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Le professeur Jean Bernard est mort

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  • Le professeur Jean Bernard est mort

    Jean Bernard était un grand Homme un homme de mots qui soignait les maux. Il a exercé avec passion et amour son métier. Il était de ces médecins qui voulait que les blouses blanches se mettent à l'écoute de leurs malades.
    Il était homme de courage aussi car il a été un résistant de la première aube lors de la seconde guerre mondiale. Il s'occupait des maladies du sang et des leucémiques et dit n'avoir jamais pus se résoudre à la mort de ses enfants atteint par cette terrible maladie. Il était aussi écrivain, poète et adorait enseigner.

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    Mémoire du siècle en blouse blanche, le professeur Jean Bernard, spécialiste renommé des leucémies et maladies du sang, disparu lundi à Paris à l'âge de 98 ans, a accompagné la révolution thérapeutique, depuis les mouroirs qu'il a connus à ses débuts en médecine, jusqu'à la guérison de maladies autrefois incurables.

    Témoin de l'arrivée des premiers anti-bactériens, les sulfamides, capables de guérir des infections mortelles, le Pr Jean Bernard, qui disait avoir vécu "le désert thérapeutique" a aussi été un acteur de cette révolution.

    Il s'attaque ainsi aux leucémies. Hasard de la vie, pour cet homme, né le 26 mai 1907 à Paris, c'est un échec au concours de l'internat des hôpitaux qui le conduira vers l'étude des maladies du sang, l'hématologie, discipline alors subalterne qui a depuis connu un formidable essor et été d'un grand apport pour la cancérologie. Il demande à être affecté comme "interne provisoire" à un service proche de chez lui et découvre ainsi cette science du sang balbutiante dans le service de Paul Chevallier, dermatologue à l'origine. Il fondera avec lui, en 1931, la première société savante d'hématologie.

    "La bataille contre la leucémie n'a pas été une chose courte. Il a fallu vingt ans pour passer de la première rémission à la première guérison", disait-il.

    Dans les années soixante, après avoir démontré le pouvoir anti-cancéreux de la rubidomycine, il obtient les premières rémissions prolongées, voire définitives.

    En 1947, avec son collaborateur Marcel Bessis, il avait obtenu une première rémission de leucémie par exanguino-tranfusion (changement total du sang), malheureusement l'enfant rechutait peu de mois après.

    Le Pr Jean Bernard, qui a su donner une renommée internationale à l'hématologie française, a vite compris que cette discipline embrasse un vaste champ de de connaissances. Le sang permet, en autres, de retracer l'histoire de l'humanité, ses déplacements, de suivre la trace de maladies héréditaires. Il propose de créer l'hématologie géographique dont le premier colloque se tiendra en 1966 en Nouvelle-Zélande.

    "C'était vraiment un maître qui a suivi et guidé toute ma carrière. Je lui en suis extrèmement reconnaissant," a déclaré à l'AFP le professseur Jean Dausset, prix Nobel de médecine, dont la découverte du système HLA est utilisée pour les greffes afin de savoir si l'organe ou tissu (coeur, moelle osseuse...) du donneur est compatible avec le receveur.

    C'est son adjoint d'un temps, Georges Mathé, qui fera dans les années 50 la première greffe de moelle osseuse provenant de donneurs, sur des Yougoslaves accidentellement irradiés.

    "Exceptionnel pédagogue", selon le Dr Jacques-Louis Binet, secrétaire perpétuel de l'académie de médecine, sa passion pour l'enseignement et sa réflexion anime nombre de ses livres comme "Grandeurs et tentations de la médecine" (1973) ou "L'Homme changé par l'homme" (1976).

    Poète humaniste, le Pr Jean Bernard se préoccupait de "l'absence totale de progrès de la sagesse face aux prodigieux progrès de la science et des techniques". Une question toujours d'actualité avec le clonage et les manipulations génétiques...

    Il a été le premier président du Comité consultatif national d'éthique (1983). L'éthique ou morale médicale, soulignait-t-il, a trois mots d'ordre : "respect de la personne, respect de la connaissance, refus du lucre".

    Ombre au tableau, des victimes du sida lui reprocheront de n'avoir pas été assez présent pour tenter d'enrayer l'étendue de la tragédie de la contamination par transfusion sanguine des années 80.

    Résistant des premières heures de la seconde guerre mondiale, il a su concilier pratique médicale et recherche scientifique, sans renoncer aux plaisirs de l'écriture. Ses talents lui ont valu d'être membre de l'Académie française ainsi que de celle des sciences et de la médecine.

    Par AP
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