Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La fratrie Kadhafi et ses guerres intestines

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La fratrie Kadhafi et ses guerres intestines


    Une note diplomatique de mars 2009 obtenue par WikiLeaks évoque les "guerres intestines" entre frères et
    soeurs Kadhafi qui "fournissent assez de cancans pour un feuilleton mélo libyen".



    Entre les huit enfants du "Guide" libyen, la tension est palpable, depuis des années. Au-delà des aspects rocambolesques de la vie de certains membres de la fratrie Kadhafi, qui sont-ils?


    Seïf Al-Islam Kadhafi



    C'est lui que le colonel Kadhafi a poussé à la télévision, dans la nuit de dimanche à lundi, pour brandir la menace d'une "guerre civile" si le mouvement de contestation se poursuivait dans le pays. Seïf Al-Islam Kadhafi est le deuxième fils du leader et son nom signifie "glaive de l'islam". Connu en Libye pour ses multiples projets immobiliers, il est considéré comme le visage le plus moderne et "fréquentable" de la fratrie. Pour en savoir plus, lire son portrait complet: "Seïf Al-Islam Kadhafi, le fils préféré?"

    Dans une interview accordée au Figaro en 2007, il parlait ainsi de lui-même: "Je suis un catalyseur. Un élément dont la présence produit des réactions, fait arriver les choses, comme en chimie", disait-il de lui-même en 2007, dans une interview accordée du Figaro. En effet, sa mise en avant sur la scène publique provoque des réactions "chimiques" dans sa fratrie!

    Muatassim Kadhafi



    Il est l'autre successeur pressenti dans le cas (de moins en moins probable) où la famille Kadhafi reste en place après 41 ans de règne du père fondateur... "Tous deux furent invités et reçus comme des princes héritiers, Seif par George W. Bush à la Maison-Blanche, Muatassim au département d'État, sous Obama, par Hillary Clinton", souligne Le Figaro. Wikipedia garde une trace photographique de cette rencontre avec la chef de la diplomatie américaine... tout comme le Département d'Etat américain.

    Muatassim Kadhafi, 36 ans, est le quatrième fils de la fratrie. Colonel de l'armée libyenne, il est conseiller au sein du Conseil de sécurité nationale, organe qu'il a présidé en 2007 avant d'en être écarté. Sa place dans le coeur de son père est variable, comme dans le cas de Seïf Al-Islam...
    Cette fois, après avoir été le "chouchou" de son père, selon l'expression employée à l'époque par Bakchich, sa disgrâce temporaire serait dûe à son abus de l'alcool ou à une tentative avortée de putsch. Ou aux deux: on ignore en effet si l'alcool joua un rôle dans sa décision de mobiliser des chars pour assiéger la forteresse de son père à Tripoli... Un retour en grâce marqué, en 2008, par un chèque de 2,8 milliards de dollars pour s'offrir "une unité militaire à lui, pour ne pas faire pâle figure par rapport à ses frères Saad et Khamis", écrit le New York Times.

    Le Figaro le dit "proche des deux caciques du système sécuritaire libyen: Abdallah al-Senoussi, beau-frère du colonel Kadhafi, chef des services de renseignements, condamné à la prison à vie par contumace par un tribunal français en 1998 dans le cadre de l'attentat contre un DC-10 d'UTA (1989), et Moussa Koussa, prédécesseur du premier, aujourd'hui ministre des Affaires étrangères". Deux parrains plus qu'influents... et parmi les plus durs du régime.
    Il est l'homme de la répression. "Très craint dans le pays, il est à la tête d'une brigade chargée de protéger le régime, et reste très proche des 'gardiens du temple' libyen, les comités révolutionnaires", commente Hasni Abidi, directeur du Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (Cermam) de Genève, dans les colonnes du Monde.

    Son visage et son nom pourraient donc revenir sur le devant de la scène alors que le régime de son père apparaît aux abois et que l'est du pays semble tombé aux mains des manifestants anti-Kadhafi.

    Mohammed Mouammar Kadhafi



    Il a hérité du prénom de son père. L'aîné de la fratrie, 41 ans, est né de la première épouse du "Guide", tombée en disgrâce. Malgré une discrétion qui tranche avec l'exubérance de certains de ses frères, il possède un doctorat de management de l'université de Liverpool, obtenu en 2006.

    Il dispose aussi de quelques pions en Libye. Certes pas une unité spéciale de l'armée, non... Il préside l'organisme libyen des télécommunications, contrôlant la téléphonie mobile, l'accès à Internet et les communications satellites. Accessoirement, il dirige aussi le Comité olympique national ou encore l'Association méditerranéenne des échecs, énumère le site 24heures.ch.

