Le risque d'un soulèvement populaire grandit à mesure que se détériore le climat social.
Les grèves et les émeutes se multiplient en Algérie, sur fond de rumeurs quant à la révision de la Constitution et à la dissolution des assemblées élues. De violents affrontements ont opposé mercredi les policiers aux habitants d'un nouveau bidonville à la cité Climat-de-France, près de Bab-el-Oued, dans le centre d'Alger. Les habitants ont tenté de s'opposer à la décision des autorités de détruire de nouvelles habitations de fortune.
Si le calme est revenu dans ce quartier pauvre, la situation demeure très tendue. La crise du logement est une véritable bombe à retardement et risque d'exploser à tout moment. Les listes des bénéficiaires de logements établies dans l'opacité par l'administration sont souvent contestées par les demandeurs. « Les responsables discutent beaucoup plus de leurs intérêts personnels que de l'intérêt général », déplore un militant du Front de libération nationale.
« Comme des misérables »
L'Algérie fait face depuis plusieurs mois à une montée en puissance des revendications salariales, dans tous les secteurs économiques et dans la fonction publique. Les enseignants contractuels de l'Éducation nationale observent depuis plusieurs jours un sit-in ouvert devant le siège de la présidence de la République à Alger. « Nous vivons comme des misérables dans un pays vaste et riche. Le gouvernement dépense sans compter pour acheter des véhicules de luxe et construire des résidences luxueuses à sa clientèle. Pour le peuple, il refuse d'augmenter les salaires et nous maintient dans la précarité totale », se plaint un médecin.
La détérioration du climat social rend élevé le risque d'un soulèvement de la rue contre le régime algérien. Le président Abdelaziz Bouteflika, sous la pression populaire et américaine, a annoncé le 19 mars des réformes politiques profondes, sans donner de détails. « Le président compte réviser la Constitution pour trancher entre un système présidentiel et un régime parlementaire », affirme un haut responsable. La dissolution des assemblées élues et la nomination d'un gouvernement de transition sont également envisagées par M. Bouteflika. « Les États-Unis pressent l'Algérie d'engager des réformes politiques profondes afin d'intégrer les islamistes dans le jeu politique et d'éviter un embrasement du pays, ce qui profitera à al-Qaida », explique un autre haut responsable.
Pour l'opposition, le régime algérien n'a plus le choix. Il doit lancer rapidement des réformes économiques et politiques profondes, sous peine d'être emporté par une révolution populaire devenue inévitable dans le pays. « Les Algériens ont combattu le colonialisme pour obtenir leurs droits, et aujourd'hui ils veulent les avoir », estime l'ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour, l'un des farouches opposants au président Bouteflika.
Hier, à l'appel de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie, des dizaines de manifestants ont de nouveau tenté de marcher à Alger, mais ils se sont rapidement heurtés à des centaines de policiers.
Par Hamid Guemache
Sud Ouest
Les grèves et les émeutes se multiplient en Algérie, sur fond de rumeurs quant à la révision de la Constitution et à la dissolution des assemblées élues. De violents affrontements ont opposé mercredi les policiers aux habitants d'un nouveau bidonville à la cité Climat-de-France, près de Bab-el-Oued, dans le centre d'Alger. Les habitants ont tenté de s'opposer à la décision des autorités de détruire de nouvelles habitations de fortune.
Si le calme est revenu dans ce quartier pauvre, la situation demeure très tendue. La crise du logement est une véritable bombe à retardement et risque d'exploser à tout moment. Les listes des bénéficiaires de logements établies dans l'opacité par l'administration sont souvent contestées par les demandeurs. « Les responsables discutent beaucoup plus de leurs intérêts personnels que de l'intérêt général », déplore un militant du Front de libération nationale.
« Comme des misérables »
L'Algérie fait face depuis plusieurs mois à une montée en puissance des revendications salariales, dans tous les secteurs économiques et dans la fonction publique. Les enseignants contractuels de l'Éducation nationale observent depuis plusieurs jours un sit-in ouvert devant le siège de la présidence de la République à Alger. « Nous vivons comme des misérables dans un pays vaste et riche. Le gouvernement dépense sans compter pour acheter des véhicules de luxe et construire des résidences luxueuses à sa clientèle. Pour le peuple, il refuse d'augmenter les salaires et nous maintient dans la précarité totale », se plaint un médecin.
La détérioration du climat social rend élevé le risque d'un soulèvement de la rue contre le régime algérien. Le président Abdelaziz Bouteflika, sous la pression populaire et américaine, a annoncé le 19 mars des réformes politiques profondes, sans donner de détails. « Le président compte réviser la Constitution pour trancher entre un système présidentiel et un régime parlementaire », affirme un haut responsable. La dissolution des assemblées élues et la nomination d'un gouvernement de transition sont également envisagées par M. Bouteflika. « Les États-Unis pressent l'Algérie d'engager des réformes politiques profondes afin d'intégrer les islamistes dans le jeu politique et d'éviter un embrasement du pays, ce qui profitera à al-Qaida », explique un autre haut responsable.
Pour l'opposition, le régime algérien n'a plus le choix. Il doit lancer rapidement des réformes économiques et politiques profondes, sous peine d'être emporté par une révolution populaire devenue inévitable dans le pays. « Les Algériens ont combattu le colonialisme pour obtenir leurs droits, et aujourd'hui ils veulent les avoir », estime l'ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour, l'un des farouches opposants au président Bouteflika.
Hier, à l'appel de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie, des dizaines de manifestants ont de nouveau tenté de marcher à Alger, mais ils se sont rapidement heurtés à des centaines de policiers.
Par Hamid Guemache
Sud Ouest
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