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Amr Moussa, ce pro-israélien crédible

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    Amr Moussa, ce pro-israélien crédible

    L’Egypte, qui vient de vivre l’une des plus belles révolutions blanches de la modernité, a rajeuni de plusieurs siècles en quelques semaines, mais elle semble demeurer vieille dans les choix de ses gouvernants, à l’instar de ce qui s’annonce avec la candidature d’un Amr Moussa septuagénaire.
    L’Egypte, qui vient de vivre l’une des plus belles révolutions blanches de la modernité, a rajeuni de plusieurs siècles en quelques semaines, mais elle semble demeurer vieille dans les choix de ses gouvernants, à l’instar de ce qui s’annonce avec la candidature d’un Amr Moussa septuagénaire.

    Et puis, peut-on faire l’économie de le souligner ? Après Hosni Moubarak et Omar Souleïman, et avant El-Baradaï, Amr Moussa est certainement le plus pro-sioniste des candidats à la présidentielle en Egypte, même si les Occidentaux se plairont à qualifier le secrétaire général de la Ligue arabe de modéré, voire même de garant d’une continuité politique internationale dans le changement révolutionnaire qui s’est produit dans le pays des Pharaons. Israël pourrait ruser, sachant ce que représente pour lui l’opportunité de l’élection de Amr Moussa à la présidence de l’Egypte, cela même si on préfère de toutes les façons jouer les deux cartes gagnantes, la seconde étant celle d’El-Baradaï.

    Pour Israël, ruser c’est médiatiser sa méfiance à l’égard d’un candidat comme Amr Moussa, afin de pousser les Egyptiens à voter pour lui, sachant que l’homme se prévaut, dans son parcours de secrétaire de la Ligue arabe, de sorties médiatiques qui, en comparaison avec la sympathie de Moubarak et ses sbires pour leurs homologues israéliens, passait pour révolutionnaires, alors qu’elles n’étaient ni plus ni moins que des déclarations censées représenter la ligne médiane, au sein de la Ligue, entre les positions radicales de certains Etats arabes et celles franchement alignées sur les thèses américaines et israéliennes.

    Dans les faits, Amr Moussa, au-delà de sa mission de fonctionnaire de la Ligue, était véritablement le lieutenant de Hosni Moubarak et de l’Arabie Saoudite, garant de l’hégémonie de ces deux pays et des lignes rouges à ne pas franchir dans les prises de position arabes sur les questions communes. Cela même si en Egypte, la rue lui est favorable, attribuant son éviction en 2001 du gouvernement égyptien et sa nomination au SG de la Ligue à une volonté de Moubarak d’éloigner une figure qui pouvait être un potentiel challenger. Amr Moussa, en guise de programme de changements à opérer dans la politique étrangère de son pays, ne propose rien de concret, se contentant d’annoncer qu’il réviserait avec Israël l’accord commercial sur le gaz.

    Une promesse creuse et vide de sens dans le sens où elle n’est vendable à personne, surtout pas aux millions d’Egyptiens qui attendent au moins, au lieu de projets de révision, qu’on cesse de vendre à Israël ce dont il se sert pour brûler les Palestiniens. Sur le plan des dispositions démocratiques, Amr Moussa peut s’amuser et donner à croire aux Egyptiens qu’il est un démocrate acquis aux thèses révolutionnaires. N’a-t-il pas été sommé, lorsque la carte Moubarak était définitivement grillée, de rallier la place Tahrir, lui qui envisageait déjà un destin national en 2005, mais qui savait le moment mal choisi et les dés pipés ?

    Amr Moussa, qui a un capital sympathie au sein d’une partie des Egyptiens, car préparé à jouer ce rôle de relève de Moubarak depuis des années, autrement dit depuis que le pharaon sanguinaire a pris un coup de vieux et enchaîné les rechutes et les périodes de convalescence, n’apporte rien aux Egyptiens, sinon une façade crédible de dignité et de crédibilité sous les replis de laquelle se terre un fervent allié d’Israël et un militant pour la paix façon Tsipi Livni. Amr Moussa est le réceptacle d’une recette américaine et israélienne qui a été apprêtée depuis longtemps, que contrecarrait la longévité physique de Moubarak.

    L’investissement est aujourd’hui révolu, mais la recette est tellement complexe, et les hommes de cette génération si peu enclins à se vendre et à vendre leur pays, qu’on ne peut la concocter dans un autre hôte, assumant le risque de vendre à l’Egypte un autre vieillard, le signe évident d’une crise d’hommes crédibles et à la fois acquis aux desseins du tout-puissant Oncle Sam dans la région.

    Farès N
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