On évoque la mauvaise situation sociale en Algérie etc...mais regardons un peu le fond dans ces propos généraux.
Ou est le problème social en Algérie? Quel est-il?
A entendre la revendication des gens, et particulièrement des jeunes (majorité de la population), c'est le logement, l'emploi, et le pouvoir d'achat, trois principaux problèmes qui reviennent à chaque manifestation pacifique, émeute etc..
1-Pour le logement, il n'y en a effectivement pas assez, car l'Algérie a une population jeune et qui explose démographiquement, le nombre de constructions ne suit pas, surtout qu'il s'agit de vivre dans les grandes villes pour la majorité.
Pourtant le problème n'est pas un problème d'argent, les réserves de l'Algérie lui permettent une révolution sociale qui englobe le logement. Ce n'est pas non plus un problème de terrains (densité 14hab/km² malgré une partie non habitable).
Quel est le problème alors? il est dans la politique du logement tout simplement. Lorsque Bouteflika décide au début de ses mandats de la construction d'un million de logements, mis à part les exagérations à des fins électoralistes d'ou vient ce chiffre? se base t-il sur une étude des dossiers de demande? non il est symbolique. Soit, regardons le résultat, le ministère affirme aujourd'hui avoir réussi ce grand projet et que donc 1 million d'habitations ont été construits. Sur une population de 35 millions d'habitants, dont 50% ont moins de 15 ans (en 2005). Autrement dit 0.5*35=17,5 millions d'habitants n'ont pas encore atteint l'âge d'avoir leur propre logement, et la crise actuelle repose donc sur l'autre moitié. Est-il possible que des millions de logements (dont le million construit ses 10 dernières années) ne suffisent pas à 17,5 millions d'adultes (avec leurs enfants)? Bien qu'on sache qu'il y a un traffic lors de l'attribution des logements, pour que tous les algériens ne soient pas logés, il faut absolument qu'il y ait des habitations vides ou une bonne partie de la population qui a plusieurs résidences...
De plus l'Etat fait comme si il ne voyait pas venir une vague géante dont il ressent déjà les premières gouttes puisqu'il fixe des chiffres symboliques (1 million de logements) au lieu suivre l'évolution démographique, qui l'inciterait à construire encore et encore, et à construire bien, afin que ceux qui ont été logés il y a 10 ans ne reviennent pas déjà demander un nouveau logement. Aussi, l'Etat n'est pas une entreprise de bâtiment, vu qu'il existe le besoin de construire, et qu'en même temps le besoin de travailler, pourquoi ne combine t-il pas les deux en créant des sociétés Algériennes (et non étrangères) chargés de ce domaine qu'il privatisera ensuite?
En tout cas, il est possible de voir que les solutions à long terme sont disponibles et que malgré cela, on se dirige plutôt vers du bricolage à court terme.
2-Pour l'emploi, certains sont qualifiés et au chomage, et cela signifie que leur domaine ne marche pas, pourquoi? parceque les sociétés spécifiques à ce domaine ne sont pas présentes ou sont déjà pleines. Par exemple, un ingénieur quelconque au chômage, c'est dû au fait qu'il n'y a pas assez d'emplois dans le domaine, pourtant l'Algérie est un pays immense et riche pour une population peu nombreuse (à comparer aux autres puissances de ce monde), comment se fait-il donc qu'il n'existe pas assez de sociétés algériennes de renom qui activent sur tout le territoire nationale et qui auraient de fait, embauché tous les ingénieurs algériens? Surtout qu'il y a trop de domaines vides! Exemple: l'énergie renouvelable. L'Algérie est le pays parfait pour ce genre de sociétés, elle a un immense désert chaud, elle a des montagnes et des haut plateaux, et elle a une cote. Pourtant il n'existe pas de société Algérienne dont la spécialité est l'énergie renouvelable (une sorte de veolia algérienne) et qui pourrait faire travailler des milliers d'ingénieurs, tout revient à la sonatrach et sonelgaz! Et le manque de sérieux des autorités ne poussent pas les étrangers à investir là dedans non plus! Donc l'Algérien qui a étudié cela, et qui n'a de place ni à sonatrach, ni à sonelgaz, est voué à être chomeur ou faire ce qu'il n'a pas étudié... J'ai donné un exemple, mais on pourrait généraliser ça à une majorité de diplomes, la main d'oeuvre est disponible, mais il n'y a pas d'investissement dans le domaine. Donc mis à part les grosses sociétés nationales, et les rares sociétés privées étrangères ou Algériennes, il ne reste que de petites PME pour des millions de gens qui arrivent sur le marché de l'emploi. Il est logique que le taux de chomage soit si effrayant, la politique de l'emploi est méprisante, car le chercheur d'emploi n'est pas écouté, ni respecté, il n'a pas de droits, il ne doit compter que sur le piston pour travailler. Pire encore, les PME algériennes sont sabotés par leur propre Etat, qui fait des lois contradictoires et bureaucratique, qui les décourage à exporter par exemple, je connais un chef d'entreprise algérien, dont les produits sont partout en Algérie et en force, je lui ai demandé pourquoi il n'exportait pas pour se développer encore, et il m'a rappelé qu'il est quasiment impossible de le faire, à cause des exigeances administratives et de la réglementation douanière (qui au passage change tout le temps).
