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La social-démocratie européenne refuse de condamner le Sionisme !

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  • La social-démocratie européenne refuse de condamner le Sionisme !

    Cinquante-cinq ans après que des centaines de milliers de réfugiés palestiniens ont été chassés de leur pays natal et un an et demi après le début de la seconde Intifada, le Parti Socialiste (PS) bruxellois découvre brusquement la misère du peuple palestinien. Pourquoi cette volte-face?

    Le 16 avril, une manifestation historique avait lieu à Bruxelles: 10.000 personnes parcouraient les rues pour témoigner de leur solidarité avec la résistance du peuple palestinien contre la colonisation israélienne. Parmi ces manifestants, de nombreux Bruxellois d'origine arabe.

    Dans une nouvelle publication, Bruxelles, Tous ensemble, le bourgmestre socialiste de Molenbeek, Philippe Moureaux, se dit solidaire du «peuple palestinien qui souhaite ardemment vivre en paix et dans un Etat reconnu». Et d'ajouter: «Avec Israël, nous voulons certes entretenir des relations d'Etat à Etat et nous insistons sur le fait que, selon nous, ce pays a le droit d'assurer sa pérennité. Mais, dans un même temps, nous soulignons que nous n'acceptons pas sa politique de colonisation.»

    Un bouclier
    devant le sionisme


    Le président du PS,Elio Di Rupo, déclare à propos de son parti socialiste frère, en Israël: «Il nous semble inacceptable qu'un parti membre de l'Internationale socialiste et du Parti socialiste européen est prêt à s'engager dans une coalition gouvernementale dont font partie des ultranationalistes et même des fascistes déclarés.»2 Et Moureaux d'ajouter: «Nous devons avoir le courage de dire que nous désapprouvons la politique de Peres.»3

    C'est bien beau, mais comment peut-on défendre à la fois le droit à l'existence de l'Etat sioniste d'Israël et les droits des Palestiniens? Le sionisme est l'idéologie qui est à la base de l'Etat d'Israël et de tous les courants politiques israéliens. Le parti du Likoud de Sharon comme le Parti travailliste de Peres en sont imprégnés. Sharon n'est rien de plus qu'un représentant radical du sionisme.

    Le sionisme préconise un mouvement raciste et violent qui défend un Etat exclusivement juif sur le territoire de la Palestine. Dans son ouvrage Der Judenstaat (L'Etat juif), Theodor Herzl, un des pères du sionisme, prônait la création d'un Etat juif en tant que «bastion avancé de la civilisation contre les barbares». En 1915, Ben Gourion, qui allait diriger le premier gouvernement israélien, écrivait sur la Palestine: «Le territoire actuel ne rend pas parce qu'un Arabe n'est pas en état de collaborer et qu'il ne sait tirer parti de toutes les possibilités du sol. () Le pays attend un peuple cultivé et inspiré, nanti d'une richesse tant matérielle que spirituelle.»4 Israël est toujours resté fidèle à ces idées qui constituent l'excuse d'un régime colonial et expansionniste et de sa terreur.


    L'antisionisme est-il
    de l'antisémitisme
    ?

    Les sionistes pensent pouvoir noircir la solidarité avec la résistance palestinienne en la faisant passer pour antisémite (haine des juifs). Une façon cynique de justifier, au nom des crimes nazis perpétrés à l'encontre des juifs, le même genre d'atrocités envers les Palestiniens. Moureaux emprunte cette voie, lui aussi: «Nous pouvons bien condamner l'intervention d'un gouvernement, mais pas celle de toute une communauté, d'une religion ou d'une culture. Les manifestations de petits groupes minoritaires qui se servent d'un vocabulaire antisémite ne sont pas seulement condamnables moralement, elles affaiblissent également la cause des Palestiniens.»5

    Mais l'antisionisme n'a rien à voir avec l'antisémitisme. Et une lutte contre l'antisémitisme peut ne jamais être crédible si elle ne prend pas clairement ses distances vis-à-vis du sionisme et si elle ne le combat pas. C'est ce que font également bon nombre de juifs progressistes. Tout soutien aux exigences palestiniennes est un mensonge s'il ne va pas de pair avec une condamnation du système de colonisation et d'apartheid, du sionisme.

    Etouffer dans l'oeuf
    la résistance populaire

    Le 16 juin, le PS paradait à Bruxelles aux côtés de madame Barghouti, l'épouse du dirigeant palestinien emprisonné. Partout résonnaient les louanges de l'Union et du Parlement européen. Mais, le lendemain, cette même Europe, socialistes inclus, condamnait comme terroriste l'organisation de son époux Marwan Barghouti

    Une fois de plus, Israël utilise les attentats suicides palestiniens comme argument pour condamner la résistance palestinienne. L'écrivain israélien Michel Warschawski n'est pas du tout d'accord: «Le gouvernement israélien veut briser le courage et la volonté des femmes, des hommes et des enfants palestiniens. Mais elle leur fait retrouver l'unité nationale dans la résistance. Le seul «succès» du gouvernement israélien est d'avoir réussi à convaincre des dizaines de Palestiniens d'utiliser les armes du désespoir et d'y préparer les autres. Les jeunes Palestiniens sèment la mort en s'immolant. Ils veulent accomplir un dernier acte de dignité à la face de ceux qui les humilient et qui entendent les priver de leur même dignité.»6

    Après 50 ans d'occupation israélienne, la situation doit vraiment manquer de perspectives pour que tant de jeunes décident de se sacrifier ainsi!

    Le parapluie du PS devant l'impérialisme américain et européen
    La résistance palestinienne met en danger la stratégie américaine de «guerre contre le terrorisme» et contre l'Irak. Deux tactiques existent dans le camp impérialiste. Les Etats-Unis veulent «rétablir le calme» en proposant aux Palestiniens un Etat fantoche et en éliminant la résistance palestinienne. L'Europe veut elle aussi donner un pseudo-Etat aux Palestiniens, mais elle entend confier à l'actuelle direction palestinienne le contrôle de cette résistance.

    Les deux grandes puissances espèrent garder la situation en mains, non seulement au Moyen-Orient, mais aussi en Europe, où l'étincelle de la résistance arabe risque de jaillir parmi la population immigrée. Moureaux le reconnaît lui-même: «En tant que dirigeant politique d'une commune où ce problème est vécu de façon intense par une partie de la population, d'origine arabe, je plaide en faveur de signaux concrets de solidarité.»7 Il compte donc lancer quelques projets humanitaires.

    Soutenir un projet de santé ou faire venir des enfants palestiniens en vacances en Belgique, c'est beau. Mais ce serait encore plus beau si le parti de Moureaux ne poignardait pas dans le dos les leaders palestiniens en les cataloguant de terroristes et en les déclarant hors-la-loi devant Sharon et Bush.
    Un jour, liberté naîtra, volonté existera, conscience on aura, et enfin, la paix sera...
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