Quoi qu’on pense de Saïd Sadi, de ses opinions politiques, de son itinéraire personnel, de ses amitiés, de ses gouts et penchants philosophiques, idéologiques ou religieux
Quoiqu’on pense de la CNCD, des marches ou manifestations sur la voie publique en Algérie
De quelque bord politique qu’on soit, de quelque région d’Algérie d’où l’on vienne
On ne peut, on ne doit pas se taire sur le lynchage raciste dont Saïd Sadi est victime chaque samedi, dans la capitale: « Sale Kabyle », « Sale juif », « Français » « Kafir », « Retourne dans ton douar », « Houma dialna » « A mort Saïd Sadi » « Rentrez chez vous au bled sales kabyles » voilà les slogans honteux sortis de bouches de jeunes Algériens manipulés ou dangereusement inconscients.
Ceux qui tolèrent, suscitent ou profèrent de tels propos sèment la haine. Et c’est le pays entier, toutes ses régions et sensibilités confondues qui en récolteront les méfaits demain.
Nous pourrons vivre des épisodes encore bien pires que ceux que nous avons vécus lors de la décennie noire. La culture de la haine ethnique, aujourd’hui le Kabyle, demain le Chaouia, le mozabite ou le Tlemcénien, conduira à des déchainements de violence insoupçonnés, que seuls des apprenti-sorciers criminels assoiffés de pouvoir et dépourvus de tout sens patriotique sont capables de concevoir.
Veut-on remplacer le danger islamiste par la haine du Kabyle ? Prépare-t-on le terrain à des guerres fratricides entre algériens ? Ne faut-il pas s’interroger sur la persistance du terrorisme chez les Kabyles et les touaregs ainsi que des prétendus conflits religieux dans le Mzab ? Ceci n’obéit-il pas aux visées géostratégiques de ceux qui convoitent le pétrole et le soleil du Sahara. Et qui aimeraient bien s’appuyer sur un pouvoir algérien « stable » qui s’occuperait de l’éradication des touaregs, des kabyles ainsi que des Chaouias, des mozabites etc…?
Chaque pouce de ce territoire est la propriété de tous les algériens, chaque quartier de la capitale est la propriété de tous les algériens. Car sans le sang de chacune de ses composantes ethniques (et celui des Kabyles entre autres), l’Algérie n’aurait ni de boulevards, ni de rues aux noms de Abane, Krim, Didouche, Amirouche, Haouès, Ben Mhidi, Ben Boulaid ou Colonel Lotfi.
Entretenir les haines, celles du kabyle, du démocrate, de l’islamiste, du laïque, du bourgeois, nous conduira à la balkanisation, à la Tchétchénisation de toute l’Afrique du Nord.
De grâce, évitez-nous le pire. Sachons raison garder et acceptons-nous, dans nos différences et nos richesses respectives, dans une Algérie plurielle et tolérante qui permette enfin à notre jeunesse de regarder vers un avenir de fraternité, vers la justice sociale, la fin de la Hogra et de la régression sociale et culturelle.
OUDASSOU BIDA,TAMANRASSET, le 6 mars 2011
Le Matin
Quoiqu’on pense de la CNCD, des marches ou manifestations sur la voie publique en Algérie
De quelque bord politique qu’on soit, de quelque région d’Algérie d’où l’on vienne
On ne peut, on ne doit pas se taire sur le lynchage raciste dont Saïd Sadi est victime chaque samedi, dans la capitale: « Sale Kabyle », « Sale juif », « Français » « Kafir », « Retourne dans ton douar », « Houma dialna » « A mort Saïd Sadi » « Rentrez chez vous au bled sales kabyles » voilà les slogans honteux sortis de bouches de jeunes Algériens manipulés ou dangereusement inconscients.
Ceux qui tolèrent, suscitent ou profèrent de tels propos sèment la haine. Et c’est le pays entier, toutes ses régions et sensibilités confondues qui en récolteront les méfaits demain.
Nous pourrons vivre des épisodes encore bien pires que ceux que nous avons vécus lors de la décennie noire. La culture de la haine ethnique, aujourd’hui le Kabyle, demain le Chaouia, le mozabite ou le Tlemcénien, conduira à des déchainements de violence insoupçonnés, que seuls des apprenti-sorciers criminels assoiffés de pouvoir et dépourvus de tout sens patriotique sont capables de concevoir.
Veut-on remplacer le danger islamiste par la haine du Kabyle ? Prépare-t-on le terrain à des guerres fratricides entre algériens ? Ne faut-il pas s’interroger sur la persistance du terrorisme chez les Kabyles et les touaregs ainsi que des prétendus conflits religieux dans le Mzab ? Ceci n’obéit-il pas aux visées géostratégiques de ceux qui convoitent le pétrole et le soleil du Sahara. Et qui aimeraient bien s’appuyer sur un pouvoir algérien « stable » qui s’occuperait de l’éradication des touaregs, des kabyles ainsi que des Chaouias, des mozabites etc…?
Chaque pouce de ce territoire est la propriété de tous les algériens, chaque quartier de la capitale est la propriété de tous les algériens. Car sans le sang de chacune de ses composantes ethniques (et celui des Kabyles entre autres), l’Algérie n’aurait ni de boulevards, ni de rues aux noms de Abane, Krim, Didouche, Amirouche, Haouès, Ben Mhidi, Ben Boulaid ou Colonel Lotfi.
Entretenir les haines, celles du kabyle, du démocrate, de l’islamiste, du laïque, du bourgeois, nous conduira à la balkanisation, à la Tchétchénisation de toute l’Afrique du Nord.
De grâce, évitez-nous le pire. Sachons raison garder et acceptons-nous, dans nos différences et nos richesses respectives, dans une Algérie plurielle et tolérante qui permette enfin à notre jeunesse de regarder vers un avenir de fraternité, vers la justice sociale, la fin de la Hogra et de la régression sociale et culturelle.
OUDASSOU BIDA,TAMANRASSET, le 6 mars 2011
Le Matin
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