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Libye: la crainte d'un scénario irakien

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  • Libye: la crainte d'un scénario irakien

    ’ai beau bien écouter, je ne parviens pas à entendre les «voix qui s’élèvent du monde entier», comme l’a dit mon collègue Charles Krauthammer le vendredi 4 mars, «pour demander aux États-Unis d’aider le peuple libyen à renverser Mouammar Kadhafi». Certes, il est vrai que John Bolton, ancien ambassadeur américain travaillant aujourd’hui pour Fox News, a déclaré qu’une «réponse forte des États-Unis serait amplement justifiée» en Libye. Il est aussi vrai que plusieurs politiciens et auteurs américains se sont, eux aussi, montrés en faveur d’une réponse musclée.

    Mais en dehors des États-Unis, on n’entend plus rien. Personne dans le monde arabe ne réclame une intervention militaire américaine, ni même ne réclame une intervention américaine tout court: les démocrates égyptiens ont même peur d’accepter nos aides financières («L’aide des États-Unis peut être mal comprise» a poliment expliqué au Washington Post un politicien égyptien en devenir il y a quelques jours).

    Personne en Asie ou en Europe n’appelle non plus au débarquement des Marines sur les côtes de Tripoli. Les Britanniques on déjà raté leur première tentative d’intervention. Samedi 5 mars, une équipe des forces spéciales britanniques et un officier du MI6 ont débarqué à proximité de Benghazi dans l’espoir d’entrer en contact avec les rebelles. Ils ont très vite été arrêtés, menottés, interrogés et chassés du pays. L’embarras d’un contact avec des étrangers est, semble-t-il, la dernière chose dont souhaitent s’encombrer les rebelles.

    Pourquoi cette anxiété du monde arabe face à l’aide américaine et occidentale? Pourquoi cette réticence de la part de nos alliés? La réponse peut se résumer à un seul mot: Irak. Loin d’avoir été «un exemple pour la région tout entière», comme le dit Krauthammer, l’Irak fait office d’épouvantail: Attention, il pourrait advenir la même chose de votre pays. Lorsque l’armée américaine est arrivée en Irak, nous ne savions rien de l’opposition irakienne, hormis ce que nous en avaient dit quelques exilés. Nos soldats ne parlaient pas arabe et ils ne savaient pas quoi faire une fois arrivés à Bagdad. De l’incompétence naquit le chaos, puis la violence: des dizaines de milliers de personnes perdirent la vie durant ces huit années de guerre civile. Et si une démocratie fragile a bien fini par voir le jour, c’est un exemple que personne, nulle-part, ne souhaite suivre.

    On peut facilement comprendre la crainte des Libyens de voir le scénario irakien se répéter. À vrai dire, c’était il y a un an (si ce n’est cinq) qu’il fallait entrer en contact avec l’opposition libyenne –précisément lorsque Tony Blair serrait la main de Kadhafi dans une tente de bédouin avec, à sa suite, des compagnies pétrolières occidentales prêtes à signer de juteux contrats. Mais ce ne fut pas ce que firent les Britanniques. Et nous non plus. Nous ne savons même pas qui ils sont. Plusieurs colonels sont apparus en «porte-parole» des rebelles… mais les représentent-ils tous ou seulement certains? Les bulletins d’informations citent «des rapports de seconde main arrivant de réseaux rebelles» (en résumé : c’est quelqu’un qui a dit à quelqu’un d’autre ce qui se passait). Comme l’a prouvé la petite mésaventure des Britanniques, les espions n’en savent pas plus.

    Nous devrions imposer des sanctions à la Libye, offrir une aide humanitaire et mettre en place une zone de non survol aérien qui pourrait être activée si les rebelles commençaient vraiment à perdre. Mais pour l’instant, même si notre armée bénéficiait de fonds illimités (ce qui n’est pas le cas), le Pentagone ne serait pas en mesure d’instaurer la démocratie en Libye. C’est une tâche qui revient au réseau sous-subventionné de nos radios internationales (notamment celles qui émettent en arabe), aux institutions indépendantes comme le National Endowment for Democracy, aux groupes qui forment les juges et les journalistes. Il faudra du temps avant que nous n’ayons ne serait-ce que les contrats nécessaires à la mise en place de tels programmes en Libye. Nous devrions nous y atteler dès maintenant.

    Il est agréable d’être du bon côté de l’histoire, et je ne suis pas étonnée que les quelques supporters qui restent à George W. Bush se félicitent aujourd’hui de la «Campagne pour la liberté» qu’il avait parfois prônée, et parfois oubliée, lorsqu’il était en fonction. Mais être du bon côté, même moralement, n’est pas tout. Il importe également d’être compétent, cohérent et avisé. Il est important que nos soldats et nos diplomates parlent la langue des peuples sur lesquels nous voulons avoir une influence. Il convient de comprendre les divisions tribales et ethniques des régions que l’on souhaite aider. Ne reproduisons pas les erreurs du passé: avant d’envoyer la 101e division aéroportée, il est nécessaire de savoir ce que les gens veulent, ce dont ils ont besoin. Car, pour l’instant, je ne les entends pas nous appeler à l’aide. Ils ont peur des conséquences qu’une «assistance» américaine pourrait avoir sur leur pays.

    Anne Applebaum
    Traduit par Yann Champion
    l'amitié est une chose rare,l'ami veritable est celui qui te demande d'etre toi meme.il t'aidera a survivre par l'amour qu'ilte porte

  • #2
    Voila tout est dit
    ceux qui croyaient dur comme fer au complot americain pour envahir la libye devraient lire cet article
    l'amitié est une chose rare,l'ami veritable est celui qui te demande d'etre toi meme.il t'aidera a survivre par l'amour qu'ilte porte

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    • #3
      Les amerloques croient avoir tous compris mais en réalité ils sont à coté de la plaque...
      (رأيي صحيح يحتمل الخطأ، ورأي غيري خطأ يحتمل الصواب (الامام الشافعي

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      • #4
        Voila tout est dit
        ceux qui croyaient dur comme fer au complot americain pour envahir la libye devraient lire cet article
        Qu'est ce qu'il y a dans cet article qui pourrait faire changer nos convictions sur le rôle néfaste des américains (et des européens et des arabes du golfe) sur le complot contre la Libye ????
        "L' Algérie c'est le seul pays, où quand les gens me tendaient la main c'était pour m'offir quelque chose alors que dans les autres pays c'était pour m' en demander " Yann Arthus Bertrand

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        • #5
          Bonsoir tout le monde!

          ..... Pourquoi cette réticence de la part de nos alliés? La réponse peut se résumer à un seul mot: Irak.

          Avant de s'embarquer pour "l'Irak", la désastreuse aventure au Vietnam n'a pas traversé une seule seconde leur esprit...

          La Lybie est dans la ligne de mire des Américains entrant dans le cadre du Grand Moyen Orient, cher à la fois aux Démocrates qu'aux Républicains.
          Le Maroc l'Algérie et la Mauritanie mangent déjà depuis plus de 20 ans dans les paumes Américaines.
          Ces 3 pays joueront leur partition une fois l'équation Lybienne résolue...Entre-temps leurs gouvernements respectifs s'amusent à les divertirent avec des effets d'annonces aussi risibles qu'inutiles!

          A+.
          La pire chose pour l'Homme, serait qu'il meurt idiot.
          De grâce épargnez-moi la prolixe, la syntaxe et la chiffrerie à tout va
          .
          Merci.
          " TOUCHE PAS A MA NAPPE ALBIENNE "

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