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Avec des « si » on pourrait refaire le monde. Et me voilà à me prendre au jeu. Les vagues de révoltes et le souffle de révolution qui s'emparent du monde arabe ont de quoi faire tourner les têtes. L'enthousiasme est grand, la jeunesse est en première ligne.
La jeunesse c'est nous. Toi, moi, et les autres. Enfants d'immigrés, on vit en France, et on assiste bouche bée à ce phénomène inédit qui transcende les nations. Mais nous n'en restons pas là.
Comme cela a déjà été dit et redit, Internet y est pour beaucoup. L'impact des réseaux sociaux dans les soulèvements de masse donnent de quoi réfléchir.
Fille d'Irakiens , je n'ai jamais connu ce pays
Mais moi, avec des « si, » je me prends à rêver d'un autre scénario. En tant que fille d'un couple d'Irakiens venus en France avant la première guerre avec l'Iran – qui scellera à jamais le sort de l'Irak –, suivi d'une première guerre du Golfe et d'un embargo onusien de treize ans qui installera la population dans une précarité pérenne, je n'ai jamais connu mon pays.
Je suis née en France, j'ai étudié en France, et quand j'étais malade, le service de santé français m'a permis de ne pas débourser un sou. Souvent, je me demande qu'elle aurait été ma vie si mes parents n'avaient jamais quitté l'Irak.
Cette vague de liberté m'a fait imaginer un autre sort pour mon pays. Imaginons pour un instant que la guerre « Freedom Iraq » de 2003 (qui fut déclenchée un 20 mars, jours de ma naissance) n'ait jamais eu lieue.
Imaginons que les évènements du 11-Septembre n'aient jamais eu comme conséquence la guerre en Irak. Imaginons qu'en janvier 2011, Saddam Hussein soit toujours au pouvoir, et le peuple irakien toujours « uni » dans la peur de son tyran. Imaginons tout cela…
Fin décembre 2010, les jeunes Tunisiens révoltés face à un fort sentiment d'injustice et la certitude qu'on leur a volé leur avenir, se rebellent contre Ben Ali, détenteur du pouvoir depuis vingt-trois ans… l'âge de ma meilleure amie, Tunisienne vivant en France. Et à la mi-janvier, Ben Ali avait « digagé ».
Le mouvement se répand dans le reste du Maghreb et touche le Moyen-Orient. Les journalistes donnent déjà un nom à ces révoltes : la révolution du jasmin… L'Europe avait connu le printemps des révolutions deux siècles auparavant. C'est au tour de l'Egypte de se débarrasser de Hosni Moubarak. Puis de la Libye de se séparer de Kadhafi.
La place Tahrir de Badgad est vide
Et moi ? Moi je me demande ce qu'il se serait passé si les Etats-Unis n'avaient pas envahi l'Irak et saccagé mon pays pour des décennies à venir. Comme disait John Lennon, « imaginons » que ce vent de liberté ait traversé les frontières de l'Irak, tout d'abord virtuellement, grâce aux réseaux sociaux, puis par des manifestations d'abord à Bagdad, puis Basora, Tikrit, etc. pour envahir tout le pays. Les jeunes appelleraient à la fin du règne Saddam et feraient tombé tous les siens, toute sa cour corrompue…
Et si l'Irak, en mars 2011, s'était libéré de lui-même des jougs d'un pouvoir tyrannique ? Et si les Irakiens avaient regagner leur liberté d'être et de penser par eux-mêmes ?
Malheureusement, nous ne le saurons jamais. Bush-fils nous a volé la possibilité d'un avenir à nous. Jamais nous ne saurons ce que ce vent de liberté aurait pu amener sur notre place Tahrir à nous, située au cœur de Bagdad, et ornée d'une sculpture gigantesque conçue par le célèbre artiste irakien Jawad Salim.
Jamais… malgré tout, je continue d'imaginer.
Rue89
La jeunesse c'est nous. Toi, moi, et les autres. Enfants d'immigrés, on vit en France, et on assiste bouche bée à ce phénomène inédit qui transcende les nations. Mais nous n'en restons pas là.
Comme cela a déjà été dit et redit, Internet y est pour beaucoup. L'impact des réseaux sociaux dans les soulèvements de masse donnent de quoi réfléchir.
Fille d'Irakiens , je n'ai jamais connu ce pays
Mais moi, avec des « si, » je me prends à rêver d'un autre scénario. En tant que fille d'un couple d'Irakiens venus en France avant la première guerre avec l'Iran – qui scellera à jamais le sort de l'Irak –, suivi d'une première guerre du Golfe et d'un embargo onusien de treize ans qui installera la population dans une précarité pérenne, je n'ai jamais connu mon pays.
Je suis née en France, j'ai étudié en France, et quand j'étais malade, le service de santé français m'a permis de ne pas débourser un sou. Souvent, je me demande qu'elle aurait été ma vie si mes parents n'avaient jamais quitté l'Irak.
Cette vague de liberté m'a fait imaginer un autre sort pour mon pays. Imaginons pour un instant que la guerre « Freedom Iraq » de 2003 (qui fut déclenchée un 20 mars, jours de ma naissance) n'ait jamais eu lieue.
Imaginons que les évènements du 11-Septembre n'aient jamais eu comme conséquence la guerre en Irak. Imaginons qu'en janvier 2011, Saddam Hussein soit toujours au pouvoir, et le peuple irakien toujours « uni » dans la peur de son tyran. Imaginons tout cela…
Fin décembre 2010, les jeunes Tunisiens révoltés face à un fort sentiment d'injustice et la certitude qu'on leur a volé leur avenir, se rebellent contre Ben Ali, détenteur du pouvoir depuis vingt-trois ans… l'âge de ma meilleure amie, Tunisienne vivant en France. Et à la mi-janvier, Ben Ali avait « digagé ».
Le mouvement se répand dans le reste du Maghreb et touche le Moyen-Orient. Les journalistes donnent déjà un nom à ces révoltes : la révolution du jasmin… L'Europe avait connu le printemps des révolutions deux siècles auparavant. C'est au tour de l'Egypte de se débarrasser de Hosni Moubarak. Puis de la Libye de se séparer de Kadhafi.
La place Tahrir de Badgad est vide
Et moi ? Moi je me demande ce qu'il se serait passé si les Etats-Unis n'avaient pas envahi l'Irak et saccagé mon pays pour des décennies à venir. Comme disait John Lennon, « imaginons » que ce vent de liberté ait traversé les frontières de l'Irak, tout d'abord virtuellement, grâce aux réseaux sociaux, puis par des manifestations d'abord à Bagdad, puis Basora, Tikrit, etc. pour envahir tout le pays. Les jeunes appelleraient à la fin du règne Saddam et feraient tombé tous les siens, toute sa cour corrompue…
Et si l'Irak, en mars 2011, s'était libéré de lui-même des jougs d'un pouvoir tyrannique ? Et si les Irakiens avaient regagner leur liberté d'être et de penser par eux-mêmes ?
Malheureusement, nous ne le saurons jamais. Bush-fils nous a volé la possibilité d'un avenir à nous. Jamais nous ne saurons ce que ce vent de liberté aurait pu amener sur notre place Tahrir à nous, située au cœur de Bagdad, et ornée d'une sculpture gigantesque conçue par le célèbre artiste irakien Jawad Salim.
Jamais… malgré tout, je continue d'imaginer.
Rue89
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