Mais il existe une partie des demandeurs d'emploi qui n'ont pas de qualification, quel est leur avenir à eux? il existe en Algérie un nombre impressionant de minuscules écoles de formation, mais très peu de grandes écoles, du coup l'Algérien collectionne souvent les diplomes, sans trouver d'emploi. Il faut une véritable étude économique et des solutions effectives dans le domaine..
3-Enfin le pouvoir d'achat, il est directement lié au reste et ne peut être résolu sans que le reste ne le soit, donc aucun bricolage de l'Etat ne sera utile dans ce domaine, malgré les augmentations de salaires épisodiques en réponse à chaque fois à une contestation sociale, le coût de la vie lui aussi ne s'arrête pas et continue d'augmenter (en témoigne l'immobilier ou les produits de première necessité), donc en gros il s'agit d'une épée dans l'eau, pour caricaturer avant on gagnait 10 000 Da et avait besoin de 8000 pour vivre, aujourd'hui on en gagne 100 000 et on en dépense 98 000...
Cette augmentation brusque, et l'absence totale de politique honnête dans ce domaine a mené à la disparition progressive de la classe moyenne en Algérie, et à une inégale distribution des richesses.....ceux qui sont riches restent riches et ceux qui sont pauvres restent pauvres.
Ces 3 domaines, c'est ce qui est évoqué à la va vite par des protestataires en colère, mais le mal est plus profond, le mal date des années 70 avec une politique sociale excessive qui a mené l'Algérie à une dépendance totale de ses richesses naturelles, à une politique de "l'Etat s'occupe de tout" et à l'absence de tout développement scientifique.
Certains sauveurs du régime diront qu'on a la chance d'avoir les soins gratuits en Algérie par exemple. Mais c'est une erreur grossière, car si l'Algérien ne paye pas, l'Algérie elle, paye très cher! Je crois que peu de gens se rendent compte à quel point le pétrole fait vivre le pays, et son absence (programmée pour bientôt) serait un drame humanitaire, voilà pourquoi cette politique à la soviétique est irresponsable et dangereuse. Si chaque algérien cotisait pour une sécurité sociale qui lui rembourserait une partie de ses soins et que l'état payait le reste, on aurait déjà une indépendance beaucoup plus grande par rapport au pétrole (et donc sa disparition ne changera pas grand chose) avec des soins qui sont pourtant toujours gratuits. Mais le problème n'est pas uniquement du côté du patient, prenons le cas du médecin aussi, le médecin travaillant à l'hôpital public bénéficie d'un salaire fixe, dont la valeur ne change presque jamais au cours de sa carrière, de même que les conditions dans lesquelles il travaille ne change presque pas et la modernisation ne vient qu'avec la protestation sociale, autrement dit que ce médecin travaille jour et nuit, ou pas du tout, qu'il travaille bien, ou qu'il liquide, c'est la même chose pour sa récompense, il n'a donc aucune motivation supplémentaire pour développer son travail et sa vie devient routine, ce genre de situation tue toute recherche scientifique, et donc cette politique sociale de l'Algérie de Boumediène jusqu'à aujourd'hui, est responsable en partie, de la fuite des cerveaux, et de l'absence de développement scientifique.
Voilà j'ai écris ces quelques lignes juste comme ça, histoire de réfléchir à quelques pistes, le but du topic est de débattre des problèmes sociaux connus et des solutions possibles.....
Au moins, la critique de l'Etat cette fois ci (positive ou négative), se basera sur les problèmes concrets et non les avis de chacun.
