e Maitre Ali Yahia Abdenour
Le colonialisme, qui a mené après une expédition militaire de 46
ans, accompagnée d'actes barbares, de pillages, de crimes de guerre et
de crimes contre l'humanité, a asservi, opprimé, réprimé le peuple
algérien par une humiliation totale et totalement ressentie.
Au nom de la conscience politique, de la dignité, du coeur et de la
raison, le peuple algérien a combattu les armes à la main le
colonialisme, système odieux et néfaste. Le FLN a sorti le peuple
algérien du colonialisme avec beaucoup de sacrifices et de
souffrances, mais a basculé dans la dictature. La libération du
territoire national en 1962 n'a pas entraîné celle des Algériens et
des Algériennes. La mort du colonialisme n'est pas la mort du colonisé
qui va subir les méfaits du colonialisme interne. Le système
politique, instauré après l'indépendance du pays, est revenu à la
cécité politique du colonialisme. Il a engendré des dirigeants qui ont
confondu nation, Etat, peuple, socialisme et capitalisme d'Etat,
socialisme national et national socialisme, droit du peuple à disposer
de lui-même et droit de l'Etat à disposer du peuple. Il a anesthésié
la volonté populaire, étouffé toute vie politique démocratique et
confisqué le pouvoir.
Comme au temps du colonialisme, le peuple algérien ne dispose pas de
ses droits, et les clans du pouvoir se comportent en seigneurs et
maîtres. Un peuple digne et fier, qui a conquis de haute lutte son
indépendance, a été réduit au silence, bouche et paupières cousues, et
à force de se taire, a perdu le droit à la parole. La colonisation a
réduit le colonisé à une infériorité permanente, le système politique
a fait du citoyen un sujet. Tous deux ont imposé un pouvoir illimité,
rigoureusement exercé, légitimé par des élections préfabriquées. Le
trucage direct du scrutin est permanent. Ils n'ont pas supprimé le
suffrage universel, mais l'ont contourné, détourné. La sanction des
urnes est devenue une référence redoutable, un tabou.
Pour le colonialisme comme pour le système politique, le peuple est
immature, mineur, a besoin de tuteur. C'est dans le peuple que réside
la souveraineté, il faut la lui restituer, c'est du peuple que vient
le pouvoir et la légitimité. La souveraineté populaire est un principe
formulé par la Constitution dans des termes absolus. Restituer au
peuple algérien sa dignité et sa souveraineté, aux Algériens et
Algériennes leurs droits de désigner leurs représentants par des
élections libres, à toutes les institutions élues de l'Etat, est une
obligation.
Il faut laisser au peuple le droit de décider de son destin, car il a
payé très cher son autodétermination. Il doit se prononcer en toute
liberté et pour toute sa liberté. Du temps du colonialisme comme
depuis l'indépendance, le peuple s'est rangé du côté de la liberté qui
est le besoin le plus fort et le plus constant, parce que la nation et
la liberté quand elles vont mal, c'est souvent ensemble. Il faut
connaître l'oppression qui a engendré la liberté et la répression qui
a engendré les droits de l'homme, pour avoir le goût passionné de la
liberté. Les Algériens et les Algériennes ont faim et soif de
démocratie, c'est-à-dire de liberté et de justice.
Le colonialisme comme le système politique sont tombés dans l'orgueil,
la prétention et la suffisance pour s'arroger des droits et des
pouvoirs excessifs et s'accaparer des richesses du pays. Tous deux ont
interdit au peuple algérien le droit de rechercher la vérité
historique et de la répondre, de connaître son passé, tout son passé,
alors qu'il tient son unité de son histoire, de toute son histoire. Le
peuple algérien qui défend la culture et la langue berbères présentes
dans sa vision, dans sa démarche et dans son action, a sa source et
ses racines qui plongent dans les entrailles de la nation. Son
identité forgée par l'histoire plusieurs fois millénaire est pétrie de
dignité, de fierté et d'éthique, de larmes et de sang. L'appel de la
Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) pour
célébrer sur tout le territoire national et l'émigration le 19 mars
1962 qui a mis fin au colonialisme externe, et le 19 mars 2011 qui
sonne le glas du colonialisme interne, apportent un esprit de sagesse
et un sens de l'intérêt national et s'adressent à la conscience de
tous les Algériens et de toutes les Algériennes. Le moment est venu
d'accompagner l'accélération de l'histoire, qui est un danger pour
tous les dictateurs. En parlant comme elle a choisi de le faire, la
CNCD, qui travaille au rassemblement de toutes les forces politiques
et sociales qui entendent agir pour le changement de régime et non
pour un changement dans le régime, sert l'Algérie, la démocratie, la
liberté, la justice et les droits de l'homme. Il faut, d'une part, que
les Algériens et les Algériennes aient conscience de la gravité de la
crise qui se répète, se succède, s'enchaîne, s'amplifie et se
prolonge, et d'autre part, qu'ils ou qu'elles se situent, c'est-à-dire
prennent publiquement position. Il existe actuellement un climat
d'incertitude, de doutes, d'interrogation parmi les gens qui cherchent
à préserver la stabilité d'une société profondément divisée par ses
antagonismes politiques, sociaux et culturels.
