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Jean Genet, 20 ans après sa mort

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  • Jean Genet, 20 ans après sa mort

    Tours célèbre Jean Genet 20 ans après sa mort

    TOURS - Le musée des Beaux-Arts de Tours retrace, dans une exposition unique en France, la vie mouvementée de Jean Genet, considéré comme l'un des plus grands écrivains du XXe siècle, à l'occasion du vingtième anniversaire de sa mort.

    Jean Genet "C'est la première fois qu'une exposition de cette envergure est consacrée en France à Jean Genet", se félicitent Philippe Le Leyzour et Denis Baronnet, les deux commissaires de l'exposition qui se tient jusqu'au 3 juillet.

    Le choix de Tours "se justifie par la proximité de Mettray, la colonie agricole pénitentiaire pour enfants où, à l'âge de 15 ans, Jean Genet a été enfermé de 1926 à 1929 pour avoir voyagé en train sans billet", expliquent-ils.

    Mettray fut, tout au long de l'oeuvre de l'écrivain, une inépuisable source d'inspiration, évoquée en particulier dans ses livres Miracle de la rose, Journal du voleur et L'Enfant criminel.

    C'est pendant ce séjour, racontera-t-il plus tard, "qu'il a appris à écrire, non pas grâce aux rudiments qui y étaient enseignés, mais en découvrant par hasard un recueil de Ronsard".

    Orphelin, placé dans une famille d'accueil, Jean Genet fugue et commet des délits mineurs avant d'arriver à Mettray (Indre-et-Loire). Il en partira à 18 ans et s'engagera dans l'armée qu'il désertera ensuite pour voyager.

    Repris et emprisonné, il publie en 1942 son premier poème en alexandrin, Le condamné à mort. Soutenu par Jean Cocteau, il est libéré deux ans plus tard.

    Jean Genet écrit ensuite Le Journal d'un voleur, Querelle de Brest, Pompes funèbres ainsi que les pièces Le Balcon (1956), Les Nègres (1958) et Les Paravents (1961).

    Il consacre la dernière partie de sa vie à l'engagement politique. Atteint d'un cancer, il décède le 15 avril 1986.

    Par l'évocation du théâtre, de la musique, du cinéma ou de l'homosexualité, l'exposition retrace la vie et l'oeuvre de l'écrivain "en essayant de rester au plus près de Genet créateur".

    Sont ainsi présentés des documents inédits, des manuscrits, des lettres, des photos ainsi que des portraits réalisés par Giacometti, Leonor Fini, Jean Marais ou Jean Cocteau.

    Le parcours de l'exposition est ponctué d'extraits sonores (Genet lisant une page du Journal du voleur) et visuels (extraits d'entretiens).

    Concerts, lectures, projections et conférences sont programmés pour accompagner cette exposition, réalisée en collaboration avec l'Institut mémoires de l'édition contemporaine (IMEC).


    AFP

  • #2
    Tahar Ben Jelloun: Genet refusait la langue de bois et rejetait tout consensus


    Tahar Ben Jelloun

    Paris: Quel que soit le sujet, Jean Genet, l'auteur de"Journal du voleur", d'"Un captif amoureux" et de "Pompes funèbres", qui repose depuis vingt ans dans un cimetière de Larache, "refusait la langue de bois et rejetait tout consensus", affirme l'écrivain marocain Tahar Ben Jelloun.


    Jean Genet Dans un témoignage publié dans un supplément du journal "Le Monde", Tahar Ben Jelloun évoque la vie de cet auteur, amoureux passionné du Maroc et du monde arabe, qui n'a eu de cesse de cultiver l'oubli et de célébrer le monde des morts dans ses entretiens et ses textes ainsi que de la bouleversante simplicité et humilité de cet homme "ébloui et émerveillé par la différence des autres".

    Le Prix Goncourt pour "La Nuit sacrée" rappelle, à cet égard, une interview de Genet qu'il avait réalisée en 1974 pour le "Monde diplomatique" où chaque phrase a été relue, revue et corrigée. "Il m'a tué. Il possédait une énergie que je n'avais pas. Genet répétait sans arrêt que les Palestiniens méritaient les mots justes.

    Qu'il fallait être irréprochable. Qu'il se devait, lui, d'aller non seulement vers les plus défavorisés, mais vers ceux qui cristallisent la haine de l'Occident", ajoute-il. Genet "ne possédait rien, ne payait pas d'impôts, il donnait tout", fait-il observer, relevant que c'est "cette écriture, cette langue de l'ennemi", comme il disait, qui lui a permis de se libérer et de "sortir de prison". "Il travaillait avec une haine de l'humiliation, de l'armée, de la police, du pouvoir politique et des directeurs de prison.

    Je ne l'ai jamais vu content de lui, ni même apaisé", dit Tahar Ben Jelloun de son ami qu'il a souvent rencontré pendant une bonne décennie à partir du milieu des années 1970.

    Et de confier que leurs conversations se cantonnaient toujours à la politique, essentiellement à la question palestinienne et aux camps des réfugiés dans lesquels Genet séjourna à plusieurs reprises. Jean Genet, dont la vie fut faite notamment de vols, d'errance et d'enfermement avant qu'il n'écrive et ne publie, a vécu au Maroc une grande partie des dix dernières années de sa vie.

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