Ou est le problème social en Algérie? Quel est-il?
A entendre la revendication des gens, et particulièrement des jeunes (majorité de la population), c'est le logement, l'emploi, et le pouvoir d'achat, trois principaux problèmes qui reviennent à chaque manifestation pacifique, émeute etc..
1-Pour le logement, il n'y en a effectivement pas assez, car l'Algérie a une population jeune et qui explose démographiquement, le nombre de constructions ne suit pas, surtout qu'il s'agit de vivre dans les grandes villes pour la majorité.
Pourtant le problème n'est pas un problème d'argent, les réserves de l'Algérie lui permettent une révolution sociale qui englobe le logement. Ce n'est pas non plus un problème de terrains (densité 14hab/km² malgré une partie non habitable).
Quel est le problème alors? il est dans la politique du logement tout simplement. Lorsque Bouteflika décide au début de ses mandats de la construction d'un million de logements, mis à part les exagérations à des fins électoralistes d'ou vient ce chiffre? se base t-il sur une étude des dossiers de demande? non il est symbolique. Soit, regardons le résultat, le ministère affirme aujourd'hui avoir réussi ce grand projet et que donc 1 million d'habitations ont été construits. Sur une population de 35 millions d'habitants, dont 50% ont moins de 15 ans (en 2005). Autrement dit 0.5*35=17,5 millions d'habitants n'ont pas encore atteint l'âge d'avoir leur propre logement, et la crise actuelle repose donc sur l'autre moitié. Est-il possible que des millions de logements (dont le million construit ses 10 dernières années) ne suffisent pas à 17,5 millions d'adultes (avec leurs enfants)? Bien qu'on sache qu'il y a un traffic lors de l'attribution des logements, pour que tous les algériens ne soient pas logés, il faut absolument qu'il y ait des habitations vides ou une bonne partie de la population qui a plusieurs résidences...
De plus l'Etat fait comme si il ne voyait pas venir une vague géante dont il ressent déjà les premières gouttes puisqu'il fixe des chiffres symboliques (1 million de logements) au lieu suivre l'évolution démographique, qui l'inciterait à construire encore et encore, et à construire bien, afin que ceux qui ont été logés il y a 10 ans ne reviennent pas déjà demander un nouveau logement. Aussi, l'Etat n'est pas une entreprise de bâtiment, vu qu'il existe le besoin de construire, et qu'en même temps le besoin de travailler, pourquoi ne combine t-il pas les deux en créant des sociétés Algériennes (et non étrangères) chargés de ce domaine qu'il privatisera ensuite?
En tout cas, il est possible de voir que les solutions à long terme sont disponibles et que malgré cela, on se dirige plutôt vers du bricolage à court terme.
2-Pour l'emploi, certains sont qualifiés et au chomage, et cela signifie que leur domaine ne marche pas, pourquoi? parceque les sociétés spécifiques à ce domaine ne sont pas présentes ou sont déjà pleines. Par exemple, un ingénieur quelconque au chômage, c'est dû au fait qu'il n'y a pas assez d'emplois dans le domaine, pourtant l'Algérie est un pays immense et riche pour une population peu nombreuse (à comparer aux autres puissances de ce monde), comment se fait-il donc qu'il n'existe pas assez de sociétés algériennes de renom qui activent sur tout le territoire nationale et qui auraient de fait, embauché tous les ingénieurs algériens? Surtout qu'il y a trop de domaines vides! Exemple: l'énergie renouvelable. L'Algérie est le pays parfait pour ce genre de sociétés, elle a un immense désert chaud, elle a des montagnes et des haut plateaux, et elle a une cote. Pourtant il n'existe pas de société Algérienne dont la spécialité est l'énergie renouvelable (une sorte de veolia algérienne) et qui pourrait faire travailler des milliers d'ingénieurs, tout revient à la sonatrach et sonelgaz! Et le manque de sérieux des autorités ne poussent pas les étrangers à investir là dedans non plus! Donc l'Algérien qui a étudié cela, et qui n'a de place ni à sonatrach, ni à sonelgaz, est voué à être chomeur ou faire ce qu'il n'a pas étudié... J'ai donné un exemple, mais on pourrait généraliser ça à une majorité de diplomes, la main d'oeuvre est disponible, mais il n'y a pas d'investissement dans le domaine. Donc mis à part les grosses sociétés nationales, et les rares sociétés privées étrangères ou Algériennes, il ne reste que de petites PME pour des millions de gens qui arrivent sur le marché de l'emploi. Il est logique que le taux de chomage soit si effrayant, la politique de l'emploi est méprisante, car le chercheur d'emploi n'est pas écouté, ni respecté, il n'a pas de droits, il ne doit compter que sur le piston pour travailler. Pire encore, les PME algériennes sont sabotés par leur propre Etat, qui fait des lois contradictoires et bureaucratique, qui les décourage à exporter par exemple, je connais un chef d'entreprise algérien, dont les produits sont partout en Algérie et en force, je lui ai demandé pourquoi il n'exportait pas pour se développer encore, et il m'a rappelé qu'il est quasiment impossible de le faire, à cause des exigeances administratives et de la réglementation douanière (qui au passage change tout le temps).
