La puissance pétrolière de l'Arabie Saoudite et la solidarité sunnite face à l'Iran chiite ont conduit les Arabes à rester cois face à la répression à Bahreïn tandis qu'ils protestaient bruyamment contre l'écrasement de la révolte en Libye, estiment des analystes.
"Ryad a troqué Bahreïn contre la Libye car ce qui se passe chez son voisin est vital pour lui alors que l'intervention militaire alliée en Libye est secondaire pour les pays du Golfe, d'autant que leurs relations sont très mauvaises avec Mouammar Kadhafi", explique Bourhane Ghalioune, directeur du Centre des études arabes et de l'Orient contemporain à la Sorbonne.
Le 14 mars, l'Arabie saoudite avait dépêché un millier de soldats pour soutenir le régime, et deux jours plus tard la police bahreïnie a chassé les protestataires qui campaient depuis un mois dans le centre de Manama, pour exiger une monarchie constitutionnelle.
"Personne n'a intérêt à se montrer hostile à l'Arabie Saoudite et aux pays du Golfe. Les Occidentaux comme les Etats arabes ont besoin de leur pétrole et de leurs immenses ressources financières", a ajouté ce professeur de sociologie politique.
Près de la moitié des réserves mondiales de pétrole se trouve dans les pays du Golfe et ces monarchies sont liées depuis 1984 par un pacte de défense, le "Bouclier de la Péninsule".
Mais, c'est surtout le conflit entre sunnites et chiites et l'ombre de l'Iran qui ont été déterminants dans l'appui arabe au roi Hamad ben Issa al-Khalifa, dont la lignée sunnite règne depuis plus de 200 ans sur cet archipel, dont 70% de la population est chiite.
"La position arabe, notamment des pays du Golfe, était prévisible en raison de la polarisation confessionnelle dans la région et des ambitions de l'Iran", estime l'analyste irakien Ibrahim al-Sumaidaie.
"Washington, comme la majorité des pays arabes, sont convaincus de l'implication de l'Iran dans la révolte à Bahreïn et personne n'avait l'intention de voir la poudrière s'enflammer à quelques pas des principales réserves mondiales de pétrole car cela aurait de graves conséquences sur l'approvisionnement énergétique et donc sur l'économie mondiale", note ce professeur de relations internationales à Bagdad.
La question confessionnelle est extrêmement sensible car si seulement 10% des Saoudiens sont chiites, cette population vit dans les régions pétrolifères du royaume.
En revanche, la quasi-totalité des Libyens sont sunnites et le roi Abdallah d'Arabie saoudite déteste le leader libyen avec lequel il a, plusieurs fois, échangé des insultes.
Même Damas, principal allié de l'Iran dans le monde arabe, a estimé dimanche par la bouche de son ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem que l'intervention, dans le cadre du "bouclier de la Péninsule", des forces saoudiennes était "légale".
"Le régime syrien veut éviter toute position hostile à l'égard des pays du Golfe surtout après ce qui est arrivé à Mouammar Kadhafi qui s'est retrouvé abandonné par ses pairs arabes", explique Hamid Fadhil, professeur de Sciences politiques à l'Université de Bagad.
"Après le début des troubles dans leur pays, les autorités de Damas ont totalement changé d'attitude par rapport à Bahreïn pour éviter de se trouver isolées si elles usent de la force contre ses manifestants", a-t-il dit.
"Ce revirement a dû surprendre l'Iran mais les Syriens se disent qu'il vaut mieux avoir une couverture des pays du Golfe contre une éventuelle intervention des Occidentaux si la situation devait empirer", dit-il.
En fait le seul dirigeant arabe à avoir pris ouvertement position en faveur des manifestants bahreïnis est le chiite irakien Nouri al-Maliki: "Nous avons vu comment les tyrans traitaient ceux qui réclament leurs droits de manière pacifique en Libye, en Arabie saoudite et Bahreïn", a-t-il dit samedi.