Le pays bouge, craque de partout, et la rue est le dernier recours
lorsque toutes les possibilités de se faire entendre sont épuisées. Il
faut avoir le courage et la volonté de faire face à un pouvoir
dictatorial, qui a tenté d'infantiliser les Algériens et les
Algériennes. L'opinion publique se demande pour quelle raison quelques
membres de la CNCD, qui ont approuvé la marche à Alger tous les
samedis et le changement de régime, ont rejoint une semaine après ceux
qui veulent un changement dans le régime et par le régime. Ils se sont
alignés sur la politique du pouvoir, deviennent ses alliés, vont à
l'encontre des intérêts du peuple algérien. Ils sont des acteurs
marginaux de la vie politique nationale, mènent un combat
d'arrière-garde qui satisfait le pouvoir qui joue avec les ambitions
des uns et des autres. En politique, il est nécessaire, avant de se
contredire, d'attendre que le temps fasse oublier les premières
déclarations. Les hommes et les femmes de circonstances ont cédé le
pas aux femmes et aux hommes de conviction. La rupture se situe avec
le système politique archaïque et despotique. Que tous ceux et celles
qui se reconnaissent dans les valeurs démocratiques et l'Etat de droit
rejoignent la CNCD pour dégager ensemble un certain nombre d'objectifs
et les moyens qu'il faut mettre en oeuvre pour les obtenir.
Le président exerce une emprise totale sur la chaîne unique de
Le colonialisme, qui a mené après une expédition militaire de 46
ans, accompagnée d'actes barbares, de pillages, de crimes de guerre et
de crimes contre l'humanité, a asservi, opprimé, réprimé le peuple
algérien par une humiliation totale et totalement ressentie.
Au nom de la conscience politique, de la dignité, du coeur et de la
raison, le peuple algérien a combattu les armes à la main le
colonialisme, système odieux et néfaste. Le FLN a sorti le peuple
algérien du colonialisme avec beaucoup de sacrifices et de
souffrances, mais a basculé dans la dictature. La libération du
territoire national en 1962 n'a pas entraîné celle des Algériens et
des Algériennes. La mort du colonialisme n'est pas la mort du colonisé
qui va subir les méfaits du colonialisme interne. Le système
politique, instauré après l'indépendance du pays, est revenu à la
cécité politique du colonialisme. Il a engendré des dirigeants qui ont
confondu nation, Etat, peuple, socialisme et capitalisme d'Etat,
socialisme national et national socialisme, droit du peuple à disposer
de lui-même et droit de l'Etat à disposer du peuple. Il a anesthésié
la volonté populaire, étouffé toute vie politique démocratique et
confisqué le pouvoir.
Comme au temps du colonialisme, le peuple algérien ne dispose pas de
ses droits, et les clans du pouvoir se comportent en seigneurs et
maîtres. Un peuple digne et fier, qui a conquis de haute lutte son
indépendance, a été réduit au silence, bouche et paupières cousues, et
à force de se taire, a perdu le droit à la parole. La colonisation a
réduit le colonisé à une infériorité permanente, le système politique
a fait du citoyen un sujet. Tous deux ont imposé un pouvoir illimité,
rigoureusement exercé, légitimé par des élections préfabriquées. Le
trucage direct du scrutin est permanent. Ils n'ont pas supprimé le
suffrage universel, mais l'ont contourné, détourné. La sanction des
urnes est devenue une référence redoutable, un tabou.
