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Gazprom menace l'Europe d'exporter son gaz ailleurs

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  • Gazprom menace l'Europe d'exporter son gaz ailleurs

    Entre l'Europe et Gazprom le torchon brule. Gazprom se sachant fort hausse le ton et menace d'exporter ailleurs si l'UE lui mettait des batons dans les roues en empêchant son expansion.

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    Devant la menace du géant russe semi-public Gazprom de réorienter ses exportations vers d'autres marchés que l'Europe si l'UE s'avisait de contrarier ses projets d'expansion, la Commission européenne a enjoint le groupe jeudi de "respecter ses engagements commerciaux".

    La diversification des marchés "ne doit pas être utilisée à d'autres fins" qu'économiques, a averti un porte-parole de la Commission à Bruxelles.

    "Les tentatives de limiter l'activité de Gazprom sur le marché européen et de politiser les questions gazières (...) ne déboucheront pas sur de bons résultats", avait averti Gazprom dans un communiqué cinglant publié sur son site internet après une rencontre mardi du patron du groupe, Alexeï Miller, avec les ambassadeurs des pays de l'Union européenne.

    Cette réunion organisée à Moscou par l'ambassade d'Autriche, qui préside l'UE, a été marquée par un discours de plus d'une heure du patron de Gazprom, a indiqué une source diplomatique.

    La pomme de discorde entre l'UE et le groupe gazier serait le projet du gouvernement britannique, révélé par le Financial Times, de réviser une loi sur les fusions afin de contrer une éventuelle acquisition de Centrica, principal distributeur de gaz en Grande-Bretagne, par Gazprom.

    "Ces déclarations de Gazprom sont une réponse à cette tentative de pression politique" de la part de Londres, alors que ce pays est habituellement le champion de la défense du libéralisme en Europe, relève Timofeï Bordatchev, analyste de la revue Russie dans la politique globale.

    Le groupe a mis en garde ses partenaires européens contre une réorientation possible de ses exportations de gaz, à un moment où la "concurrence pour les ressources énergétiques augmente".

    Le groupe dispose "des plus grandes réserves d'hydrocarbures et est capable de répondre de façon fiable à la demande en hausse en Europe", mais "il ne faut pas oublier que (Gazprom) explore activement de nouveaux marchés comme l'Amérique du Nord et la Chine", relève-t-il.

    Un quart des importations de gaz de l'UE proviennent de Russie, cette dépendance étant encore plus marquée pour certains pays d'Europe de l'Est, la Finlande ou l'Allemagne.

    Gazprom, premier producteur mondial de gaz, veut désormais se développer sur le marché de la distribution et du transport du gaz en Europe, mais les Européens sont généralement réticents à céder des actifs clefs pour leur sécurité énergétique.

    L'UE a pris brutalement conscience des risques que représente sa dépendance énergétique envers ce géant gazier, véritable bras énergétique du Kremlin, à l'occasion de la guerre du gaz qui a opposé la Russie à l'Ukraine début janvier.

    Face au refus de Kiev d'accepter un relèvement radical des prix du gaz russe, Gazprom avait suspendu ses livraisons vers ce pays essentiel au transit du gaz vers l'Europe, provoquant une baisse des approvisionnements dans certains Etats de l'UE.

    Gazprom n'a pas la possibilité de réorienter à court terme ses flux d'exportations puisque presque tout le réseau de gazoducs russes est dirigé vers l'Europe. Mais les futurs gazoducs que la Russie s'apprête à construire sont d'ores et déjà destinés à la Chine et à l'Asie-Pacifique.

    Les Européens insistent dans leurs discussions concernant l'énergie avec Moscou sur un principe de réciprocité, proposant de laisser le géant gazier se renforcer sur leur marché en échange d'assurances quant à la levée du monopole de Gazprom sur le système de gazoducs russes, ce qui pourrait permettre aux groupes européens d'extraire du gaz en Russie.

    La doctrine de Moscou est différente : il mise sur des échanges d'actifs entre compagnies, proposant aux Occidentaux d'exploiter certains gisements russes contre la cession d'actifs en Europe qui lui permettraient de contrôler toute la chaîne de distribution du gaz jusqu'au consommateur final.

    Source AP
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