    Ce site raconte aussi un épisode mêlant folie fratricide et football. En juillet 1996 à Tripoli, "son équipe de foot avait rencontré celle de Saadi, un autre fils, qui avait mal accepté la défaite. Les gardes du corps respectifs s'en étaient mêlés, échangeant des tirs. Bilan: une vingtaine de morts, dont l'arbitre, évidemment." Cette scène est aussi mentionnée dans un article de l'APS Review Oil Market Trends, au détour d'un article sur la Libye, et référencée par l'UNHCR: "Saadi a 'persuadé' l'arbitre d'accorder un but contesté afin que son équipe puisse gagner. Plus de 30 personnes sont mortes au cours des émeutes qui ont suivi."
    Dernière modification par fortuna, 04 mars 2011, 08h15.
    Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

  • #2
    Saadi Kadhafi



    Passons à Saadi Kadhafi, justement, le footballeur. Même si ce titre n'est pas forcément mérité. Il débute sa carrière en Libye. "Ayant été président de la fédération libyenne, aujourd'hui vice-président, capitaine de la sélection nationale, président du club Al Ittihad, champion national, il fait venir à Tripoli deux pestiférés des stades, Ben Johnson et Diego Maradona pour lui donner des cours particuliers", raconte RFI en 2003.

    Mais cela ne suffit pas, il part en Italie. Où son père lui offre des parts de la Juventus de Turin afin qu'il siège au conseil d'administration. Et où, encore grâce à la fortune familiale, il évolue notamment au club de la Pérouse. Là, il peut se prévaloir d'une carrière longue de... 15 minutes passées sur le terrain, au chronomètre de France 24. Et RFI d'ajouter qu'il a seulement "figuré deux fois sur la liste des remplaçants. La deuxième, il s'est fait pincer" pour dopage à la nandrolone.

    "Une sanction qui ne l'a pas empêché de devenir capitaine de l'équipe nationale de Libye. Actuellement, il occupe le poste de président de la Fédération libyenne de football", poursuit France 24. Il est devenu homme d'affaires, a même tenté d'investir à Hollywood, mais il est surtout colonel de l'armée libyenne, comme son père. Une position qui a séduit... Vanessa Hessler, mannequin que l'on a pu voir dans la publicité Alice.

    Aujourd'hui, selon plusieurs sources, il serait chargé de mater les révoltes de Benghazi, berceau de la contestation contre le régime de son père. Et il prend la parole dans le Financial Times (du groupe Pearson dont l'Etat libyen possède des parts) pour soutenir le "patriarche" de la Libye. Il prédit que le régime reprendrait le contrôle du pays "tôt ou tard", alors que la partie est semble tombée aux mains des manifestants...

    Hannibal Kadhafi



    C'est sans doute celui dont les frasques ont le plus alimenté la presse européenne, même si ses frères lui font un peu de concurrence. Hannibal Kadhafi, 33 ans, médecin et militaire, aime rouler à 140 km/h sur les Champs-Elysées, à contresens de la circulation dans sa magnifique Porsche, à 2 heures du matin. Un peu éméché, il explique aux forces de l'ordre que des gardes du corps le suivaient de trop près, et qu'il il voulait les semer. Une bagarre suit, un policier est blessé, le fils Kadhafi se réfugie à l'ambassade et repart pour Tripoli. C'était en septembre 2004. Un an plus tard, il est condamné à Paris pour avoir battu sa compagne enceinte.

    Mais il est surtout à l'origine d'une longue brouille diplomatique entre la Libye et la Suisse. A l'origine, un fait divers, en juillet 2008: Hannibal et sa femme sont inculpés à Genève pour avoir maltraité des domestiques. Pour Tripoli, il y a crime de lèse-majesté! Peu après, les autorités libyennes arrêtent deux citoyens helvétiques qui seront détenus un an, et le colonel Kadhafi propose de démanteler la Suisse. Puis, alors que le pays vote l'interdiction de la construction des minarets, le "Guide" appelle au jihad contre lui.

    Aïcha Kadhafi



    Avocate, elle vient défendre son frère Hannibal en Suisse pour y dénoncer un "comportement anti-arabe" de la part de la Confédération helvétique. Aïcha Kadhafi, 34 ans, a aussi fait partie des avocats de Saddam Hussein, entre autres clients, et nourrit un profond sentiment anti-américain.
    Surnommée la "Claudia Schiffer du désert" par la presse italienne, elle préside une organisation humanitaire, la Fondation Waatassimou, et milite contre les violences faites aux femmes. Elle est la seule fille biologique du colonel dont l'autre fille, adoptive, a été tuée en 1986. Elle a signé une thèse sur "Le tiers monde face à la légalité des actes du Conseil de sécurité"... alors que son père qualifie l'ONU de simple décor!

