Maroc : la zerouata, une constante !
Dans son dernier discours, Mohammed VI, roi du Maroc, s'est engagé à de profonds changements. Des promesses "d'urgence" pour couper l'herbe sous les pieds du "mouvement du 20 février". Un mouvement qui se trouve à l'origine d'importantes manifestations à travers les villes du royaume sous la conduite de jeunes "révolutionnaires", à l'image de ceux qui ont poussé "pacifiquement" au départ des présidents Zine Elabidine Ben Ali de Tunisie et Hosni Moubarak d'Egypte. Cependant, plutôt que de voir appliquer les belles promesses du roi, les populations marocaines assistent désappointées à un retour en force de la matraque, la "zerouata" comme ils l'appellent.
A Khouribga, dans le sud du pays, les forces de l'ordre réprimèrent, selon la bonne et vieille recette du makhzen, une manifestation populaire qu'on imputa aux A'dlistes, c'est-à-dire aux militants du mouvement islamiste El-A'dl Wal Ihsane (Justice et bienfaisance, de cheikh Yassine). Le mouvement de cheikh Yassine a dementi être à l'origine de cette action violemment reprimée. Mardi dernier, les forces de l'ordre marocaines ont fait des dizaines de blessés lors d'une manifestation à Casablanca pour réclamer pacifiquement des réformes.
Pour échapper à la zerouata lors de cette charge d'une "rare violence", les manifestants dont des femmes se refugièrent là où ils pouvaient, y compris dans les locaux du PSU (Parti socialiste unifié). Plusieurs autres manifestations de moindre importance ont connu le même sort dans d'autres villes, comme si le discours du roi avait redonné le feu vert à la répression. L'autre nouveauté réside dans le fait que c'est le makhzen qui accuse les manifestants de… réprimer la police et de faire des blessés parmi ses agents. Photos à l'appui ! Le makhzen à même eu l'audace de comparer la violence de Khouribga à celle de novembre dernier à Gdeim Izik, près d'El-Ayoun, au Sahara occidental.
A Gdeim Izik, un camp de toile rejoint par les populations d'El-Ayoun, ce n'est pas El-Adl wal Ihsane qui était accusé d'être à l'origine de la contestation, l'ennemi de circonstance, c'était… le Polisario et bien sûr l'ombre algérienne.
L'attaque à l'aube de Gdeim Izik a eu des prolongements à El-Ayoun, et il n'y avait pas que des blessés, il y avait des morts. Beaucoup de morts, dit-on.
M. Z. mohamed
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