Un jeune chômeur, âgé de vingt ans, a mis fin à ses jours mercredi 16 mars en se pendant dans le quartier de Cheikh Bouamama à Hassi Messaoud, dans la wilaya de Ouargla.
Ce n’est pas la première fois que Hassi Messaoud, plus importante ville pétrolière du pays, est touchée par un tel drame. Depuis quelques années, le sud du pays, notamment les zones pétrolières, est régulièrement touché par des émeutes sociales. Des soulèvements directement liés à la mal-vie des populations locales.
Plus que celles du nord, les populations du sud vivent dans des conditions extrêmement difficiles : un taux de chômage élevé, un manque d'infrastructures de base, une insécurité due à la présence de groupes de trafiquants et d'islamistes armés. En fait, les populations du sud algérien ont un niveau de vie équivalent à celui des pays africains voisins, comme le Mali et le Niger, pourtant nettement plus pauvres que l'Algérie.
Cette situation est paradoxale. Les habitants du sud, particulièrement ceux de Ouargla le savent : toutes les richesses de l'Algérie proviennent de chez eux. Sans le pétrole, qui génère 98 % des recettes du pays, l'Algérie serait aujourd'hui au même niveau que les pays africains les plus pauvres. Son économie possède en effet la même structure que celles des pays du Sahel, avec une très forte dépendance à l’égard des importations et une incapacité à produire des richesses, hormis celles émanant du sous-sol.
Les jeunes qui manifestent régulièrement dans ces régions pour réclamer un travail ont aussi une raison supplémentaire d'être en colère contre l'Etat. Tous les programmes de développement ont été réservés au nord. Sur tous les grands projets d'infrastructures contenus dans le programme de relance économique du président Bouteflika, excepté un projet d'alimentation en eau potable de la wilaya de Tamanrasset qui vient d’être livré avec plusieurs mois de retard, tout a été réservé aux villes du nord. L'Algérie a abandonné son sud, cette mamelle qui la nourrit.
Depuis l'indépendance, on parle beaucoup de la « fracture » qui existerait entre berbérophones et arabophones en Algérie. En réalité, cette fracture –existe-t-elle d'ailleurs vraiment ?– n'est rien comparée à celle qui pourrait s’installer entre le nord et le sud du pays et qui constitue une vraie menace pour la cohésion nationale. Le sud est victime d'une injustice à laquelle il est urgent de mettre fin avec un véritable programme, loin des mesurettes régulièrement annoncées par le gouvernement et des discours creux.
TSA
Lounes Guemache
Ce n’est pas la première fois que Hassi Messaoud, plus importante ville pétrolière du pays, est touchée par un tel drame. Depuis quelques années, le sud du pays, notamment les zones pétrolières, est régulièrement touché par des émeutes sociales. Des soulèvements directement liés à la mal-vie des populations locales.
Plus que celles du nord, les populations du sud vivent dans des conditions extrêmement difficiles : un taux de chômage élevé, un manque d'infrastructures de base, une insécurité due à la présence de groupes de trafiquants et d'islamistes armés. En fait, les populations du sud algérien ont un niveau de vie équivalent à celui des pays africains voisins, comme le Mali et le Niger, pourtant nettement plus pauvres que l'Algérie.
Cette situation est paradoxale. Les habitants du sud, particulièrement ceux de Ouargla le savent : toutes les richesses de l'Algérie proviennent de chez eux. Sans le pétrole, qui génère 98 % des recettes du pays, l'Algérie serait aujourd'hui au même niveau que les pays africains les plus pauvres. Son économie possède en effet la même structure que celles des pays du Sahel, avec une très forte dépendance à l’égard des importations et une incapacité à produire des richesses, hormis celles émanant du sous-sol.
Les jeunes qui manifestent régulièrement dans ces régions pour réclamer un travail ont aussi une raison supplémentaire d'être en colère contre l'Etat. Tous les programmes de développement ont été réservés au nord. Sur tous les grands projets d'infrastructures contenus dans le programme de relance économique du président Bouteflika, excepté un projet d'alimentation en eau potable de la wilaya de Tamanrasset qui vient d’être livré avec plusieurs mois de retard, tout a été réservé aux villes du nord. L'Algérie a abandonné son sud, cette mamelle qui la nourrit.
Depuis l'indépendance, on parle beaucoup de la « fracture » qui existerait entre berbérophones et arabophones en Algérie. En réalité, cette fracture –existe-t-elle d'ailleurs vraiment ?– n'est rien comparée à celle qui pourrait s’installer entre le nord et le sud du pays et qui constitue une vraie menace pour la cohésion nationale. Le sud est victime d'une injustice à laquelle il est urgent de mettre fin avec un véritable programme, loin des mesurettes régulièrement annoncées par le gouvernement et des discours creux.
TSA
Lounes Guemache
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