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La Libye face au syndrome irakien : Le péril de l’interventionnisme

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    La Libye face au syndrome irakien : Le péril de l’interventionnisme

    Larbi Chaabouni.

    Nous sommes tenus, vous comme nous, de prendre des mesures à caractère préventif. Il faut arrêter le plus rapidement cette situation de violence».

    Benghazi à portée des mains de Kadhafi ? Le fief de l’insurrection, abritant le siège du Conseil de transition, est dans la ligne de mire du régime despotique et anachronique qui entend imposer sa résurrection par la puissance de feu disproportionnée.
    Dans un combat inégal, la machine de guerre, adossée à une supériorité aérienne, terrestre et maritime, ne laisse plus aucune illusion sur les chances de résistance de l’opposition modestement équipée. Sur le terrain, la progression fulgurante de Kadhafi a desserré l’étau sur Tripoli et réalisé des gains décisifs, le long de la ligne de feu Est-Ouest allant de la mythique Zaouïa récupérée à Misrata férocement disputée jusqu’aux avant-postes de Ras Lanouf à Ajdabia donnant accès à Benghazi.

    Les villes de Uqaîla, de Bicher et de Brega, le poste le plus proche d’El Ajdabia, sont tombées. Benghazi est coupée du monde. Les deux principales lignes de communication, Libyana et El Madar, ne fonctionnent plus. Serait-ce le signe d’un assaut final éminent ?
    La reconquête militaire ne règle pas pour autant la question cardinale de la légitimité d’un régime discrédité et mis au ban de la communauté internationale. A contrario, à la faveur du processus de changement intervenu dans le monde arabe, l’avènement de la nouvelle Libye profite largement à l’opposition de Benghazi reconnu, sous différentes formes, comme un interlocuteur valable. Le scénario libyen se consume dans le débat de la discorde inhérent à la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne, bénie par la Ligue arabe convulsive, emmenée par le Golfe des inimitiés anciennes et rangée sous l’étendart du Conseil de sécurité.

    Une solution arabe, par voie de médiation, au conflit arabe ? Une chimère qui souligne l’impuissance d’une organisation obsolète et frappée de déliquescence absolue. L’alignement sur les thèses édulcorées euro-atlantiques dont on ne peut pas dire que le refus italo-allemand à l’aventurisme franco-britannique n’est pas l’expression des appréhensions sur l’avenir de la région est un coup mortel à une organisation panarabe qui, comme ce fut le cas pour l’Irak il y a 20 ans, invite à une ingérence occidentale dans les affaires arabes. Le feu vert de la Ligue arabe qui constitue une des conditionnalités européennes, exigeant notamment l’existence de la base onusienne légale, cautionne l’arme fatale occidentale prête à l’emploi.

    Du G8, dédié au forcing sur la Russie du droit de veto redouté, à la session du Conseil de sécurité du mardi de vérité, la course contre la montre est engagée pour lancer la bataille du ciel jugée décisive pour accélérer la chute du régime de Kadhafi et sauver Benghazi de la main vengeresse. Par-delà les formules diplomatiques prônant le distinguo entre la zone d’exclusion et le refus de toute intervention étrangère, le syndrome irakien hante le pourtour méditerranéen menacé par les périls de l’instabilité et de l’insécurité.

    Le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a, de ce fait, alerté sur «la menace terroriste» qui pèse sur toute la région. Dans cette «zone en ébullition», l’inquiétude se légitime par le fait que le terrorisme au Sahel peut se développer en Libye de toutes les incertitudes qui constitue un puissant terreau. Car, dit-il, dans un entretien accordé au journal Le Monde, «nous ne pouvons pas gérer le terrorisme une fois qu’il frappe à notre porte.

    Nous sommes tenus, vous comme nous, de prendre des mesures à caractère préventif. Il faut arrêter le plus rapidement cette situation de violence».

    la tribune
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