Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le dalaï-lama renonce à son rôle de chef politique

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le dalaï-lama renonce à son rôle de chef politique

    Le Point.fr - Publié le 10/03/2011 à 06:42 - Modifié le 10/03/2011 à 09:02

    Le Prix Nobel de la paix continuera à défendre "la juste cause du Tibet".


    Le chef des Tibétains en exil, âgé de 75 ans, Prix Nobel de la Paix, veut alléger sa charge de travail et réduire son rôle
    officiel, sans toutefois abandonner son rôle spirituel.


    Le chef spirituel des Tibétains en exil, le dalaï-lama, a annoncé jeudi son intention de renoncer à son rôle politique, estimant que le temps était venu de laisser sa place à un nouveau dirigeant "librement élu". Le dalaï-lama avait déjà maintes fois évoqué son retrait de la fonction de chef du gouvernement tibétain en exil, rôle principalement officiel, sans pour autant abandonner son rôle spirituel. Il a annoncé jeudi qu'il déposerait un amendement en ce sens lors de la session du Parlement tibétain la semaine prochaine.

    "Mon désir de transmettre l'autorité n'a rien à voir avec une volonté de renoncer aux responsabilités", a-t-il déclaré. "C'est pour le bien à long terme des Tibétains. Ce n'est pas parce que je me sens découragé", a assuré le Prix Nobel de la paix lors d'un discours à Dharamsala, dans le nord de l'Inde où sont basés les Tibétains en exil.

    Adulé par son peuple

    Le dalaï-lama, aujourd'hui âgé de 75 ans, avait seulement 15 ans lorsqu'il fut nommé "chef d'État" en 1950 après l'arrivée des troupes communistes chinoises au Tibet. Il s'enfuit de Chine en 1959 pour se réfugier à Dharamsala après l'échec d'un soulèvement contre l'administration de Pékin. "Dès les années 1960, je n'ai eu de cesse de répéter que les Tibétains avaient besoin d'un dirigeant, élu librement par le peuple tibétain, à qui je pourrais transmettre le pouvoir", a-t-il déclaré. "Aujourd'hui, j'ai clairement atteint le moment pour mettre ceci en application", a-t-il ajouté.

    Les Tibétains en exil ont élu directement un dirigeant politique pour la première fois en 2001.

    Un porte-parole du dalaï-lama avait déjà annoncé en novembre dernier son intention de quitter sa fonction de chef du gouvernement tibétain en exil pour alléger sa charge de travail. Adulé par son peuple, icône en Occident, il incarne aux yeux du monde entier la lutte des Tibétains contre l'administration chinoise au Tibet et les valeurs bouddhistes.

    Dangereux pour la Chine

    Lors de son discours jeudi marquant l'anniversaire du soulèvement de 1959, le dalaï-lama a toutefois assuré qu'il ne se retirait pas de la lutte politique et restait "engagé à jouer son rôle pour la juste cause du Tibet". En dépit de son âge et de plusieurs alertes de santé, il continue de voyager dans le monde entier pour faire valoir la lutte du peuple tibétain. Il a déclaré, jeudi, avoir reçu des appels "répétés et sincères" du Tibet, mais aussi d'ailleurs pour lui demander de conserver son rôle politique.

    Abhorré par Pékin qui voit en lui un dangereux séparatiste, ce moine au sourire légendaire assure défendre une stratégie conciliante face à la Chine, une "voie moyenne" qui prône une simple "autonomie culturelle". L'hypothèse de sa mort fait craindre au Tibet et au-dehors un affaiblissement de la cohérence du mouvement tibétain, qui milite pour l'indépendance ou l'autonomie de cette région bouddhiste contrôlée par Pékin.

    Traditionnellement, la recherche d'un nouveau dalaï-lama est menée par les lamas les plus haut placés dans la hiérarchie, mais le régime communiste chinois a récemment indiqué qu'il se réservait le droit d'avoir le dernier mot. Plus haut rang du bouddhisme tibétain, le dalaï-lama est considéré comme la réincarnation du premier dalaï-lama né en 1391.
    Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

  • #2
    "Les Tibétains vont soutenir cette décision, cela leur donne de l'espoir"


    La poétesse tibétaine Tsering Woeser.

    Le dalaï-lama a annoncé son retrait de sa fonction de chef du gouvernement tibétain en exil, estimant que le temps était venu de laisser sa place à un nouveau dirigeant "librement élu". Dans un entretien téléphonique au Monde, l'écrivaine tibétaine basée à Pékin, Tsering Woeser, estime que les Tibétains sont "plutôt optimistes quant à l'arrivée du futur premier ministre".


    Comment doit-on interpréter l'annonce du dalaï-lama, ce jeudi matin 10 mars, depuis Dharamsala en Inde, où il réside ?

    Tsering Woeser : Cette annonce a lieu juste avant l'élection du premier ministre du gouvernement tibétain en exil, qui aura lieu le 20 mars et qui est un évènement très important pour tous les Tibétains, y compris ceux qui se trouvent en Chine.

    Cela montre donc l'importance qu'il attache à cette élection, et le fait qu'il l'annonce à ce moment, indique qu'il transférera son pouvoir politique au premier ministre élu.

    Qu'est-ce que ça implique pour sa future réincarnation ?

    Le dalaï-lama a tenu depuis cinq cents ans le rôle d'un dirigeant politique et religieux dans la société tibétaine. Son départ à la retraite ne concerne que l'aspect politique. Donc cela n'influencera pas le processus de réincarnation, qui est de l'ordre du religieux, un domaine dans lequel il ne prend pas sa retraite, peut-on dire.

    Comment les Tibétains en Chine vont-ils percevoir cette leçon de démocratie que le dalaï-lama semble donner à la Chine ?

    Les Tibétains en Chine sont très attentifs à cette décision, ils comprennent le dalaï-lama, et je pense qu'ils sont plutôt optimistes quant à l'arrivée du futur premier ministre.

    Le gouvernement tibétain en exil n'a cessé ces dernières années de mener des réformes dans la société traditionnelle tibétaine, par exemple, un système d'élection a été mis en place [pour la communauté tibétaine en exil] depuis plusieurs dizaines d'années. Cette situation n'est pas sans ironie, quand on la compare au gouvernement chinois, avec à sa tête un dictateur, qui refuse d'assouplir son pouvoir et de pratiquer des élections.

    Cela nous permet de réaliser que les Tibétains en exil ont le droit de voter pour les candidats qu'ils soutiennent, alors qu'en Chine, depuis plus de quarante ans, je n'ai jamais vu un bulletin de vote.

    Les Tibétains vont donc comprendre et soutenir cette décision, car cela leur donne de l'espoir.



    Propos recueillis par Brice Pedroletti (Le Monde)
    Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

    Commentaire


    • #3
      y a un trou dans le toit du monde

      Ils vont beaucoup le pleurer à langley
      Les bons gongs font les bonzes amis

      Commentaire


      • #4
        Les bons gongs font les bonzes amis
        Bravo !
        Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

        Commentaire


        • #5
          rendre au net..

          Bravo
          j'ai aucun mérite,ce n'est pas de moi!!

          Commentaire

          Chargement...
          X