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Cent ans après, San Francisco reste exposée

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  • Cent ans après, San Francisco reste exposée

    Un siècle après le séisme qui l'a dévastée, San Francisco reste exposée à un tremblement de terre de grande ampleur, dont les conséquences humaines, matérielles et économiques pourraient être bien plus graves que celles du cyclone Katrina.

    Nombreuses sont les analogies entre le grand séisme du 18 avril 1906 et le cataclysme qui a submergé La Nouvelle-Orléans à la fin de l'été 2005: une ville côtière touchée par une catastrophe naturelle, des milliers de morts et un gouvernement peinant à organiser les secours.

    "Cela ressemble beaucoup à Katrina", explique Aimee Klask, conservatrice du musée d'Oakland, à l'est de la Baie de San Francisco, qui consacre actuellement une exposition à ce tremblement de terre de magnitude 7,8 sur l'échelle ouverte de Richter.

    Les services de secours de San Francisco et de toute la Californie espèrent que la conjonction de Katrina et du centième anniversaire du séisme convaincront les habitants de l'Etat, strié de failles parmi les plus actives au monde, qu'il est important de se préparer au pire.

    Les sismologues estiment en effet à 62% les risques de voir San Francisco, construite en plein sur la faille géante de San Andreas, à nouveau frappée par un séisme dévastateur dans les 26 prochaines années. La ville compte 750.000 habitants, son agglomération dix fois plus.


    Une réédition du séisme de 1906, ou même une secousse moins forte dont l'épicentre serait situé en zone urbaine, "provoquerait le chaos", affirme Jack Boatwright, du Centre d'études géologique américain (USGS), craignant dans ce cas un effondrement de la florissante économie californienne.

    "Je ne suis pas prête", reconnaît Shamela McClain, une San-Franciscaine de 23 ans. "Cela fait plutôt peur. Maintenant, il faut que nous nous pensions à cela, en même temps que les tsunamis, la grippe aviaire et le terrorisme", s'inquiète-t-elle.

    Les autorités ont conjuré les habitants de tirer des leçons de Katrina... et de ne pas compter sur le gouvernement. L'idée est de se constituer un nécessaire pour pouvoir survivre trois jours: nourriture, eau, couvertures, médicaments.

    Des études ont démontré que des hôpitaux, des écoles, des maisons à plusieurs étages et des bâtiments de bureaux de San Francisco, dont le centre ville est aujourd'hui hérissé de gratte-ciel, ne résisteraient pas à un séisme majeur.

    En 1906, paradoxalement, ce n'est pas le séisme qui a fait le plus de dégâts et de morts (estimés à 3.000), mais la manière dont les autorités ont réagi. "Ce n'est pas la faute de la terre. C'est celle des gens", résume Mme Klask.

    Le séisme, à 5h12 du matin, tord les rails de tramways comme du fil de fer, plie des maisons en bois, fait s'effondrer des édifices en brique. Des conduites percées laissent échapper du gaz qui prend feu.

    Pour tenter de juguler l'incendie, un général ayant pris le contrôle des opérations fait sauter des maisons à la dynamite, ce qui étend encore les flammes. Le sinistre fera rage pendant trois jours. La moitié des 400.000 habitants se retrouvent sans abri et doivent être hébergés dans des camps de toile.

    Les opérations de secours et de reconstruction sont marquées par le racisme. Les autorités veulent ainsi forcer les Chinois, arrivés au milieu du XIXe siècle pour construire les voies de chemin de fer, à déplacer leur quartier de Chinatown à la périphérie. La communauté résiste et obtient gain de cause.

    Ce n'est qu'en 1989 que San Francisco a été frappée par un nouveau tremblement de terre de grande ampleur, de 6,9 sur l'échelle de Richter. La secousse a provoqué la mort de 66 personnes, endommageant notamment le pont reliant la ville à Oakland.

    Par RFI
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