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Les premiers serpents auraient d'abord marché

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  • Les premiers serpents auraient d'abord marché

    En raison de la découverte d'un reste fossilisé de serpent en Argentine, les chercheurs pensent que les serpents ont d'abord marché et auraient par la suite perdu leurs pattes sur terre. Ce qui viendrait expliquer pourquoi certains serpents tels les boas portent encore des membranes arrières qui sont invisibles à l'oeil nus.

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    Les serpents viennent-ils des terres ou des mers ? Les restes fossilisés indiquent qu'il y a fort longtemps, au cours de l'évolution, des lézards ressemblant aux varans ont perdu leurs pattes pour se transformer en animaux adeptes de la reptation. Mais, s'interrogent les paléontologues, ces pattes primitives servaient-elles à marcher ou à se déplacer dans l'eau ? Une découverte réalisée dans la province du Rio Negro, en Argentine, par deux paléontologues sud-américains, Sebastian Apesteguia (Musée des sciences naturelles de Buenos Aires) et Hussam Zaher (Musée de zoologie de l'université de Sao Paulo), fait pencher la balance vers l'hypothèse terrestre.


    Ces chercheurs ont en effet découvert, dans des dépôts terrestres vieux de 90 millions d'années, les restes fossilisés et bien conservés d'un serpent primitif, comportant une partie de la dentition et 122 vertèbres. Plus important encore, le squelette de l'animal possède deux petites pattes arrières robustes et fonctionnelles ainsi qu'un sacrum (les vertèbres soudées de la colonne vertébrale au niveau du bassin destinées à soutenir les pattes arrière).

    Les paléontologues ont baptisé leur animal Najash rionegrina, en référence au serpent Nagash du jardin d'Eden, doté de pattes avant que Dieu ne le punisse en l'en privant. Comme ils l'expliquent dans la revue Nature du 20 avril, "ce fossile du crétacé supérieur comble une lacune importante dans la progression des premiers serpents vers la perte de leurs membres, du fait d'une diminution graduelle de leur usage". Najash rionegrina devait manger les petits mammifères qui se développaient de manière importante à son époque. Ils avaient pour voisins de grands dinosaures herbivores ou carnivores, qui ont été découverts depuis vingt ans dans les riches gisements fossilifères de l'Amérique du Sud.

    "BRICOLAGE DE L'ÉVOLUTION"


    "Ce serpent sud-américain très primitif remet en cause le schéma précédent, qui présentait une origine marine de ces reptiles", explique Philippe Taquet, paléontologue et professeur au Muséum national d'histoire naturelle. En effet, à la fin des années 1990, des scientifiques ont découvert au Liban, dans des terrains marins vieux de 100 millions d'années, les restes de serpents dotés de reliquats de pattes arrières non fonctionnelles. Bien que plus anciens, ces reptiles - baptisés Pachyrhachis problematicus, Haasiophis terrasanctus et Eupodophis descouensi par les paléontologues - se révèlent maintenant moins primitifs que Najash rionegrina.

    A partir des fossiles mis au jour au Liban, les chercheurs avaient formulé l'hypothèse que les serpents terrestres ont pour origine des serpents aquatiques issus de lézards marins appartenant à un groupe aujourd'hui disparu, celui des Mosasaures. Aujourd'hui, les restes trouvés en Argentine semblent indiquer que les ancêtres des serpents sont plutôt des lézards continentaux. L'adaptation des serpents à la mer aurait donc été secondaire.

    "C'est une autre version de l'histoire évolutive des serpents, dans laquelle ils ont perdu leurs pattes sur terre. Voici un bel exemple du bricolage de l'évolution cher à François Jacob", s'amuse Philippe Taquet. Le scientifique rappelle que certains serpents actuels, tels les boas, portent encore les restes de petits membres arrière, invisibles à l'oeil.

    Par le Monde

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