    Saïf el-Arab Kadhafi



    De ce fils âgé de 30 ans, on sait seulement qu'il est officier dans l'armée libyenne. Et qu'en janvier 2008, la police allemande lui confisquait sa Ferrari 430. Etudiant à Munich, il ne roulait pas trop vite, contrairement à son frère Hannibal à Paris. Simplement, son bolide était trop bruyant: 110,5 decibels au lieu de 98 autorisés, selon le Telegraph...

    Khamis Kadhafi



    Le "petit dernier" âgé de 29 ans aurait été entraîné en Russie avant de prendre la tête d'une unité des forces spéciales aujourd'hui à l'oeuvre face à la contestation libyenne, notamment à Benghazi, dans l'est du pays. Un télégramme américain révélé par WikiLeaks ajoute que son unité, qui porterait son nom, est réputée "la mieux entraînée de l'armée libyenne".


    L'Express
    Dernière modification par fortuna, 04 mars 2011, 08h23.
    Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

    Commentaire


    • #3
      Libye: Seïf Al-Islam, l'héritier de Kadhafi?



      Visage relativement mesuré d'un régime plus qu'autoritaire, le deuxième fils de la fratrie Kadhafi se montre menaçant face au mouvement de contestation qui grossit en Libye. Portrait.


      C'est lui que le colonel Kadhafia poussé à la télévision, dans la nuit de dimanche à lundi, pour brandir la menace d'une "guerre civile" si le mouvement de contestation se poursuivait dans le pays. Seïf Al-Islam Kadhafi est le deuxième fils du leader et son nom signifie "glaive de l'islam". Il semble de retour dans les petits papiers de son père, "alors que son étoile brillait et pâlissait ces derniers temps au gré des humeurs" du "Guide", écrit Le Monde.

      Connu en Libye pour ses multiples projets immobiliers, "l'architecte" est le plus impliqué dans la politique de son pays. Dans une interview accordée au Figaro en 2007, alors que son père rend visite à Nicolas Sarkozy, il prône des réformes économiques et évoque de gros contrats(dont certains n'ont jamais été signés). "C'est le moment d'investir en Libye, dans l'immobilier, le gaz, le pétrole, le tourisme. (...) Comme Dubaï, comme Singapour, comme Honolulu, (...) nous devons être un pays fort, heureux, riche et moderne."

      Visage jugé relativement moderne et "fréquentable", Seïf Al-Islam, 38 ans, a représenté son père et son pays dans de nombreuses négociations sensibles ces dernières années, comme dans le règlement des attentats de Lockerbie (1988) et du DC-10 de la compagnie française UTA (1989). A la tête de la Fondation Kadhafi depuis 2000, il a indemnisé les proches des victimes à hauteur de 3 milliards de dollars et reconnu la "responsabilité" libyenne. Autre dossier: les infirmières bulgares et le médecin palestinien jugés coupables d'avoir transmis le virus du sida à des enfants libyens et condamnés à mort. Il jouera encore les intermédiaires pour leur libération et les indemnisations.
      Quand il étudiait le rôle politique des ONG...

      "Fils à papa et playboy qui voyageait accompagné par ses deux panthères lorsqu'il était étudiant", comme le décrit Le Monde, il a fréquenté l'International Business School de Vienne et la London School of Economics (LSE), après avoir suivi des études d'architecture à Tripoli. En Autriche, il se lie d'amitié avec Jörg Haider, leader de la droite populiste.



      A Londres, il signe une thèse en 2007, relativement éloignée du petit Livre vert de son père et du ton qu'il a lui-même employé dimanche soir à la télévision libyenne. Son titre: "Le rôle de la société civile dans la démocratisation des institutions de gouvernance globale: du "soft power" à la prise de décision collective?" Il y aborde l'apport des ONG dans la démocratisation des institutions internationales telles que l'Organisation mondiale du commerce (OMC). L'auteur déclare s'appuyer sur des fondements philosophiques tels que "l'individualisme libéral" et "la théorie de justice globale".

      Seïf Al-Islam, qui a obtenu un doctorat de philosophie à la LSE la même année, garde des liens avec cette université au fil des années. Il finance le programme d'études sur l'Afrique du Nord à hauteur d'1,8 million d'euros sur 5 ans à compter de 2009. Un cinquième de la somme seulement a été versé et le discours télévisé de Seïf Al-Islam, dans lequel il condamnait les manifestations populaires dimanche soir, pourrait lui permettre de faire des économies...

