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L'Algérie devant un blocage politique

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  • L'Algérie devant un blocage politique

    Le vote protocolaire, hier, de la levée de l’état d’urgence par l’APN ne va rien changer à la vie politique algérienne. D’abord, le Parlement, deux fois mal élu, est en hors course depuis l’arrivée de Bouteflika au pouvoir en 1999.


    Un Parlement qui a voté pour une ordonnance présidentielle relative à la levée de l’état d’urgence alors que la Constitution l’obligeait par le passé à voter pour la reconduction de cette situation exceptionnelle. Il ne l’a pas fait ! Il a donc donné sa caution à une situation installée en dehors de la loi fondamentale sans possibilité de contestation. Au-delà de ces curiosités, la scène nationale regorge de rumeurs et de contre-rumeurs sur d’éventuelles réformes politiques en Algérie.

    Ahmed Ouyahia effacé

    Le président Bouteflika en est-il capable, lui qui a plus de «conviction» que de «force» ? Il y a d’abord l’évidence : les mesures sociales urgentes prises par le chef de l’Etat après les émeutes-avertissement du 5 janvier 2011 n’ont pas calmé les mouvements de contestation. Des mouvements qui ont tendance à se multiplier ces dernières semaines. En face, il y a la répression, même si les forces de police paraissent obéir à des instructions limitant leurs interventions habituellement peu respectueuses des règles. Complètement effacé de la scène publique, Ahmed Ouyahia, Premier ministre, se comporte comme s’il n’était pas concerné par la gestion des affaires du pays. Est-il démissionnaire ? Si oui, pourquoi ne l’annonce-t-il pas ? Dans le cas contraire, de quoi s’occupe le Premier ministre et ses services, mise à part l’organisation d’interminables réunions en interne ? Après avoir présidé, sous la pression des événements, deux Conseils des ministres, Bouteflika s’est retiré pour «gérer» ses rapports de plus en plus compliqués avec l’establishment militaire en renouvelant avec d’anciens compagnons. Il serait bien naïf de croire que la relation du chef de l’Etat avec les services de renseignements est au beau fixe.

    Tous les indices prouvent le contraire. Le pays est devant un blocage politique clair. Situation rendue complexe par l’absence d’un projet démocratique réel, par le vieillissement de la classe dirigeante, par l’aggravation «sophistiquée» des affaires de corruption, par l’absence de perspective économique, par la marginalisation des cadres et des jeunes, par le durcissement de la stratégie de maintien d’une partie du pouvoir et par la conjoncture internationale.
    Les bouderies présidentielles, devenues agaçantes au fil des ans, n’intéressent personne, y compris parmi le cercle qui a soutenu l’option Bouteflika en 1999, alors «candidat du consensus».

    Le locataire d’El Mouradia a-t-il un plan sérieux pour moderniser politiquement le pays après avoir échoué à le faire pendant onze ans ? Les récentes déclarations du chef du MSP, parti siégeant au sein de l’Alliance présidentielle, relatives à la révision constitutionnelle et à la séparation des pouvoirs semblent répondre à un souci d’occuper le terrain et «faire du bruit». Pas plus. Un exercice puéril de propagande. Bouteflika a clairement suggéré, par la voix de son ministre de l’Intérieur, qu’il n’a pas l’intention d’engager des ouvertures politiques dans le pays.
    L’interdiction des marches à Alger et dans les autres villes et le refus d’agréer de nouveaux partis en sont les preuves. Idem pour l’avenir de l’ancien ministre des Affaires étrangères de Boumediène au sein de la présidence de la République. Va-t-il quitter le pouvoir après 2014 ? Suivra-t-il le mouvement actuel dans la région arabe en consacrant l’alternance au pouvoir ? Des questions qui attendent des réponses urgentes et précises.

    Fayçal Métaoui El Watan
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