Pour le colonialisme comme pour le système politique, le peuple est
immature, mineur, a besoin de tuteur. C'est dans le peuple que réside
la souveraineté, il faut la lui restituer, c'est du peuple que vient
le pouvoir et la légitimité. La souveraineté populaire est un principe
formulé par la Constitution dans des termes absolus. Restituer au
peuple algérien sa dignité et sa souveraineté, aux Algériens et
Algériennes leurs droits de désigner leurs représentants par des
élections libres, à toutes les institutions élues de l'Etat, est une
obligation.
Il faut laisser au peuple le droit de décider de son destin, car il a
payé très cher son autodétermination. Il doit se prononcer en toute
liberté et pour toute sa liberté. Du temps du colonialisme comme
depuis l'indépendance, le peuple s'est rangé du côté de la liberté qui
est le besoin le plus fort et le plus constant, parce que la nation et
la liberté quand elles vont mal, c'est souvent ensemble. Il faut
connaître l'oppression qui a engendré la liberté et la répression qui
a engendré les droits de l'homme, pour avoir le goût passionné de la
liberté. Les Algériens et les Algériennes ont faim et soif de
démocratie, c'est-à-dire de liberté et de justice.
Le colonialisme comme le système politique sont tombés dans l'orgueil,
la prétention et la suffisance pour s'arroger des droits et des
pouvoirs excessifs et s'accaparer des richesses du pays. Tous deux ont
interdit au peuple algérien le droit de rechercher la vérité
historique et de la répondre, de connaître son passé, tout son passé,
alors qu'il tient son unité de son histoire, de toute son histoire. Le
peuple algérien qui défend la culture et la langue berbères présentes
dans sa vision, dans sa démarche et dans son action, a sa source et
ses racines qui plongent dans les entrailles de la nation. Son
identité forgée par l'histoire plusieurs fois millénaire est pétrie de
dignité, de fierté et d'éthique, de larmes et de sang. L'appel de la
Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) pour
célébrer sur tout le territoire national et l'émigration le 19 mars
1962 qui a mis fin au colonialisme externe, et le 19 mars 2011 qui
sonne le glas du colonialisme interne, apportent un esprit de sagesse
et un sens de l'intérêt national et s'adressent à la conscience de
tous les Algériens et de toutes les Algériennes. Le moment est venu
d'accompagner l'accélération de l'histoire, qui est un danger pour
tous les dictateurs. En parlant comme elle a choisi de le faire, la
CNCD, qui travaille au rassemblement de toutes les forces politiques
et sociales qui entendent agir pour le changement de régime et non
pour un changement dans le régime, sert l'Algérie, la démocratie, la
liberté, la justice et les droits de l'homme. Il faut, d'une part, que
les Algériens et les Algériennes aient conscience de la gravité de la
crise qui se répète, se succède, s'enchaîne, s'amplifie et se
prolonge, et d'autre part, qu'ils ou qu'elles se situent, c'est-à-dire
prennent publiquement position. Il existe actuellement un climat
d'incertitude, de doutes, d'interrogation parmi les gens qui cherchent
à préserver la stabilité d'une société profondément divisée par ses
antagonismes politiques, sociaux et culturels.
Le pays bouge, craque de partout, et la rue est le dernier recours
lorsque toutes les possibilités de se faire entendre sont épuisées. Il
faut avoir le courage et la volonté de faire face à un pouvoir
dictatorial, qui a tenté d'infantiliser les Algériens et les
Algériennes. L'opinion publique se demande pour quelle raison quelques
membres de la CNCD, qui ont approuvé la marche à Alger tous les
samedis et le changement de régime, ont rejoint une semaine après ceux
qui veulent un changement dans le régime et par le régime. Ils se sont
alignés sur la politique du pouvoir, deviennent ses alliés, vont à
l'encontre des intérêts du peuple algérien. Ils sont des acteurs
marginaux de la vie politique nationale, mènent un combat
d'arrière-garde qui satisfait le pouvoir qui joue avec les ambitions
des uns et des autres. En politique, il est nécessaire, avant de se
contredire, d'attendre que le temps fasse oublier les premières
déclarations. Les hommes et les femmes de circonstances ont cédé le
pas aux femmes et aux hommes de conviction. La rupture se situe avec
le système politique archaïque et despotique. Que tous ceux et celles
qui se reconnaissent dans les valeurs démocratiques et l'Etat de droit
rejoignent la CNCD pour dégager ensemble un certain nombre d'objectifs
et les moyens qu'il faut mettre en oeuvre pour les obtenir.
Le président exerce une emprise totale sur la chaîne unique de
Commentaire