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Quand la communauté internationale fait preuve de cécité

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    Quand la communauté internationale fait preuve de cécité


    La communauté internationale qui soutient les mouvements dans des pays arabes «pour élargir les espaces de liberté» fait preuve de cécité lorsqu’il s’agit de la juste lutte du peuple sahraoui pour son droit à l’autodétermination, a déploré vendredi dernier à Paris Aline Pailler, présidente de la plate-forme pour la solidarité avec le peuple sahraoui.



    Lors d’une conférence de presse animée à l’occasion de la journée de mobilisation contre l’occupation du Sahara occidental par le Maroc, Mme Pailler, ex-députée européenne, a dressé un bilan accablant du rôle de la France et de l’Union européenne «qui restent sourdes aux souffrances du peuple sahraoui, en se faisant le porte-parole du Maroc».
    Elle est revenue, à ce propos, sur toutes les actions qui ont contribué au blocage qui nuit au règlement du conflit du Sahara occidental, «au mépris des résolutions onusiennes qui plaident, pourtant, en faveur du principe d’autodétermination du peuple sahraoui».

    Elle ainsi rappelé que Paris en avril dernier «avait fait échec, au Conseil de sécurité de l’ONU, à l’extension du mandat de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) à la surveillance des droits de l’homme dans les territoires occupés, empêché toute enquête sur les exactions de l’armée et de la police marocaines contre les populations sahraouies et appuyé ouvertement le projet d’autonomie du Maroc qui bafoue le droit international».
    De son côté, a-t-elle ajouté, et sous l’impulsion de la France, l’Union européenne «maintient le statut avancé avec le Maroc et se contente de faibles protestations verbales jamais suivies d’actes concrets», pouvant consister en la suspension de l’accord d’association UE-Maroc ou le non-renouvellement de l’accord de pêche.

    Ce dernier accord a été prolongé en février 2011 bien qu’il soit illégal au regard du droit international puisqu’il concerne également les eaux territoriales sahraouies. L’Union européenne est allée plus loin puisque dans un courrier datant du 8 mars 2011, a-t-elle rappelé, le service européen pour l’action extérieure (dirigée par Mme Catherine Ashton) «met sur le même plan l’agresseur et l’agressé en demandant aux parties (Maroc et Front Polisario) de faire preuve de retenue et de mettre tout en œuvre pour que de tels évènements (démantèlement du camp sahraoui de Gdeim Izik) ne se reproduisent plus».

    Selon le Front Polisario, l’attaque menée par les forces marocaines contre ce camp avait fait des dizaines de morts et de blessés sahraouis. Elle a également relevé que les gouvernements français successifs, de droite ou de gauche, «ont toujours eu le souci de défendre les intérêts économiques, commerciaux et financiers des firmes installées au Maroc ou exportatrices».

    Premier partenaire commercial du Maroc, la France est également le premier créancier public et le premier investisseur étranger (industries, banques, immobilier, tourisme), a indiqué Mme Pailler, ajoutant qu’une grande partie de l’économie marocaine est «sous le contrôle de capitaux français, notamment dans l’hôtellerie, l’automobile, les télécommunications, sans oublier les ventes d’armes».
    Elle a rappelé, par ailleurs, que plus de 300 Sahraouis sont portés disparus, que 150 autres sont détenus dans les geôles marocaines et que 20 d’entre eux, dont le président du CORELSO (Association franco-sahraouie de défense des droits de l’homme), Naama Asfari, maintenus dans un isolement total depuis leur arrestation le 7 novembre dernier, risquent de lourdes condamnations.

    M. Brahim Sabar, secrétaire général de l’Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l’homme commises par l’Etat marocain (ASVDH), est intervenu lors de cette conférence pour souligner que les enlèvements de Sahraouis se poursuivent au Sahara occidental et que les procès contre les militants des droits de l’homme ne répondent en aucun cas aux normes reconnues par les conventions internationales.

    Il a dénoncé, d’autre part, le démantèlement d’un autre campement de Sahraouis, jeudi soir, par les forces d’occupation marocaines, à 8 km d’El-Ayoun (capitale occupée du Sahara occidental), ajoutant qu’on ignore encore le nombre d’arrestations opérées par les forces marocaines parmi la population sahraouie.

    La représentante de la section France d’Amnesty International a, de son côté, indiqué que son organisation a récemment adressé une lettre au chef de la diplomatie française, Alain Jupé, pour que la France, en sa qualité de membre du Conseil de sécurité de l’ONU, intervienne lors de la prochaine réunion de cette instance onusienne pour élargir les missions de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental.
    S. T. jeune independant
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