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L’Algérie, la Ligue arabe et la Libye

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    L’Algérie, la Ligue arabe et la Libye

    C’est connu, la diplomatie a son propre langage. Dans la crise libyenne, cette particularité a donné lieu à des interprétations diverses des décisions des ministres arabes des Affaires étrangères à l’issue de leur réunion extraordinaire du 12 mars dernier. Lors de sa conférence de presse tenue au Caire, juste après la réunion, M.Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe, a déclaré que «la Ligue arabe a officiellement demandé au Conseil de sécurité de l’ONU d’imposer une zone d’exclusion aérienne contre tout acte militaire dirigé contre le peuple de Libye».Ajoutant qu’elle «rejetait toute intervention étrangère sur le territoire libyen». Le problème est que sans intervention étrangère on voit mal comment une zone d’exclusion aérienne pourrait être imposée.

    Et là, il faut peut-être s’entendre sur ce qu’est réellement une zone d’exclusion aérienne en anglais «no-fly zone» ou, par abréviation, «NFZ». Ecoutons le général américain, James Mattis, l’un des commandants du Centcom dont le champ d’intervention est le Moyen-Orient et l’Asie centrale, expliquer que le «NFZ» «c’est la destruction préalable ou au moins concomitante des moyens de défense anti-aérienne dont disposent les forces fidèles à Mouamar El Gueddafi (les radars, la DCA, les batteries de missiles Sam, etc.) et donc entrer en guerre frontale avec la Libye». Donc, il est pour le moins difficile de comprendre ce que veut réellement la Ligue arabe qui, tout en «rejetant toute intervention étrangère» demande, dans le même temps, l’imposition d’une zone d’exclusion aérienne.

    Impossible de trouver meilleur exemple du langage diplomatique dans toute sa complexité. A chacun d’en faire la lecture qui lui convient. Ce qui est sûr, c’est que la communauté internationale ne semble pas prête à suivre la Ligue arabe. L’Anglais William Hague, secrétaire au Foreign Office, a aussitôt réagi à la décision de la Ligue arabe pour dire que «ce n’est pas la seule condition...il est nécessaire d’avoir un soutien international encore plus large». Une fin de non-recevoir tout aussi diplomatique. La Russie, par la voix de son ambassadeur à l’ONU, veut «d’abord avoir des réponses, notamment à savoir qui allait mettre en place la zone et comment?» Une autre façon, diplomatique également, de dire non.

    Idem pour les Allemands. C’est en réalité tout le G8, réuni à Paris, qui a rejeté, hier, l’idée d’une zone d’exclusion aérienne. Hillary Clinton est passée en «coup de vent» à Paris et est repartie avant la réunion ministérielle de l’après-midi. Voilà pour le sort réservé par la communauté internationale à la décision «diplomatique» de la Ligue arabe dont il a été dit ici et là que les seules voix contre ont été celles de l’Algérie et de la Syrie. D’abord, la décision n’a pas fait l’objet d’un vote mais a été adoptée par consensus. C’est-à-dire tacitement et sans aucune opposition. Donc dire, comme il a été entendu, que l’Algérie a voté contre est faux.

    Une source diplomatique algérienne citée, hier, par l’APS, a réaffirmé que pour l’Algérie «l’imposition d’une zone d’exclusion aérienne en Libye était du seul ressort du Conseil de sécurité des Nations unies, responsable du maintien de la paix et de la sécurité internationales». Sans avoir besoin de lui rappeler son rôle. Le problème de notre délégation aura été surtout de rappeler «le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Libye».

    Ce qui semble être également le souci de la majorité des pays de la communauté internationale. Faut-il ajouter que l’Algérie appelle au «dialogue entre le gouvernement libyen et l’opposition»? Y a pas à dire, langage diplomatique et communication ne font pas bon ménage!

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