Le prix de mathématiques Maurice-Audin est décerné cette année à Boumediène Abdellaoui, maître de conférences à l'Université Boubakeur-Belkaïd, et à Emmanuel Trélat, professeur à l'Université d'Orléans.
Le lauréat algérien est récompensé pour ses travaux sur les «équations aux dérivées partielles de type elliptique et parabolique», publiés durant les trois dernières années sous forme d'articles de revue.
Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Le prix étant cofinancé, depuis 2008, par la Direction générale de la recherche et du développement technologique (DGRDT) du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et par l'association Maurice-Audin, une cérémonie de remise de prix a été organisée, hier, à la Faculté de mathématiques de l'Université des sciences et techniques Houari- Boumediène de Bab-Ezzouar (USTHB), après celle tenue le 8 février dernier à la Mairie de Paris.
Le jury est composé de M. Hafid Aoureg, DGRDT, Pr Benali Benzaghou, recteur de l'USTHB, Farid Mokrane, Brahim Mezerdi, Mme Maria J. Esteban, présidente de la SMAI et Christian Kassel, représentant du SMF.
Etait également présent, le fils du martyr Maurice, Pierre Audin en l'occurrence, lequel travaille actuellement comme médiateur scientifique au Palais de la découverte à Paris, activant dans le domaine de la vulgarisation scientifique pour les écoliers et autre public profane.
En tous cas, Pierre n'a jamais connu son père pour qu'il l'évoque aujourd'hui. Il avait à peine un mois et demi, a-t-il précisé, au moment de son arrestation par les parachutistes du général Massu, le 11 juin 1957.
Il a seulement reçu des témoignages sur son père ainsi que des marques de sympathie : «Beaucoup de gens en France m'ont dit qu'ils sont venus au monde de la politique à cause de cette affaire de mon père».
Fier de ses origines, Pierre Audin insiste plutôt sur l'appartenance de ses parents : «Mon père comme ma mère d'ailleurs étaient des Algériens. Et ils se battaient à leur façon pour la cause de leur pays au sein du journal du parti communiste algérien de l'époque, qui diffusait des idées politiques et c'était-là leur façon de se battre».
Il convient, enfin, de rappeler que Maurice Audin fut «arraché» à sa petite famille, à l'âge de 25 ans, six mois avant la soutenance, à la Sorbonne, de son doctorat en mathématiques. Il est mort sous la torture et son corps n'a jamais été retrouvé.
Officiellement, selon l'armée française, il se serait évadé au cours d'un transfert des prisonniers. L'enquête judiciaire diligentée sur la base de la plainte déposée par son épouse pour assassinat n'a jamais abouti.
Mais son génie de mathématicien lui a valu les éloges du rapporteur de sa thèse, le Pr. Laurent Schwartz, lequel a parlé d'«idées originales» du chercheur. La soutenance de sa thèse a provoqué un grand mouvement en France au sein de la communauté scientifique, et ce, avant d'atteindre la sphère politique, et on s'était alors élevé contre la torture en Algérie.
Aujourd'hui, les membres de l'association portant son nom aspirent à ce que le prix de mathématiques Maurice Audin soit décerné par une institution plus «officielle» et plus «solide» que l'association actuelle.
Mais pour cela, les négociations butent sur des problèmes de «mémoire» que pose en France la nature du prix. A bon entendeur… L. H.
Le Soir D'Algérie
Le lauréat algérien est récompensé pour ses travaux sur les «équations aux dérivées partielles de type elliptique et parabolique», publiés durant les trois dernières années sous forme d'articles de revue.
Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Le prix étant cofinancé, depuis 2008, par la Direction générale de la recherche et du développement technologique (DGRDT) du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et par l'association Maurice-Audin, une cérémonie de remise de prix a été organisée, hier, à la Faculté de mathématiques de l'Université des sciences et techniques Houari- Boumediène de Bab-Ezzouar (USTHB), après celle tenue le 8 février dernier à la Mairie de Paris.
Le jury est composé de M. Hafid Aoureg, DGRDT, Pr Benali Benzaghou, recteur de l'USTHB, Farid Mokrane, Brahim Mezerdi, Mme Maria J. Esteban, présidente de la SMAI et Christian Kassel, représentant du SMF.
Etait également présent, le fils du martyr Maurice, Pierre Audin en l'occurrence, lequel travaille actuellement comme médiateur scientifique au Palais de la découverte à Paris, activant dans le domaine de la vulgarisation scientifique pour les écoliers et autre public profane.
En tous cas, Pierre n'a jamais connu son père pour qu'il l'évoque aujourd'hui. Il avait à peine un mois et demi, a-t-il précisé, au moment de son arrestation par les parachutistes du général Massu, le 11 juin 1957.
Il a seulement reçu des témoignages sur son père ainsi que des marques de sympathie : «Beaucoup de gens en France m'ont dit qu'ils sont venus au monde de la politique à cause de cette affaire de mon père».
Fier de ses origines, Pierre Audin insiste plutôt sur l'appartenance de ses parents : «Mon père comme ma mère d'ailleurs étaient des Algériens. Et ils se battaient à leur façon pour la cause de leur pays au sein du journal du parti communiste algérien de l'époque, qui diffusait des idées politiques et c'était-là leur façon de se battre».
Il convient, enfin, de rappeler que Maurice Audin fut «arraché» à sa petite famille, à l'âge de 25 ans, six mois avant la soutenance, à la Sorbonne, de son doctorat en mathématiques. Il est mort sous la torture et son corps n'a jamais été retrouvé.
Officiellement, selon l'armée française, il se serait évadé au cours d'un transfert des prisonniers. L'enquête judiciaire diligentée sur la base de la plainte déposée par son épouse pour assassinat n'a jamais abouti.
Mais son génie de mathématicien lui a valu les éloges du rapporteur de sa thèse, le Pr. Laurent Schwartz, lequel a parlé d'«idées originales» du chercheur. La soutenance de sa thèse a provoqué un grand mouvement en France au sein de la communauté scientifique, et ce, avant d'atteindre la sphère politique, et on s'était alors élevé contre la torture en Algérie.
Aujourd'hui, les membres de l'association portant son nom aspirent à ce que le prix de mathématiques Maurice Audin soit décerné par une institution plus «officielle» et plus «solide» que l'association actuelle.
Mais pour cela, les négociations butent sur des problèmes de «mémoire» que pose en France la nature du prix. A bon entendeur… L. H.
Le Soir D'Algérie
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