Pourquoi les autorités considèrent-elles encore que le seul moyen de calmer le peuple est de lui donner à manger, comme à un Pitbull en laisse dont on craint les réactions imprévisibles ? Après les émeutes de janvier, le régime avait réagi en baissant les prix de produits alimentaires, croyant à une crise de faim géante sur tout le territoire national. Bien avant, il avait géré la crise de la pomme de terre en important des bateaux entiers, tout en refusant d’importer de l’intelligence ou des politiques agricoles qui fonctionnent, convaincu que tout se règle avec une louche. Aujourd’hui encore, il gère l’édification nationale par la subvention permanente des produits alimentaires, en laissant tout le reste augmenter.
D’où vient cette idée de vouloir gérer un pays comme un restaurant populaire alors que par ailleurs, les autorités affirment qu’il n’y a pas de pauvres en Algérie et que tout le monde mange à sa fin ? Une première hypothèse, soulevée par un nutritionniste apolitique, explique qu’au sommet de la pyramide du pouvoir, le problème alimentaire fait partie de l’inconscient collectif. Que le gouvernement, le seul au monde où tous les ministres sont milliardaires, est en fait constitué de gens qui ont eu très faim dans leur enfance, dépensent aujourd’hui une fortune dans l’alimentaire pour leurs propres familles et ont fait du méchoui l’unique espace de débat sur les problèmes de la nation.
«Ma tkhafch echab3ane qui idjou3, khaf el dji3ane qui yechba3», (n’aie pas peur du repu qui a faim mais de l’affamé qui est repu), dit le proverbe algérien. Pour la suite, on peut donc déjà prévoir un lâcher de colis alimentaires sur les populations, chaque samedi, et un nouveau slogan, Etat obèse, peuple famélique. Tout est dans la dialectique ; quand on demande plus de libertés, moins de fraude et plus de représentativité, on a droit à du pain. Et si on demandait du pain ?
Chawki Amari, El Watan
D’où vient cette idée de vouloir gérer un pays comme un restaurant populaire alors que par ailleurs, les autorités affirment qu’il n’y a pas de pauvres en Algérie et que tout le monde mange à sa fin ? Une première hypothèse, soulevée par un nutritionniste apolitique, explique qu’au sommet de la pyramide du pouvoir, le problème alimentaire fait partie de l’inconscient collectif. Que le gouvernement, le seul au monde où tous les ministres sont milliardaires, est en fait constitué de gens qui ont eu très faim dans leur enfance, dépensent aujourd’hui une fortune dans l’alimentaire pour leurs propres familles et ont fait du méchoui l’unique espace de débat sur les problèmes de la nation.
«Ma tkhafch echab3ane qui idjou3, khaf el dji3ane qui yechba3», (n’aie pas peur du repu qui a faim mais de l’affamé qui est repu), dit le proverbe algérien. Pour la suite, on peut donc déjà prévoir un lâcher de colis alimentaires sur les populations, chaque samedi, et un nouveau slogan, Etat obèse, peuple famélique. Tout est dans la dialectique ; quand on demande plus de libertés, moins de fraude et plus de représentativité, on a droit à du pain. Et si on demandait du pain ?
Chawki Amari, El Watan
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