Le chef de l'Etat a reçu jeudi à l'Elysée l'opposition au colonel Kadhafi, et s'est dit prêt à une intervention aérienne sur des objectifs stratégiques limités.
Cette fois, Nicolas Sarkozy est décidé à prendre les devants. Vivement critiqué pour n'avoir pas pris la mesure des révoltes en Tunisie et en Egypte, le Président veut lancer une offensive internationale contre le colonel Kadhafi en Libye. Alors que la Chine et la Russie ont opposé leur veto à la proposition franco-britannique d'instaurer une zone d'exclusion aérienne, il souhaite désormais contourner l'ONU en faisant valider « un plan global » par ses partenaires européens, réunis aujourd'hui à Bruxelles. Mesure-phare de ce plan : des « frappes aériennes ciblées » sur des objectifs stratégiques tels que les aéroports militaires de Syrte (à 500 km à l'est de Tripoli) et de Sebha (au sud du pays), et le centre névralgique du régime.
Les réserves de Berlin
Paris exclut toutefois une intervention militaire, également rejetée par les Français : 63 % d'entre eux y sont hostiles, d'après notre sondage Ifop. Selon Bernard-Henri Lévy, qui a assisté hier à l'entrevue du chef de l'Etat avec les représentants de l'opposition à Kadhafi, il s'agirait seulement d'empêcher l'aviation libyenne de bombarder les insurgés. Sarkozy pourrait aussi proposer de « brouiller le système de transmission » du commandement de Kadhafi.
Dès jeudi, il a « surpris » ses partenaires européens en devenant le premier pays à reconnaître le Conseil national de transition (CNT) comme « représentant légitime du peuple libyen ». « C'est le premier clou dans le cercueil de Kadhafi, a salué le porte-parole du CNT, Moustapha Gheriani. On attend que toute l'Europe suive. » Mais les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE demeurent divisés. A Berlin, le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Werner Hoyer, a appelé à la modération, jugeant la situation « encore trop confuse ». « Nous ne voulons pas être aspirés dans une guerre en Afrique du Nord », a-t-il expliqué.
Sarkozy, qui entend aussi poser la question d'un embargo sur le pétrole et évoquer le « danger migratoire » des Arabes fuyant le chaos libyen, a annoncé l'envoi d'un ambassadeur à Benghazi, siège de la contestation populaire. Reçu en grande pompe à l'Elysée fin 2007, Kadhafi a aussitôt répliqué en menaçant Paris de rompre les relations diplomatiques. Celles-ci sont déjà coupées entre Tripoli et Washington, les Etats-Unis ayant décidé de « suspendre » leurs liens avec la Libye.
Par Gaëtane Morin
pourquoi BHL ?
Cette fois, Nicolas Sarkozy est décidé à prendre les devants. Vivement critiqué pour n'avoir pas pris la mesure des révoltes en Tunisie et en Egypte, le Président veut lancer une offensive internationale contre le colonel Kadhafi en Libye. Alors que la Chine et la Russie ont opposé leur veto à la proposition franco-britannique d'instaurer une zone d'exclusion aérienne, il souhaite désormais contourner l'ONU en faisant valider « un plan global » par ses partenaires européens, réunis aujourd'hui à Bruxelles. Mesure-phare de ce plan : des « frappes aériennes ciblées » sur des objectifs stratégiques tels que les aéroports militaires de Syrte (à 500 km à l'est de Tripoli) et de Sebha (au sud du pays), et le centre névralgique du régime.
Les réserves de Berlin
Paris exclut toutefois une intervention militaire, également rejetée par les Français : 63 % d'entre eux y sont hostiles, d'après notre sondage Ifop. Selon Bernard-Henri Lévy, qui a assisté hier à l'entrevue du chef de l'Etat avec les représentants de l'opposition à Kadhafi, il s'agirait seulement d'empêcher l'aviation libyenne de bombarder les insurgés. Sarkozy pourrait aussi proposer de « brouiller le système de transmission » du commandement de Kadhafi.
Dès jeudi, il a « surpris » ses partenaires européens en devenant le premier pays à reconnaître le Conseil national de transition (CNT) comme « représentant légitime du peuple libyen ». « C'est le premier clou dans le cercueil de Kadhafi, a salué le porte-parole du CNT, Moustapha Gheriani. On attend que toute l'Europe suive. » Mais les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE demeurent divisés. A Berlin, le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Werner Hoyer, a appelé à la modération, jugeant la situation « encore trop confuse ». « Nous ne voulons pas être aspirés dans une guerre en Afrique du Nord », a-t-il expliqué.
Sarkozy, qui entend aussi poser la question d'un embargo sur le pétrole et évoquer le « danger migratoire » des Arabes fuyant le chaos libyen, a annoncé l'envoi d'un ambassadeur à Benghazi, siège de la contestation populaire. Reçu en grande pompe à l'Elysée fin 2007, Kadhafi a aussitôt répliqué en menaçant Paris de rompre les relations diplomatiques. Celles-ci sont déjà coupées entre Tripoli et Washington, les Etats-Unis ayant décidé de « suspendre » leurs liens avec la Libye.
Par Gaëtane Morin
pourquoi BHL ?
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