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E-politique. Connecting people

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    E-politique. Connecting people


    Ministres et hommes politiques jettent leur dévolu sur les réseaux sociaux, véritables outils de communication qui permettent de jouer la carte de la proximité et de la réactivité. Le point sur le phénomène.


    En un clic, vous pouvez devenir “ami” avec un ministre ou un leader politique. Mieux, il pourra même interagir avec vous : répondre à vos questions, commenter vos publications ou encore vous envoyer des vidéos. Tout cela se passe sur la Toile, bien évidemment. Nos politiciens

    se sont en effet mis à l’heure du Net. Fini le temps où les hommes politiques étaient entourés d’un halo de sacralité et devaient observer un “droit de réserve”. Aujourd’hui, ils parlent sur Facebook et Twitter. “Les réseaux sociaux sont aujourd’hui un véritable outil de communication pour les hommes politiques. Ils permettent de garder un contact permanent, d’être accessibles et, plus important, de sonder la température de la société”, indique Fayçal Benachou, conseiller chez Ribatis, cabinet de consulting spécialisé dans les systèmes d’information.
    Les réseaux sociaux sont désormais une nouvelle arme de communication politique. Les membres du gouvernement se les approprient, à des degrés différents. Certains, à l’instar de Yasmina Baddou, Nizar Baraka ou Yassir Zenagui, se sont contentés d’ouvrir un compte sur Facebook ou Twitter, qu’ils alimentent rarement. D’autres sont plus assidus, au point de devenir de véritables stars du Net.

    Twitt & Chat
    De tous les ministres on line, Moncef Belkhayat est sans conteste la grande vedette des réseaux sociaux. Il recrute des “amis” à une vitesse impressionnante. Sa page Facebook compte plus de 35 000 contacts, dont une trentaine de membres qui “aiment” quotidiennement ses “posts”. Le ministre de la Jeunesse et des Sports a choisi de jouer la proximité. Il répond à ses amis Facebookers un à un, en les appelant par leurs prénoms s’il vous plaît. “Réda : très bonne idée”, “entièrement d’accord avec toi ma chère Fadwa”, “Noureddine : j’ai bien reçu ta doléance”, écrit Belkhayat, qui ne laisse aucune question en suspens, arguments à l’appui. “Les réponses du ministre sont rapides et généralement précises. On se demande si elles ne sont pas préparées par son équipe”, soupçonne cet internaute. Le ministre RNI (Rassemblement national des indépendants) est même allé jusqu’à organiser une séance de chat sur sa page Facebook, pendant laquelle il a largement papoté avec ses fans.
    Mais Moncef Belkhayat n’est pas vraiment un pionnier. Il n’a fait qu’emboîter le pas à son collègue Ahmed Réda Chami, précurseur en la matière sur Twitter. Le ministre socialiste du Commerce, de l’Industrie et des Nouvelles technologies a en effet été le premier à twitter en direct avec les internautes. Si ce dernier compte moins d’amis que Belkhayat (6000 contacts au compteur), il est très souvent interpellé pour des doléances d’ordre technique, auxquelles il n’hésite pas à répondre : “Je comprends la frustration de ceux qui se plaignent de la lenteur des connexions 3G. J’ai d’ailleurs contacté les opérateurs télécoms pour y remédier”, affirme Chami dans une vidéo filmée dans son bureau et postée il y a quelques semaines sur Facebook. Et d’ajouter : “C’est vraiment important pour moi qu’on arrive à garder le contact et à communiquer via ce média. Je m’engage donc à maintenir une présence soutenue”.

    Jamais sans mon blog
    Avant de mettre le cap sur les réseaux sociaux, les leaders politiques sont passés par la case blog. “Le phénomène du Net au Maroc reste récent. Cela a commencé il y a environ 5 ans avec les blogs. Mais depuis 2 ans, les réseaux sociaux leur ont volé la vedette, vu les avantages qu’ils offrent”, explique Fayçal Benachou. N’empêche, certains parmi les politiciens continuent à y croire. “En fait, blogs et réseaux sociaux sont complémentaires. Les premiers servent à prendre position et à l’expliquer, par exemple, tandis que les seconds, vu l’espace limité - 144 signes par message sur Twitter - sont plus utiles pour alerter et attirer l’attention. D’ailleurs, très souvent, les internautes accèdent à mon blog via ma page Twitter”, explique Khalid El Hariry, député USFP et l’un des premiers à faire usage de ces outils, à côté de son camarade Driss Lachgar. Le ministre des Relations avec le parlement a en effet été l’un des premiers politiciens à disposer d’un blog.
    Mais les socialistes ont vite été doublés par les islamistes, qui exploitent à fond la Toile. De Adl Wal Ihsane au PJD, quasiment tous les membres de la mouvance islamiste disposent de blogs, même s’ils ne sont pas toujours actualisés. C’est d’ailleurs ce qui explique la préférence pour les réseaux sociaux. “Un blog demande une maîtrise de l’outil informatique et une disponibilité pour le mettre à jour continuellement. Alors que les sites communautaires incluent même les fonctionnalités des blogs”, note Fayçal Benachou.

    Web campagne
    Le Mouvement du 20 février, initié par de jeunes Facebookers, a montré que le débat politique se déplace de plus en plus vers le Web. Les politiciens connectés y ont largement contribué. Moncef Belkhayat s’est ainsi attiré les foudres des instigateurs du mouvement en déclarant sur sa page Facebook : “Je ne peux pas soutenir un mouvement dont l’agenda n’est pas clair et l’identité des instigateurs n’est pas identifiée”. Quelques minutes après, sa page a été inondée de commentaires critiquant ses propos. Ahmed Réda Chami, lui, s’est montré plus prudent en déclarant sur ses pages Facebook et Twitter que “manifester pour ses idées est un droit fondamental et je continuerai à le défendre. Je pense également que le Maroc a toujours besoin de parachever les réformes politiques, économiques et sociales”.
    Au-delà de la guerre des déclarations entre les marcheurs du 20 février et leurs détracteurs, la Toile tend à s’imposer comme une nouvelle scène du débat politique. “Il est certain que pour les prochaines élections législatives, par exemple, une grande partie des campagnes électorales se dérouleront sur le Net”, indique le politologue Omar Bendourou. Mais “cela ne dispensera jamais du travail de terrain”, nuance Khalid El Hariry, qui a exploité à fond son blog pour faire passer ses positions concernant la marche du 20 février. Et d’ajouter : “Pour avoir fait plusieurs campagnes électorales, je sais que la Toile peut être influente dans les circonscriptions urbaines, mais elle restera sans grand effet dans le monde rural”. En attendant le moment de vérité, une chose est sûre, les acteurs politiques présents sur les réseaux sociaux prennent une bonne longueur d’avance sur leurs adversaires.

    Réseaux. Facebookmania
    En janvier dernier, le Maroc a enregistré la plus grande progression d’inscriptions sur Facebook au monde, avec plus de 130 000 nouveaux comptes ouverts ! Ahmed Réda Chami n’est pas peu fier de nous l’annoncer sur sa propre page. Au cours des dernières années, le nombre de Marocains inscrits sur le site de Mark Zuckerberg n’a cessé d’augmenter. Selon Tim Sparapani, directeur des politiques publiques de Facebook, qui a animé une conférence dernièrement au Maroc, le royaume compte plus de 2 millions de membres Facebook. Ce qui le place loin devant l’Algérie (1,1 million) et la Tunisie (1,7 million). Du côté de Twitter, il n’existe aucune statistique concernant le Maroc, mais une chose est sûre, le “gazouillement” gagne du terrain.

    Telquel
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