      Des étudiants de la LSE ont entamé un sit-in pour réclamer le retrait de ses titres universitaires. Et le professeur David Held, qui a personnellement connu le fils du dirigeant libyen pendant ses études, a indiqué que ces liens allaient être rompus. "Au lieu de voir là une opportunité de réformes basées sur des valeurs démocratiques et les droits de l'homme, Seïf al-Islam Khadafi a mis en avant les menaces de guerre civile et d'intervention étrangère", a-t-il déploré. Selon lui, "pris entre sa fidélité à sa famille et son désir de réformer son pays, (...) il a tragiquement fait le mauvais choix".

      Il n'a pas toujours été le favori

      En effet, son parcours a été émaillé de déclarations ou de fréquentations susceptibles de l'écarter de la succession... En 2007, il reconnaissait par exemple que les infirmières bulgares avaient été "torturées à l'électricité". Il a même dénoncé la "mafia de fonctionnaires" qui dirige la Libye. Et d'après Le Figaro, "ses meilleurs amis et partenaires d'affaires, des hommes de sa génération, s'appellent Nathaniel de Rothschild ou le prince Harry, petit-fils de la reine d'Angleterre." Il fête son anniversaire avec faste au Monténégro avec le prince de Monaco et quelques milliardaires... Encore une fois, on est "loin du socialisme du Livre vert", souligne le quotidien.

      "Je suis un catalyseur. Un élément dont la présence produit des réactions, fait arriver les choses, comme en chimie. Pour l'avenir, je ne suis pas devin", disait-il de lui-même en 2007, dans l'interview accordée du Figaro. En effet, il irrite les conservateurs libyens. Intronisé coordinateur général des "directions populaires", une instance regroupant les personnalités politiques, économiques et tribales les plus influentes du pays, en octobre dernier, il est virtuellement le numéro deux du régime... Virtuellement seulement, car il n'a toujours pas pris ses fonctions.

      Et sa mise en avant sur la scène publique provoque aussi des réactions "chimiques" dans sa fratrie! Surtout avec son frère Muatassim qui dirigerait actuellement la répression dans l'est du pays... et qui bénéficie du parrainage des plus conservateurs du régime. Ceux-là même que Seïf Al-Islam tente sans doute de rassurer en se montrant menaçant sur les écrans de télévision libyens.


      L'Express 24.02.2011
      Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

      Commentaire


      • #4
        Le directeur de la LSE démissionne à cause de ses liens avec le fils Kadhafi

        Le directeur de l'université de la London School of Economics a démissionné à la suite de révélations sur les liens économiques entre la LSE et la Libye, et plus particulièrement le financement de 2,2 millions de livres (2,5 millions d'euros) par la Libye d'un programme visant à former des jeunes libyens à l'université anglaise pour qu'ils deviennent l'élite du pays.

        Une enquête est en court pour examiner de plus près les liens entre la LSE et la Libye, rapporte The Guardian, notamment avec l'un des fils de Mouammar Kadhafi, Saif al Islam Kadhafi, qui a fait ses études dans l'école. L'enquête établira des règles pour les dons internationaux à l'université.

        Dans les mots du directeur de la LSE Howard Davies:

        «J'ai décidé qu'il serait juste que je démissionne même si je sais que cela causera des difficultés à l'institution que j'aime. Pour faire court, je suis responsable de la réputation de l'école, et celle-ci a souffert.»

        Parmi les différents points de l'enquête menée sur la LSE, on compte notamment un paiement de 50.000 dollars (36.000 euros) fait à l'université après que Davies a donné des conseils au fonds souverain libyen en 2007.

        Davies a estimé qu'il avait eu tort d'accepter l'argent libyen:

        «Prendre des financements de sources associées à la Libye impliquait des risques, et ces risques auraient dû peser plus lourd dans la balance.»

        Dans une interview à la BBC, Howard Davies a estimé avoir fait «deux erreurs de jugement»: recommander à l'université d'accepter une donation de la fondation de Saif al Islam Kadhafi, et partir conseiller économiquement la Libye. Mais il affirme en revanche que ce n'était pas une erreur d'avoir proposé de former des membres du gouvernement libyen, et dit que l'indépendance générale de l'école n'avait pas été remise en question.

        Une enquête interne examine également la thèse de Saif al Islam Kadhafi, qui appelait à davantage de démocracie et critiquait les gouvernements qui étaient «autoritaires, abusifs et non représentatifs». Il est aujourd'hui soupçonné d'avoir plagié plusieurs passages de sa thèse. Un site a même été créé, qui propose aux internautes de poster les passages supposément plagiés ainsi que ceux des oeuvres originales auxquels ils auraient été empruntés.


        Slate Vendredi 4 mars 2011
        Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

        Commentaire

        Chargement...
        X