dieu seul le sait. Mais quelque soit le point de la course où le terme m'atteindra, je partirai avec la certitude chevillée que quelque soient les obstacles que l'histoire lui apportera, c'est dans le sens de sa libération que mon peuple - et avec lui les autres - ira. L'ignorance, les préjugés, l'inculture peuvent un instant entraver ce libre mouvement, mais il est sûr que le jour inévitablement viendra où l'on distinguera la vérité de ses faux semblants.

          Tout le reste est littérature.

          Mouloud Mammeri
          Magistral !

          Merci.
          "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
          Socrate.

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          • #6
            a` l imprevisible,

            je me retrouve totalement dans le 1er et 3er paragaraph de Da L-mulud at Maamar (ye3mar!). le paragraph que je n ai jamais lu ou auquel je ne me suis jamais accroche' est celui du milieu! Le dernier est tres populaire car repris par pas mal d entre nous. je suis curieux de savoir les reponses aux questions suivantes et connaitre ton point de vue.
            le paragraph en question:
            Envoyé par Da-Lmulud
            Les tenants d'un chauvinisme souffreteux peuvent aller déplorant la trop grande ouverture de l'éventail : Hannibal a conçu sa stratégie en punique ; c'est en latin qu'Augustin a dit la cité de Dieu, en arabe qu'Ibn Khaldoun a exposé les lois des révolutions des hommes. Personnellement, il me plait de constater dès le début de l'histoire cette ample faculté d'accueil. Car il se peut que les ghettos sécurisent, mais qu'ils stérilisent c'est sûr.
            En quelle annee, et dans quel contexte Da L mulud a ecrit cet extrait. Je souhaite connaitre l oeuvre entiere d ou a ete tire' ce texte. je me rappelle que Da Lmulud, deja a 20 ans, a demontre' ses capabilites de genie. Le texte qui m a le plus choque' et cette accusation qu il portait envers son peuple, qu il decrit sous des propos elogieux et justes comme dans le paragraph 1 et 3, mais ne s empeche pas d etaler ses lacunes (les lacunes de son peuple Kabyle) que je retrouves dans le paragrapgh 2.

            l objet de mon intrusion justement et de cadrer et cerner l idee derriere le paragraph 2 de l extrait et comprendre ou veut en venir Da Lmulud surtout dans la phrase "assassine" et je cite Da Lmulud: "les ghettos sécurisent, mais qu'ils stérilisent c'est sûr".
            Essaye il par la de rappeler a son peuple Kabyle, qu a l exemple des 3 personnages historiques qui ont eclos dans le cocoon "amazigh' dont les kabyles font partie, que son peuple Kabyle a fait mauvaise route pour expliquer, la situation de desarroi dans lequel nous nous retrouvons aujourd'hui?

            M
            Dernière modification par mmis_ttaq-vaylit, 06 mars 2011, 22h02.
            Lu-legh-d d'aq-vayli, d-ragh d'aq-vayli, a-d'em-tegh d'aq-vayli.

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            • #7
              Image rare

              on m'a dit que c'était lors d'une conférence sur la langue et la poésie berbère (kabyle en particulier) au stade Ouaked Remdan, c'était entre 86 et 88 ... de gauche a droite : Mouhand u Haroun (décédé en 1996), Mouloud Mammeri (Décédé en 1989) et tahar djaout (décédé en 1993) Trois géants de la culture berbère.

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              • #8
                L'auteur de la Colline Oubliée, L'Opium et le Bâton, est un des géants parmi nos romanciers.
                Je crois que c'est cet auteur qui m'a fait aimé la lecture. L'Opium et le Bâton m'avait tant fasciné.

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