Une déclaration qui, selon les analystes, risque de rendre difficile la tenue du sommet arabe prévu en mai à Bagdad.
nouvelobs
"Ryad a troqué Bahreïn contre la Libye car ce qui se passe chez son voisin est vital pour lui alors que l'intervention militaire alliée en Libye est secondaire pour les pays du Golfe, d'autant que leurs relations sont très mauvaises avec Mouammar Kadhafi", explique Bourhane Ghalioune, directeur du Centre des études arabes et de l'Orient contemporain à la Sorbonne.
Le 14 mars, l'Arabie saoudite avait dépêché un millier de soldats pour soutenir le régime, et deux jours plus tard la police bahreïnie a chassé les protestataires qui campaient depuis un mois dans le centre de Manama, pour exiger une monarchie constitutionnelle.
"Personne n'a intérêt à se montrer hostile à l'Arabie Saoudite et aux pays du Golfe. Les Occidentaux comme les Etats arabes ont besoin de leur pétrole et de leurs immenses ressources financières", a ajouté ce professeur de sociologie politique.
Près de la moitié des réserves mondiales de pétrole se trouve dans les pays du Golfe et ces monarchies sont liées depuis 1984 par un pacte de défense, le "Bouclier de la Péninsule".
Mais, c'est surtout le conflit entre sunnites et chiites et l'ombre de l'Iran qui ont été déterminants dans l'appui arabe au roi Hamad ben Issa al-Khalifa, dont la lignée sunnite règne depuis plus de 200 ans sur cet archipel, dont 70% de la population est chiite.
"La position arabe, notamment des pays du Golfe, était prévisible en raison de la polarisation confessionnelle dans la région et des ambitions de l'Iran", estime l'analyste irakien Ibrahim al-Sumaidaie.
"Washington, comme la majorité des pays arabes, sont convaincus de l'implication de l'Iran dans la révolte à Bahreïn et personne n'avait l'intention de voir la poudrière s'enflammer à quelques pas des principales réserves mondiales de pétrole car cela aurait de graves conséquences sur l'approvisionnement énergétique et donc sur l'économie mondiale", note ce professeur de relations internationales à Bagdad.
La question confessionnelle est extrêmement sensible car si seulement 10% des Saoudiens sont chiites, cette population vit dans les régions pétrolifères du royaume.
En revanche, la quasi-totalité des Libyens sont sunnites et le roi Abdallah d'Arabie saoudite déteste le leader libyen avec lequel il a, plusieurs fois, échangé des insultes.
Même Damas, principal allié de l'Iran dans le monde arabe, a estimé dimanche par la bouche de son ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem que l'intervention, dans le cadre du "bouclier de la Péninsule", des forces saoudiennes était "légale".
"Le régime syrien veut éviter toute position hostile à l'égard des pays du Golfe surtout après ce qui est arrivé à Mouammar Kadhafi qui s'est retrouvé abandonné par ses pairs arabes", explique Hamid Fadhil, professeur de Sciences politiques à l'Université de Bagad.
"Après le début des troubles dans leur pays, les autorités de Damas ont totalement changé d'attitude par rapport à Bahreïn pour éviter de se trouver isolées si elles usent de la force contre ses manifestants", a-t-il dit.
"Ce revirement a dû surprendre l'Iran mais les Syriens se disent qu'il vaut mieux avoir une couverture des pays du Golfe contre une éventuelle intervention des Occidentaux si la situation devait empirer", dit-il.
En fait le seul dirigeant arabe à avoir pris ouvertement position en faveur des manifestants bahreïnis est le chiite irakien Nouri al-Maliki: "Nous avons vu comment les tyrans traitaient ceux qui réclament leurs droits de manière pacifique en Libye, en Arabie saoudite et Bahreïn", a-t-il dit samedi.
Une déclaration qui, selon les analystes, risque de rendre difficile la tenue du sommet arabe prévu en mai à Bagdad.
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