Mais il existe une partie des demandeurs d'emploi qui n'ont pas de qualification, quel est leur avenir à eux? il existe en Algérie un nombre impressionant de minuscules écoles de formation, mais très peu de grandes écoles, du coup l'Algérien collectionne souvent les diplomes, sans trouver d'emploi. Il faut une véritable étude économique et des solutions effectives dans le domaine..
3-Enfin le pouvoir d'achat, il est directement lié au reste et ne peut être résolu sans que le reste ne le soit, donc aucun bricolage de l'Etat ne sera utile dans ce domaine, malgré les augmentations de salaires épisodiques en réponse à chaque fois à une contestation sociale, le coût de la vie lui aussi ne s'arrête pas et continue d'augmenter (en témoigne l'immobilier ou les produits de première necessité), donc en gros il s'agit d'une épée dans l'eau, pour caricaturer avant on gagnait 10 000 Da et avait besoin de 8000 pour vivre, aujourd'hui on en gagne 100 000 et on en dépense 98 000...
Cette augmentation brusque, et l'absence totale de politique honnête dans ce domaine a mené à la disparition progressive de la classe moyenne en Algérie, et à une inégale distribution des richesses.....ceux qui sont riches restent riches et ceux qui sont pauvres restent pauvres.
Ces 3 domaines, c'est ce qui est évoqué à la va vite par des protestataires en colère, mais le mal est plus profond, le mal date des années 70 avec une politique sociale excessive qui a mené l'Algérie à une dépendance totale de ses richesses naturelles, à une politique de "l'Etat s'occupe de tout" et à l'absence de tout développement scientifique.
Certains sauveurs du régime diront qu'on a la chance d'avoir les soins gratuits en Algérie par exemple. Mais c'est une erreur grossière, car si l'Algérien ne paye pas, l'Algérie elle, paye très cher! Je crois que peu de gens se rendent compte à quel point le pétrole fait vivre le pays, et son absence (programmée pour bientôt) serait un drame humanitaire, voilà pourquoi cette politique à la soviétique est irresponsable et dangereuse. Si chaque algérien cotisait pour une sécurité sociale qui lui rembourserait une partie de ses soins et que l'état payait le reste, on aurait déjà une indépendance beaucoup plus grande par rapport au pétrole (et donc sa disparition ne changera pas grand chose) avec des soins qui sont pourtant toujours gratuits. Mais le problème n'est pas uniquement du côté du patient, prenons le cas du médecin aussi, le médecin travaillant à l'hôpital public bénéficie d'un salaire fixe, dont la valeur ne change presque jamais au cours de sa carrière, de même que les conditions dans lesquelles il travaille ne change presque pas et la modernisation ne vient qu'avec la protestation sociale, autrement dit que ce médecin travaille jour et nuit, ou pas du tout, qu'il travaille bien, ou qu'il liquide, c'est la même chose pour sa récompense, il n'a donc aucune motivation supplémentaire pour développer son travail et sa vie devient routine, ce genre de situation tue toute recherche scientifique, et donc cette politique sociale de l'Algérie de Boumediène jusqu'à aujourd'hui, est responsable en partie, de la fuite des cerveaux, et de l'absence de développement scientifique.
Voilà j'ai écris ces quelques lignes juste comme ça, histoire de réfléchir à quelques pistes, le but du topic est de débattre des problèmes sociaux connus et des solutions possibles.....
Au moins, la critique de l'Etat cette fois ci (positive ou négative), se basera sur les problèmes concrets et non les avis de chacun.
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