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Des effets thérapeutiques de la mode

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  • Des effets thérapeutiques de la mode

    lefigaro.fr


    Être «in» à travers sa garde-robe garantit mieux-être, reconnaissance et distinction sociale. Mais jusqu'à quel point?

    On appelait ça le mouvement «New Look». C'était juste après l'Occupation. «Malgré la pénurie, c'était avant tout au vêtement qu'allaient les premiers soucis, s'étonne l'écrivain Rezvani dans son essai La Femme dérobée (Éd. Actes Sud). Les rescapés de la dernière grande guerre s'endettaient et se ruinaient pour posséder le costume, la robe qui devaient les représenter non seulement aux moments importants de leur vie, mais tous les jours.» Une garde-robe élégante comme moyen possible de récupérer sa dignité après des années de déconsidération? Sans aucun doute.

    Cette stratégie de renarcissisation collective appliquée à un pays en reconstruction vaut aussi pour l'individu. Et aujourd'hui tout comme auparavant, ainsi que l'observe Frédéric Godart, sociologue chercheur à l'Insead et auteur d'une récente Sociologie de la mode (Éd. de La Découverte). «Depuis la Renaissance, la mode est un outil de distinction de classe et d'ostentation. C'est l'un des moyens les plus puissants de signifier son élévation sociale, comme quand les bourgeois du XIXe siècle se mettaient à rivaliser avec les aristocrates. Aujourd'hui, les nobles, ce sont les quelques stars que l'on imite à travers un accessoire de luxe.» Car même si l'on dispose d'un petit budget, acquérir une paire de bottes ou un foulard de grande marque reste possible. Frédéric Godart explique par un tel mécanisme la bonne santé de l'industrie du luxe dans nos pays en crise.

    Machine normative

    La chômeuse qui part s'acheter une jupe pour échapper au sentiment de fatalité, la fashion-victim qui attend impatiemment la sortie du nouveau sac censé combler ses rêves de perfection, l'ado qui affiche sa liberté en portant un tee-shirt à l'effigie des Strokes… Nous pouvons donc nous servir de notre dressing pour exprimer des parts de nous-mêmes qui ne demandent qu'à être extériorisées. Et parfois, le simple fait d'arborer une nouvelle tenue ou d'oser le détail ad hoc nous donne l'impression de passer dans une autre catégorie d'individus.

    Suivre un courant général pour exister? Tel est le grand paradoxe de la mode: que cette machine normative entre toutes («Pour être in, il faut porter du bleu et du beige ce printemps») permette aussi à chacun de trouver son style et d'exprimer son intériorité.

    Anne Boulay, rédactrice en chef du Magazine GQ qui parle «aux hommes sur un autre ton», et affiche une progression de 20% de ses ventes depuis l'an dernier, constate le pouvoir émancipateur auprès de la gent masculine de cette nouvelle manière d'envisager la mode: «Depuis la grande vague d'industrialisation, les hommes étaient coincés dans un “dress-code” gris muraille qui n'évoluait pas. Le port du costume marquait l'entrée dans l'âge adulte, mais comme les hommes se regardent beaucoup moins dans les miroirs que les femmes, que leurs pères ne leur ont pas forcément transmis l'art de nouer la cravate ou de porter une veste, l'effet était souvent décevant.»

    D'où la nécessité, pour apprendre à jouer avec eux, de mieux connaître les usages, de suivre une sorte d'initiation vestimentaire par magazine interposé, tout comme les femmes l'ont suivie depuis longtemps à travers leurs hebdomadaires préférés. «Dans GQ, nous donnons aux hommes, plusieurs générations confondues, des repères très clairs, des codes, qu'ils peuvent ensuite bousculer, explique Anne Boulay. Et peu à peu, ils découvrent que la mode n'est pas un nuage castrateur qui va les priver de leur virilité mais au contraire un terrain de jeu à l'intérieur duquel chacun trouvera son style.»

    Résultat: des hommes qui n'auront plus peur de porter une montre à gousset ou un tweed du grand-père avec une paire de sneakers dernier cri. Ou même une cravate, non plus vécue symboliquement comme une corde à pendre, mais au contraire réinterprétée comme le comble de la fantaisie. Avec la certitude que, de toute façon, «l'habit n'est rien sans l'attitude» ainsi qu'il est écrit dans le numéro de mars 2011. Une posture qui confirme l'analyse de Frédéric Godart, selon lequel, «pour profiter réellement de la mode, il faut suivre une formation du goût».

    Exprimer les nuances de sa personnalité

    À l'heure de la mondialisation et des marques low-costs, il est désormais possible à tous de profiter des pouvoirs régénérateurs et inclusifs de la mode. Certains tentent cependant d'échapper à ces chemins trop tracés: amateurs de dépôts-ventes ou boutiques vintage cherchent dans ces espaces moins normés les vêtements qui sauront exprimer les subtiles nuances de leur personnalité.

    «Mais attention, prévient Frédéric Godart, il est très difficile de “sortir” de la mode. La preuve: le style vintage qu'on croit personnel est en réalité pratiqué par une multitude, tous ceux qui cherchent à exprimer leur différence. Et même les tenues punk se sont un jour retrouvées dans les défilés de haute couture.»
    « Ça m'est égal d'être laide ou belle. Il faut seulement que je plaise aux gens qui m'intéressent. »
    Boris Vian

  • #2
    un autre effet thérapeutique : cure express amincissante pour le porte feuille
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    \¸.♥ ALGERIE ♥.¸¸.
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    Commentaire


    • #3
      «Dans GQ, nous donnons aux hommes, plusieurs générations confondues, des repères très clairs, des codes, qu'ils peuvent ensuite bousculer, explique Anne Boulay. Et peu à peu, ils découvrent que la mode n'est pas un nuage castrateur qui va les priver de leur virilité mais au contraire un terrain de jeu à l'intérieur duquel chacun trouvera son style.»
      Eh ben quand GQ se défend, elle le fait mal. Ils parlent aux z"hommes sur un autre ton, mmmouais, celui des grosses voitures et des belles montres ? c'est vrai que c'est vachement libérateur.
      Heureusement que le contenu de ces études "scientifiques" pro-consommation est vite rattrapé par le QI limité de leur rédacteurs, ce qui les rend facilement identifiables. Moi je crois de plus en plus que le bonheur est dans le pré (à ne pas confondre avec "prêt").

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      • #4
        Je trouve que celle qui sont in ,bling bling et olé olé ont plus confiance en soi

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